Les Sénégalais en Allemagne Quotidien et stratégies de retour , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2003

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845864115

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Laurence Marfaing
Les Sénégalais en Allemagne
Quotidien et stratégies de retour
KARTHALA
LES SéNéGALAIS EN ALLEMAGNE
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sÈcurisÈ
Couverture :
Le magasin Tekrour â Hambourg. Photo Laurence Marfaing.
Éditions KARTHALA, 2003 ISBN : 2-84586-411-6
Laurence Marfaing
Les SÈnÈgalais en Allemagne
Quotidien et stratÈgies de retour
éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Cet ouvrage est publiÈ avec un financement de la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG)
Remerciements
Quil nous soit permis ici de remercier tous ceux qui, dune manière ou dune autre, ont participéÀlélaboration de cette étude, et en particulier nos interlocuteurs sénégalais. Ils furent essentiels. Sans eux, ce travail naurait pas eu son fondement. Ce sont les Sénégalais, qui viventÀlétranger, les présidents des dahira, ceux qui sont rentrés au Sénégal. Je les remercie de la confiance quils mont offerte en me parlant de choses souvent difficilesÀdire et ce malgré les craintes légitimes quils pouvaient avoir non seulementÀme parler mais aussiÀme rencontrer et ce, souvent plusieurs fois. Lors des rencontres dans les différentes villes dAllemagne, ils mont reçue chaleureu-sement, mont invitéeÀpartager leurs repas et surtout mont of-fert de leur temps jusque souvent tard dans la nuit. Entre-temps, beaucoup sont devenus des amis et ont pu ainsi mintroduire au-près de leurs propres connaissances. Cest ainsi quils mont inté-grée dans leurs réseaux, réseaux familiaux, réseaux daffaires, réseaux religieux. Jespère avoir interprété correctement leurs paroles, avoir su utiliser ce qui était nécessaire pour étayer létude présente, avoir su taire ce qui faisait parti de leur intimité ou ce qui pourrait les mettre en danger. Jespère aussi avoir respecté leur désir danonymat malgré lutilisation de détails relativement précis parfois, nécessaires au développement dune idée. Jespère enfin avoir su gommer, sinon atténuer, cette inégalité inhérente au rapport entre le chercheur et les interlocuteurs et ne pas avoir utilisé leurs proposÀleur insu. Si jai pu, dune manière ou dune autre, leur donner un rôle dacteurs dans la problématique soule-vée dans cette étude, cest un minimum. Les représentants des administrations, des institutions gouver-nementales, des bureaux de la statistique (Statistisches Lande-samt), des ambassades, des organisations professionnelles nous ont accordé de nombreux entretiens ; ils nous ont permis de rela-
tiviser ou détayer les dires de nos interlocuteurs et ainsi daborder le problème de leur crédibilité. Je les en remercie. Des chercheurs de différents horizons,ÀParis,ÀDakar,À Hambourg, par leur disponibilitéÀdiscuter,Àcorriger les percep-tions et les textes (!), ont grandement participéÀlélaboration de cette étude. Je ne peux tous les citer mais je remercie particuliè-rementÀDakar ceux de lUCAD, département dhistoire : Ma-madou Fall, Ousseynou Faye, Ibrahima Thioub et de lIFAN : Pape Demba Fall ainsi que Serigne Mansour Tall ;ÀParis les chercheurs du projet«Les circulations migratoires»du Labora-toire SEDET de Paris 7, notamment Issiaka Mande, Daouda Ga-ry, Eric et Karine Guerassimof, ainsi quArmelle Cressent ;À lUniversité de Hambourg, léquipe duSonderforschungsbereich (SFB) 520 :«Umbrüche in afrikanischen Gesellschaften und ihre Bewältigung», ainsi que Sven Grimm. Enfin, le Professeur Leonhard Harding, du Séminaire dHistoire de lUniversité de Hambourg, aujourdhui professeur émérite, toujours présent, toujoursÀlécoute, généreux de ses encouragements et de ses discussions productives, a permis cette étude. Une fois de plus, il