Nairobi contemporain Les paradoxes d’une ville fragmentée , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2006

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845867875

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

7 Mo

SOUS LA DIRECTION DE Hélène Charton-Bigot et Deyssi Rodriguez-Torres
Nairobi contemporain
Les paradoxes d’une ville fragmentée
IFRA - KARTHALA
NAIROBI CONTEMPORAIN
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Tableau de Lionel Njuguna Mbuthia,Nairobi Today, IFRA Collection.
"Éditions KARTHALAet IFRA, 2006 ISBN : 2-84586-787-5
SOUS LA DIRECTION DE Hélène Charton-Bigot etDeyssi Rodriguez-Torres
Nairobi contemporain
Les paradoxes dÁune ville fragmentée
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
IFRA P.O. Box 58480 00200 Nairobi
L’Institut français de recherche en Afrique (IFRA), créé en 1980 à Nairobi (Kenya), est un organisme de recherche et de coopération en sciences humaines et sociales dépendant du minstère des Affaires étrangères. Sa mission est de soutenir et de promouvoir les travaux universitaires et scientifiques sur les pays de l’Afrique de l’est.
Créé en 1980, le centre de recherche, d’échanges et de documentation universitaire (CREDU) a pris le nom d’Institut français de recherche en Afrique (IFRA) en 1992. Implanté à l’origine à Nairobi (IFRA–Nairobi), il a progressivement étendu son réseau. L’antenne d’Ibadan a été créée en 1990 et couvre l’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, l’Institut français d’Afrique du Sud (IFAS-Resea rch), créé en 1995, couvre l’Afrique australe. L’IFRAparticipe à la définition et à la direction de programmes de recherches en sciences humaines et sociales, en partenariat avec des universités et des centres de recherche au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie. Sur ces programmes, lInstitut accorde des bourses et des subventions de recherche, mais soutient également des chercheurs individuels qui travaillent sur son aire géographique de compétence. LIFRAgère des bibliothèques spécialisées et publie les résultats de ses recherchesàtravers sa propre revue,IFRA– Les Cahiers d’Afrique de l’Est, ou en sassociant avec des éditeurs français et africains. Pour toute information, sadresserà:
IFRA P.O. BOX58480-00200 NAIROBI (Kenya) Tél : 254 20 22 19 22 Fax : 254 20 31 52 07 Email : ifra2@iconnect.co.ke
REMERCIEMENTS
Cet ouvrage est le produit d’un travail collectif, qui a nécessité la souplesse et la compréhension de chacun des contributeurs. Nous tenonsàles en remercier chaleureusement. Toute notre gratitude va égalementàDeyssi Rodriguez-Torres,àl’origine du projet avec Hervé Maupeu, qui n’a jamais cessé d’y croire et dont la ténacité a finalement permis de le meneràbien. Nous remercions aussi Bernard Charlery de la Masselière, directeur de l’IFRA, qui en avait suggéré l’idée en 2000. Le soutien scientifique et matériel de l’IFRA a permisàce projet de se concrétiser. Judie-Lynn Rabar et Julie Damond y ont particulièrement contribué.
LES AUTEURS
MichelAdam, anthropologue, Professeuràl’Université de Tours. AnneBousquet, doctorante en géographieàl’Université Paris I.
HélèneCharton-Bigot, historienne, chargée de recherche au CNRS (CEAN), pensionnaire scientifiqueàl’IFRA de Nairobi. AnneCussac, doctorante en sciences politiquesàl’Université Paris I. Daniellede Lame, anthropologue, chercheur au Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, Belgique. YvanDroz, anthropologue, enseignant-chercheuràl’Institut universitaire d’études du développement, Genève. NathalieGomes, chercheur en anthropologie. MusambayiKatumanga, politologue, enseignant-chercheuràl’Université de Nairobi. JohnLonsdale, historien, Professeur émérite au Trinity College, Cambridge University.
HervéMaupeu, politologue, maître de conférenceàl’Université de Pau et des Pays de l’Adour, (CREPAO).
ClaireMédard, géographe, chargée de rechercheàl’IRD. MathieuMérino, politologue, chercheur associé au CREPAO, Université de Pau et des Pays de l' Adour (CREPAO). Winnie V.Mitullah, enseignant-chercheuràl’Université de Nairobi (Institute for Development Studies). DeyssiRodriguez-Torres, politologue, maître de conférences, Facultés universitaires catholiques de MonsFUCAM, Belgique. Mbuguawa-Mungai, sociologue, enseignant-chercheuràKenyatta University.
Préface
Hélène CHARTON-BIGOT
Le projet d’ouvrage collectif sur la ville de Nairobi a été lancé en juin 2000 par une équipe de chercheurs gravitant autour de l’Institut Français de Recherche en Afrique (IFRA), dans le cadre des projets de cet institut.Nairobi contemporainenrichit une collection éditée chez Karthala sur lesÉtats contemporains dAfrique avec une nouvelle série consacrée aux villes capitales dAfrique de lEst. Avec la publication deNairobi contemporain, cette série est désormais complète. Ce type douvrages offre aux lecteurs francophones une information de qualité sur lAfrique de lEst anglophone, souvent méconnue. Ce projet a mis du tempsàmûrir etàprendre forme. Il a connu au cours de sa longue gestation de nombreuses mutations, qui reflètent finalement assez bien le caractère insaisissable de Nairobi, une ville aux identités complexes et fluctuantes. Comme dautres villes coloniales, Nairobi est un pur produit de la colonisation britannique. Elle a été crééeex nihilopour répondre dabord aux besoins économiques de la mise en valeur coloniale, comme une étape dans la construction de lUganda Railway, reliant Mombasa au lac Victoria, avant de supplanter Mombasa et sa vieille tradition urbaine, comme capitale du protectorat puis de la colonie. Par sa genèse et sa nature, Nairobi apparaît dabord comme un lieu de passage et jamais vraiment, pour la majorité de ses habitants, un lieu de vie définitif.Étape pour les fonctionnaires de la colonie, au gré de leur rotation dans les différents territoires de lEmpire britannique, lieu de ravitaillement pour les colons installés
