Les entreprises face aux enjeux du développement durable Éléments d’un débat , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2003

Nombre de lectures

2

EAN13

9782845863651

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

SOUS LA DIRECTION DE Annie Najim, Elisabeth Hofmann et Kamala Marius-Gnanou
Les entreprises
face aux enjeux
du développement durable
Éléments d’un débat
KARTHALA
LES ENTREPRISES FACE AUX ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
« Les idées et opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de l’Unesco. Les appellations employées dans cette publication et la présen-tation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Unesco aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant à leurs frontières ou limites ».
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Détail du logo de la Chaire Unesco.
Éditions KARTHALA, 2003 ISBN : 2-84586-365-9
SOUS LA DIRECTION DE Annie Najim, Elisabeth Hofmann et Kamala Marius-Gnanou
Les entreprises face aux enjeux
du développement durable
Éléments d’un débat
Préface de Christine Von Furstenberg
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
LaChaire Unesco sur la formation de professionnels du dévelop-pement durable est un réseau de coopération entre des universités, des organismes de formation et des ONG qui s’est constitué autour d’une équipe d’enseignants de l’université Bordeaux-3. Il regroupe des partenaires d’Algérie, de Belgique, d’Espagne, de France, du Maroc, de Palestine et de Tunisie. Cette Chaire s’est donné pour objectif de faciliter la mise en place de formations dans le domaine du développement et de la solidarité, en capitalisant les expériences et des outils pédagogiques existant dans des ONG, des organismes professionnels et des universités. Pour mieux cerner le profil de l’agent de développement, elle a entamé un processus de recherche-action en vue d’élaborer unRéférentiel Emploi, Activités, Compétencespermet de mettre en place des formations ciblées, au qui Nord comme au Sud, au service de ce nouvel acteur social, agent de la démocratie participative et de la gouvernance locale. Les résultats de cette recherche alimentent les formations de façon permanente en leur permettant de rester en phase avec l’évolution de cette filière profes-sionnelle en pleine expansion. Le groupe bordelais de la Chaire s’appuie sur une licence profes-sionnelle « Accompagnement et coordination de projets dans la solidarité internationale et le développement durable » qui a débuté en septembre 2002. Son objectif est de former des professionnels de niveau inter-médiaire, se situant entre les techniciens aux fonctions très ciblées (deux années universitaires) et des cadres de niveau supérieur (cinq années universitaires), dans une filière où n’existait pas encore de diplôme à ce niveau de qualification. Ils sont capables de mettre en œuvre des compétences multiples en tant que coordinateurs de projet, chargés de financements, animateurs de réseaux... pour mobiliser des ressources humaines et développer des potentiels locaux au service du dévelop-pement d’un territoire donné. Ils travaillent en France ou à l’étranger, dans leur pays d’origine, dans des ONG, des collectivités locales et territoriales, des organismes internationaux ou des entreprises.
Contacts : annie.najim@u-bordeaux3.fr tél. : 33 5 57 12 21 78
Préface
Les acteurs du développement ont aujourd’hui un défi immense à relever : face aux carences de l’action publique, ils doivent assumer au mieux leur rôle d’intermédiaire entre les institutions, les bailleurs de fonds et la société civile, ce qui nécessite des compétences et des qualifi-cations spécifiques s’appuyant à la fois sur des connaissances générales et sur des compétences techniques particulières. Les systèmes de formation traditionnels n’apportent en général que des réponses parcellaires à cette demande : sans doute proposent-ils des cursus pour des cadres de haut niveau, mais ils sont dramatiquement absents en ce qui concerne les cadres de niveau intermédiaire dont la responsabilité est pourtant énorme : ce sont eux en effet qui devront mobiliser des ressources humaines au service de l’éducation, du changement et du développement durable des sociétés, contribuant ainsi à apporter une réponse démo-cratique socialement acceptable à la réalité de la globalisation. En créant une Chaire sur la formation de professionnels du dévelop-pement durable, l’Unesco a effectué un pari gagnant sur le potentiel universitaire à relever le défi de la formation de cadres de