a employé toute son énergie parce quil y a cru et la rendue possible en soumettant le projetÀlaDeuts-che Forschungsgemeinschaft(DFG) qui la financé et je len re-mercie. Que Leonhard Harding accepte ici ma profonde recon-naissance. Pour finir, bien sûr, je remercie ma famille, celle de Hambourg évidemment qui ma accompagnée dans le quotidien, mais éga-lement ceux quiÀDakar,ÀGorée, sont toujours disponibles, me reçoivent sans poser de questions et qui, entre-temps, en font éga-lement partie. Sans leur aide concrète et leur présence, leur pa-tience, leurs engagements, cet ouvrage n'aurait pu voir le jour. Si les résultats de cette étude ont contribuéÀfaire connaître une infime partie des préoccupations, des problèmes des Sénéga-laisÀlétranger, de leurs rêves de retour et des difficultés quils ontÀles réaliser mais égalementÀfaire reconnaître leur dyna-misme, leur capacitéÀretourner les situations,Àles rendre positi-ves, brefÀchanger le regard de lautre, alors ce travail, si mo-deste soit-il, n'aura pas été inutile. Hambourg, février 2003
Introduction
objectif de ce travail portaitÀlorigine sur les comporte-ments économiques des migrants sénégalais opérateurs économiques, pour comprendre sils étaient différents de ceux des opérateurs restés au Sénégal et surtout dans quelle mesure ils pouvaient avoir une certaine influence sur leur comportement dans les stratégies de diversification ou dinvestissement, et dune manière générale sur les comportements informels au Sénégal. Cest sur lexemple des Sénégalais résidant en Allemagne que javais prévu de mener cette étude. Au fur etÀmesure des recherches et des interviews il est appa-ru parallèlement nécessaire pour ce faire détudier les comportements migratoires des Sénégalais qui sont en étroite interdépendance avec leurs comportements économiques. Avant de comprendre les mécanismes des stratégies dinvestissement au SénégalÀpartir de lextérieur, il fallait tenter de percevoir ce que signifiait la migration, tant socialement quéconomiquement par-lant, et comment elle était perçue par le migrant lui-même. Au cours dune cérémonieÀDakar, alors que quelquun parlait dun jeune Sénégalais qui se faisait construire une maison dans le quartier, jentendis une femmeágée, toutÀcoup vivement inté-ressée par la discussion, sécrier incrédule :«ndax hamne aduna ?» «mais il connaî?t la vie », autrement dit«il a voya-gé ?». Je décidai alors de reconsidérer ma perspective. Jai ainsi commencéÀorienter différemment mes questionnaires,Àremon-ter le temps etÀétudier les comportements et les stratégies migratoires des Sénégalais au Sénégal, dans la sous-région, puis lentement en Allemagne. Les résultats ou plutôt les tendances présentés ici sont issus dune étude qui a porté initialement sur une période de 2 ans (août 1999 - août 2001) et qui a été prolongée jusquÀla fin de
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ŚENEGALAIS ENALLEMAGNE
lannée 2002, en raison des nouvelles données politico-économi-ques au Sénégal, dues au changement de léquipe présidentielle en mars 2000. Cette nouvelle équipe a effectivement commencéÀ prendre en compte le phénomène de migration autrement quen termes de rentrées de devises envoyées par les Sénégalais de lextérieur et a élaboré la mise en place dune politique de migra-tion au cours de lété 2000. Les migrants attendaient beaucoup du 1 sopiannoncé et nous pensions également quil ne manquerait pas dinfluencer le comportement des migrants, sinon pour des départs proprement dits et les rêves de migration, du moins en matière de stratégies dinvestissement au Sénégal et de retour. Cest ainsi que la première phase de cette étude a porté sur la migration sénégalaise, les stratégies mises en place, les réseaux utilisés, les critères qui font quun migrant décide de venir en Allemagne, son installation et, le cas échéant, les stratégies dé-ployées pour un