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NAIROBI CONTEMPORAIN
dans les fermes des Highlands, Nairobi est, dès sa naissance, une ville blanche et la géographie de la ville obéit à une stricte ségrégation raciale. Les communautés indiennes, qui sy installent dès les premières années du XX siècle, sont délogées du centre-ville après une épidémie de peste dans lebazar indien. Ils se réinstallent dans le secteur est de la ville. Quant aux Africains, la ville ne leur est clairement pas destinée. Ils sont tolérés pour les besoins fonctionnels de la ville comme employés de maisons, auxiliaires de ladministration et des compagnies privées tels les chemins de fer mais aucun quartier ne leur est spécifiquement dédié. Les Africains de Nairobi nont pas accèsàla propriété des terres préemptées par la Couronne. Ils sinstallent donc làoùils le peuvent, de manière informelle et illégale, dans les espaces vacants de la ville, toujoursàla merci dune menace dexpulsion. La pression démographique dans les réserves africaines et les contraintes économiques nouvelles imposées par la colonisation drainent un flux important de migrants africains vers la capitale entre les deux guerres. En dépit des contraintes, ils viennent tenter leur chanceàNairobi, pour essayer dy décrocher un emploi et trouver les ressources monétaires nécessaires pour payer limpôt. La ville africaine se développe donc en marge de la ville coloniale, dans ses interstices. Cette ville africaine se présente plutôt comme une juxtaposition de quartiers, nés au gré de lévolution de la politique coloniale. Les anciens soldats nubiens musulmans sinstallent dans le quartier de Kibera, le premiervillageafricain informel de la ville, les soldats démobilisés occupent Kariokor, les ouvriers du chemin de fer, majoritairement Luo, de louest du Kenya, les LhandiesLes Africains bien que majoritaires y sont des citadins de seconde zone, des marginaux. Il ny pas jusquàla Seconde Guerre mondiale de politique publique et de services urbains pour les Africains de la capitale. Pour les autorités coloniales, cela équivaudraitàaccepter età entériner la présence définitive de cette populationàNairobi. La précarité apparaît donc comme la condition même de la présence des AfricainsàNairobi. Cest dans ce paradoxe que réside lidentité de la ville. La précarité de lexistence urbaine a bien été intégrée par les populations africaines de la ville ; elle ne touche pas seulement leur statut, mais aussi et surtout leur identité. Comme le souligne John Lonsdale dans lintroduction de cet ouvrage, la plupart des Africains qui ont vécuàNairobi ne sy sentaient pas chez eux
PRÉFACE
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mais de passage,leur véritable ancrage se trouva à la campagne, dans le village vers lequel allaient les revenus tirés des emplois urbains. Si cette précarité est née de la situation coloniale, elle a perduré après lindépendance du pays. Le passé colonial de la ville a profondément marqué le paysage urbain contemporain. Certes, la ségrégation raciale a disparu, mais elle a laissé la place à une forme plus subtile de ségrégation sociale. Comme à lépoque coloniale, une part importante de la population de la ville survit dans les quartiers informels, où plusieurs générations se sont parfois succédées, toujours de manière quasi-illégale et précaire. Ces populations apparaissent extrêmement diverses : des migrants, dont la famille est restée au village, des femmes qui se sont établies en ville comme prostituées, des jeunes en rupture de ban, mais aussi les descendants des premières communautés établies en ville, les Nubi de Kibera, les Indo-Pakistanais, etc. Cest peut-être précisément cet assemblage hétéroclite de quartiers et de communautés qui fait la ville, et lui donne son caractère si singulier. Chacun de ces quartiers ou des ces communautés sest forgé au cours du temps une identité forte. Par conséquent, ce nest pas une identité unique quil faut rechercher à Nairobin mais une identité plurielle ou des identités qui correspondent aux différents fragments qui composent la ville et aux dynamiques différenciées que lon peut lire à léchelle de chaque village, de chaque quartier. Nairobi est également une ville qui se lit en creux, par défaut, à travers les carences des politiques urbaines. Nairobi est souvent associée à ses bidonvilles et à sa criminalité dont le développement stigmatise léchec des politiques urbaines. Ce sont paradoxalement seszones dombre que lon retient pour caractériser la ville. Nairobi apparaît aujourdhui comme une ville fragmentée, une ville profondément paradoxale car cest dans les interstices de la ville, dans ses marges, que se structurent les dynamiques urbaines. Cest une ville dont lidentité reste fuyante. Comme le soulignent les treize contributions qui composent cet ouvrage, il est impossible dembrasser en un seul regard la complexité de la ville. Cest une ville qui se dévoile par touches, fragment par fragment. Cet ouvrage nous inviteàpénétrer certains quartiers de la ville,àfréquenter certaines communautés ouànous familiariser avec certaines de ses institutions formelles ou informelles de manièreàmieux comprendre ce qui fait la ville de Nairobi aujourdhui.
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