Les nouveaux urbains dans l’espace Sahara-Sahel Un cosmopolitisme par le bas , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2007

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845869516

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

SOUS LA DIRECTION DE Elisabeth Boesen et Laurence Marfaing
Les nouveaux urbains dans l’espace Sahara-Sahel
Un cosmopolitisme par le bas
KARTHALA - ZMO
LES NOUVEAUX URBAINS DANS L’ESPACE SAHARA-SAHEL
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Wodaabe du Niger repartant de Bamako vers Dakar. Photo Elisabeth Boesen.
¤Éditions KARTHALAet ZMO, 2007 ISBN : 978-2-84586-951-6
SOUS LA DIRECTION DE Elisabeth Boesen et Laurence Marfaing
Les nouveaux urbains dans l’espace Sahara-Sahel
Un cosmopolitisme par le bas
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
ZMO Kirchweg, 33 14129 Berlin
ZENTRUMMODERNERORIENT(Berlin)
Fondé en 1996, le Zentrum Moderner Orient/Centre de l’Orient Moderne (ZMO) est un centre extra-universitaire de recherche en sciences humaines et sociales. Le ZMO est, en Allemagne, le seul centre de recherche à avoir une approche interdisciplinaire sur le Proche-Orient, l’Afrique, l’Asie du Sud et du Sud-Est. Les interactions entre les sociétés musulmanes ainsi que les relations qu’elles entre-tiennent avec les régions voisines non musulmanes sont au cœur de ses préoccupations de recherche. Au-delà de ses propres projets financés par différents organismes publics, le Centre favorise la coopération avec des institutions intra ou extra-universitaires aux niveaux régional, fédéral et international.
www.zmo.de Kirchweg 33, D-14129 Berlin Tél. : + 49 30 80307-0 Fax : + 49 30 80307-210
Remerciements
Nous remercions la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG/German Research Foundation) qui a financé les projets de recherche sur la « translocalité dans l’espace Sahara-Sahel » au Zentrum Moderner Orient (ZMO/Centre de l’Orient Moderne) de Berlin. Dans le cadre de ce projet, nous avons organisé le workshopEntre ville et désert. Mobilité, activités et urbanité: « dans l’espace Sahara-Sahel » en décembre 2005, lequel a servi de base de travail pour la réalisation du présent ouvrage que nous publions grâce au financement de la Senatsverwaltung für Wissenschaft, Forschung und Kultur de Berlin (Ministère des sciences, de la recherche et de la culture - http://www.berlin.de/ sen/bwf/index.html). Que nos collègues du ZMO soient également ici remerciés pour l’aide qu’ils ont pu nous apporter au niveau de l’organisation, de la technique. Enfin notre reconnaissance va particulièrement à Nicole Savall, pour sa flexibilité et la grande attention avec laquelle elle a relu les textes de cet ouvrage.
Elisabeth Boesen et Laurence Marfaing
INTRODUCTION
Vers un cosmopolitisme par le bas ?
Elisabeth Boesen et Laurence Marfaing ZMO, Berlin
 Les articles présentés dans cet ouvrage portent sur les mouve-ments des hommes dans une région que nous baptisons du nom d’« espace Sahara-Sahel », tout en soulignant cependant que les mouvements dont il s’agit ici ne se situent pas seulement dans cet espace géographique mais peuvent également mener au-delà de celui-ci. Nous allons voir que cette dénomination d’une entité his-torico-spatiale, qui peut être considérée comme un « espace en mouvement », c’est-à-dire dont les populations font montre d’une certaine culture de la mobilité, est légitime et raisonnable.  Une des images les plus prégnantes de mouvement est sans au-cun doute celle de la caravane traversant le désert. Il n’est donc pas étonnant que le Sahara soit étudié en tant qu’« espace en mouve-ment » dans le cadre d’un programme de recherche au Centre de l’Orient Moderne de Berlin (ZMO) portant sur « Bewegung und 1 Einrichtung ».  Ce programme de recherche est basé sur l’idée que dans le contexte de la modernité, les communications entre les lieux, les cultures, les religions et les institutions du Sud s’étant particulière-ment intensifiées, elles transformaient les anciennes relations et en créaient de nouvelles ; si bien qu’une approche délimitée des phé-nomènes, adoptée par exemple dans le cadre desarea studies, ne suffisait plus. Il fallait prendre en compte des interdépendances beaucoup plus complexes et pas seulement celles issues de l’expansion impérialiste et de la mondialisation dominée par les
1. « Mouvement et aménagement/installation/institutionnalisation » ; latradu-tiondu terme « française Einrichtung» utilisé au ZMO pose problème. Ce terme exprime un état de fait, à savoir l’institutionnalisation de structures ou de relations sociales et la sédimentation de formes socioculturelles, mais aussi un processus d’« installation » de la part des acteurs. Dans le texte présent nous allons utiliser le terme « installation » tout en sachant qu’il n’est pas absolument exact.
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LES NOUVEAUX URBAINS DANS LESPACESAHARA-SAHEL