éventuel retour au Sénégal. Les six derniers mois ont été utilisésÀeffectuer une vérification des tendances obser-vées pendant la première phase de létude ainsi quÀrechercher les éventuels changements intervenus en fonction des nouvelles données politico-économiques au Sénégal De nombreuses études sur la migration sénégalaise en Europe, aux USA ou en Afrique portent sur son évolution depuis les an-nées 80, sur les réseaux, sur les problèmes et les possibilités dintégration des migrants dans les pays daccueil, sur leurs stra-tégies de survie et leurs activités. Une autre série détudes concerne les investissements communautaires, en général ruraux, des migrants : ceux-ci se cotisent pour construire ou reconstruire 2 les infrastructures de leurs villages . En revanche, relativement peu détudes traitent des investissements urbains, telle celle de
1Sopien wolof signifie«changement». Ce fut le thème de la campagne de Abdoulaye Wade pour lélection présidentielle. 2 Sylvie Bredeloup (1995) donne un aperçu des publications sur ces thèmes jusquen 1995. Cf. également, entre autres, les études présentées dansHommes et migrations«Migrants dAfrique de lOuest», n°;1160, décembre 1992 dansMondes en Développement«Dynamiques migratoires et recompositions sociales en Afrique de lOuest», t. 23, n°1, 1995 ou le numéro spécial dEtudes Internationales«Migrations et relations transnationales», vol. XXIV, n°1, mars 1993.
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Serigne Mansour Tall (1994) sur les investissements immobiliers, ou des flux monétaires, comme celle de Moustapha Diop sur les conséquences macro et micro-économiques de la migration séné-galaise (1993). Enfin, dune manière générale, il y a peu détudes sur les transferts de capitaux productifs au Sénégal et quelques unes seu-lement sur les stratégies de retour des migrants sénégalais. Ceux-ci disent tous partirÀlétranger pour 4 ou 5 ans, de façonÀéco-nomiser le maximum pour accumuler le capital nécessaire qui leur permettra dinvestir au pays. Les études constatent que, mal-gré cette volonté, peu de Sénégalais rentrent effectivement au Sénégal. Peu cependant détaillent les éléments précis qui font que les migrants sénégalais restent dans les pays daccueil et pourquoi ce désir semble difficileÀréaliser (cf. P. D. Fall 1998 : 17; O. Schmidt di Friedberg 1995 : 77). Il sagira donc ici de tenter de cerner les stratégies de retour mises en place par les migrants sénégalais, tant au niveau psy-chologique que financier et matériel, pour rentrer au Sénégal afin de repérer les critères qui font quelles aboutissent ou non. Enfin, lAllemagne représente une spécificité dans le paysage migratoire des pays de la communauté européenne. Il ne sagira pas ici de présenter les caractéristiques des politiques de migra-tion, ou plutôt la non-politique de migration de lAllemagne, mais seulement de voir dans quelle mesure cette spécificité influe sur le comportement des Sénégalais installés en Allemagne en termes de quotidien, de stratégies dinvestissement et de retour. Les axes de recherches présentés dans cette étude sont répartis sur deux volets. Dune part, létude des Sénégalais en Allemagne, les critères qui ont provoqué lémigration actuelle, issus des poli-tiques économiques tant au Sénégal que dans le contexte de la mondialisation, les conditions de vie en Allemagne, le quotidien des migrants, les stratégies développées pour survivre, accumuler, investir voire préparer le retour au Sénégal. Cette perspective sinscrit dans une tradition migratoire ancrée profondément dans le comportement des populations ouest-africaines et la mémoire collective. Le second volet permet de voir comment les Sénégalais de lextérieur, candidats au retour, sont confrontés aux conditions socio-économiques du Sénégal. Puisque cétait le but initial du
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