niveau intermédiaire pour répondre aux besoins des secteurs du développement et de la solidarité internationale : chercher à cristalliser des efforts disparates et des initiatives multiples pour définir les contours et les contenus pour des formations universitaires clé au service du dévelop-pement durable, dans des contextes culturels variés et pourtant interactifs, tel était l’objectif. Cette initiative se fondait sur un certain nombre de principes généraux : seules l’éducation et la formation, vecteurs d’idées nouvelles et inventives permettront aux sociétés humaines de maîtriser les évolutions en cours : dans le défi du développement durable auquel est confronté l’ensemble des sociétés de la planète, le capital humain constitue la pièce maîtresse ;
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LES ENTREPRISES FACE AUX ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
l’Université doit s’ouvrir aux problèmes de la société, apporter le recul nécessaire à une analyse génératrice d’une autonomisation de la pensée et pour cela générer de nouvelles pratiques tout en assurant un ensei-gnement multidisciplinaire de qualité : elle doit en même temps refuser la marchandisation du savoir et la diffusion d’une pensée unique ; la formation et la recherche doivent aujourd’hui intégrer pleinement la dimension internationale des savoirs et des savoir-faire en s’ouvrant à d’autres contextes, c’est-à-dire en intégrant en particulier les expé-riences qui peuvent venir du Sud ; la dimension politique et éthique des formations au développement doit être soulignée : il s’agit d’une nouvelle approche du travail social à l’échelle planétaire, mettant en relation des acteurs du Nord et du Sud s’appuyant sur de nouveaux liens avec les institutions et de nouveaux modes de communication. Les formations proposées ont pour objectif de conscientiser les acteurs et de participer ainsi à l’émergence d’une citoyenneté mondiale ; elles supposent une nouvelle approche de la notion même de développement et un apprentissage des disciplines de base s’appuyant davantage sur une pratique de terrain. La première étape de la Chaire Unesco a été de susciter un travail de réflexion, d’intégrer des expériences, des vécus, pour créer des synergies entre les professionnels du développement, issus des ONG, et du milieu académique, en intégrant la dimension internationale du contenu des savoirs et de nouvelles pratiques du travail en réseau. Ce creuset, véritable « laboratoire sans murs », a permis de définir les besoins en compétences de ce secteur professionnel nouveau et évolutif et de proposer des curricula pour répondre à une demande sociétale. Dans une deuxième étape, s’impose la prise en compte d’une réalité incontournable depuis le Sommet de Johannesburg : le développement durable n’a de chance de devenir une réalité que si l’entreprise, elle aussi, se mobilise autour de cet objectif. Dès lors, les relations entre ONG et entreprises sont appelées à se multiplier et il leur sera utile d’avoir un lieu de construction en commun : l’Université peut constituer ce lieu d’échanges, en se posant en facili-tateur, en interface pour un espace de dialogue sur l’analyse des projets communs, leur mise en œuvre et leur évaluation, ainsi que sur la défi-nition des complémentarités à trouver. Par ailleurs, la réflexion menée sur les compétences et les connaissances spécifiques des professionnels du développement devra être transposée au monde de l’entreprise qui sera obligatoirement amenée à se poser la question des formations au développement durable. L’Université serait susceptible d’apporter du lien
PRÉFACE
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et du sens aux formations qui seront inévitablement mises en place dans les années à venir. Faire travailler ensemble autour des questions de formation des acteurs aussi différents, à la culture professionnelle aussi éloignée, relève cependant d’un véritable défi : de part et d’autre en effet, les résistances, voire les suspicions, sont grandes. Le monde universitaire rechigne à intégrer le savoir pratique des ONG, peu valorisé par rapport aux connaissances universelles qu’il est censé dispenser ; il a du mal à intégrer des méthodes de recherche s’appuyant essentiellement sur l’action et la construction de réalités nouvelles. Son approche de l’entreprise, surtout dans le domaine des sciences sociales et humaines, est à la fois fait de répulsion – l’entreprise est le spectre de la privatisation et de l’emprise de l’argent – et d’attraction pour l’efficacité