pays industrialisés. Le terme de « translocalité » a été choisi comme dénominateur commun de ce complexe de relations.  Ce terme, d’abord utilisé de façon descriptive, a permis l’élargissement d’un champ de recherche nouveau mais n’a pas débouché sur une définition stricte. L’utilisation du terme de « translocalité » dans la recherche internationale le cantonne dans au moins deux dimensions distinctes. D’une part on comprend par « translocalité » des pratiques sociales particulaires liées à certaines formes de dynamiques spatiales, d’autre part on l’utilise pour défi-nir un lieu ou un espace concret marqué par cette pratique (cf. von Oppen 2004 : 405).  Dans le cadre du programme de recherche au ZMO, le Sahara a tout d’abord été considéré comme un espace créateur de mouve-ments, lesquels reliaient et faisaient communiquer ses rives. C’est en traversant le Sahara que les hommes, les biens et les idées attei-gnaient d’une part le monde arabe et, d’autre part, l’Afrique subsa-harienne. Bien que l’on trouve beaucoup d’études sur les relations, tant historiques qu’actuelles, entre ces différentes aires géogra-phiques, l’espace ainsi constitué est rarement perçu en tant que 2 région, comme une entité spécifique .  Au ZMO, l’espace Sahara-Sahel a été étudié en analogie au seascape, concept développé pour approcher l’océan Indien (cf. Deutsch & Reinwald 2002). Alors que leseascapeest défini par ses côtes en permanente transformation, c’est-à-dire par l’émergence des ports (cf. Deutsch & Reinwald 2002 ; voir aussi Simpson & Kresse 2007), le désert, lui, était défini dans un premier temps par les relations dont il était le vecteur, notamment entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne. C’est ainsi que dans la phase de recherche initiale, le Sahara a été considéré comme un espace de transit. Il s’agissait de considérer les axes de transit qui le traversaient à l’époque des courants caravaniers et de les comparer avec ceux qui 3 le traversent aujourd’hui . Le désert apparaissait alors comme un entre-deux, dans le sens où il se trouvait entre deux aires géogra-phiques qu’il sépare mais où son rôle de vecteur se dessinait de
2. Les questions et les problèmes fondamentaux liés à cette perspective régionale ont déjà fait l’objet de publications ; cf. Marfaing & Wippel (2004), notamment la contribution de Daniel Bach ; voir aussi Bach (1999). 3. Cf. entre autres les articles dans Marfaing & Wippel (2004).
VERS UN COSMOPOLITISME PAR LE BAS
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manière évidente. Cet espace séparateur, cette « barrière » comme 4 on le nommait à l’époque coloniale , créé pour les besoins mêmes de la colonisation, devenait ainside facto l’espace qui reliait « l’Afrique noire » aux pays du Maghreb et du monde arabe.  En analogie avec leseascape, le désert peut être conçu comme 5 un entre-deux franchissable . Cependant, contrairement à l’océan, le désert n’est pas vide d’hommes et doit, en conséquence, être 6 aussi considéré sans le préfixe « trans » . Voilà pourquoi, dans une seconde phase, la recherche s’est concentrée sur les habitants de cet espace : les nomades (Boesen & Klute 2003). Ainsi, les « migra-tions modernes », ou les migrations urbaines des populations no-7 mades, à savoir des Fulbe-Wodaabe du Niger et des Touaregs du Mali et du Niger, faisaient l’objet d’une étude comparative.  Le regard porté sur les habitants de cet espace Sahara-Sahel conforte l’idée de la nature particulière de celui-ci. Considérés comme marginaux, le Sahara et le Sahel sont perçus dans le con-texte du développement mondial comme des régions de conflits et de famine tout en représentant des destinations touristiques prisées. Ces régions sont marginalisées tout comme leurs habitants, consi-dérés eux aussi comme marginaux. Paradoxalement, si la mobilité caractérise le monde globalisé, participer à ce monde semble être réservé aux sédentaires et les régions à majorité nomade font tou-jours partie de la périphérie. En ce qui concerne notre recherche, les Fulbe-Wodaabe et les Touaregs sont pris en considération
4. Cf. notamment à ce sujet le discours de Théodore Monod au Rotary Club de Dakar du 20 février 1937. 5. Au ZMO, cette analogie avait même suscité l’image d’unsandscape (Rein-wald 2004). Le concept de « paysage » oulandscapeétait défini comme « cons-truction sociale d’espace perçue comme un ensemble de processus interactifs et ininterrompus entre des acteurs humains et un environnement naturel ». Cf. Reinwald (2004 : 443 et suiv.) ; voir aussi Luig & Oppen (1997). 6. L’océan bien sûr n’est pas vide d’hommes puisque selon le groupe de re-cherche sur l’océan Indien, les îles peuplées étaient le pendant des oasis du dé-sert, mais les chercheurs se sont concentrés sur les côtes qui bordent l’océan Indien et les mouvementsqu’ellesgénèrent. 7. Les « Touaregs » se désignent eux-mêmespar le terme deTamasheq(« ceux de la langue Tamasheq»),parfois, notamment au Niger, ils se nommentImajeg-hen. C’estpourquoi le terme français de « Touareg»pour les désigner s’accorde en genre et en nombre.
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