dont elle fait preuve et les moyens dont elle dispose. On n’est souvent pas loin de la stigmatisation, renforcée par une méconnaissance réciproque réelle. Les ONG quant à elles, sont bien conscientes de la nécessité de prendre du recul par rapport à leur pratique quotidienne et de l’aide que peut leur apporter l’Université dans cette perspective. Mais elles travaillent souvent avec des effectifs limités, sont très dépendantes de leurs sources de financements et toute dispersion les pénalise. L’Université peut incontestablement les aider à capitaliser leurs résultats et à les faire partager avec d’autres mais elles supportent mal les longues discussions théoriques prisées parfois par les universitaires, car la confrontation au terrain leur donne une conscience rapide et forte de la demande sociale et de l’urgence d’agir. Là encore, il s’agit de logiques et d’échelles de temps différentes. Comment dans ce cadre amener des acteurs aussi éloignés à collaborer ? Paradoxalement, on assiste aujourd’hui à une crise des sciences sociales du développement : le nombre d’enseignants et de chercheurs qui s’y consacrent est nettement insuffisant par rapport aux besoins de la recherche et aux enjeux de la formation. En cherchant à susciter une dynamique de mobilisation autour de ces questions, l’Unesco, confor-mément à ses principes, vise à impulser tant au niveau local qu’au niveau international un plus grand engagement social autour des questions de formation au développement, dans l’objectif d’accompagner effica-cement les stratégies de développement durable. Elle encourage les chercheurs et les formateurs à s’appuyer directement sur les stratégies des « développeurs », à valoriser les savoirs locaux, à privilégier la participation des communautés pour mettre en place à tous les niveaux
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LES ENTREPRISES FACE AUX ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
des filières de formation qui permettront d’élever la masse critique d’individus éduqués et qualifiés sur lesquels s’appuiera un véritable développement endogène et durable. La Chaire Unesco sur la formation de professionnels du dévelop-pement durable, localisée à l’université Bordeaux-3, se positionne dans cette perspective : elle cherche à mobiliser les acteurs susceptibles de développer des synergies entre la collectivité et le monde universitaire, à appuyer la recherche sur une participation des acteurs de terrain, pour proposer des formations répondant exactement aux besoins des secteurs professionnels et des communautés concernées. En stimulant le dialogue entre tous les acteurs de changement, en valorisant leur diversité créatrice et leur réciprocité, elle apporte une réponse du monde de l’enseignement aux exigences de la gouvernance. Cet ouvrage présente un état des lieux et des débats sur le position-nement des différentes forces concernées par les stratégies de dévelop-pement durable mises en œuvre par les entreprises ; il vise à une meilleure connaissance réciproque des différentes composantes du mouvement social condamnées désormais à œuvrer ensemble pour l’intérêt de l’humanité.
Christine VONFURSTENBERG Point focal, Programme UNITWIN/ Chaires Unesco du développement durable Division des sciences sociales, de la recherche et des politiques.
Introduction
Engagement social, responsabilité environnementale, transparence et éthique sont autant de termes que l’on attribue aujourd’hui aux entreprises pour marquer leur volonté de s’engager dans une politique de développement durable. Parallèlement, naissent des entreprises sociales, citoyennes, alternatives, se développent le commerce équitable et le tourisme solidaire, se multiplient les investissements socialement responsables, preuve s’il en est d’une recherche de moralisation pour des activités économiques avant tout génératrices de profit. Dans un contexte de mondialisation accélérée où l’État exerce de moins en moins son rôle de « régulateur des rapports sociaux », Kofi 1 Annan a lancé en juillet 2000 le fameux « Global Compact » : ce pacte mondial encourage vivement les entrepreneurs à respecter les droits de l’homme et les normes fondamentales en matière de travail et d’environ-nement en s’appuyant notamment sur des partenariats entre firmes et société civile représentée par les ONG, les syndicats, les associations – notamment de défense de consommateurs et de défense de l’environ-nement –, les fondations, les collectivités locales... Ainsi, à côté d’initia-tives émanant d’entreprises, on voit toutes sortes d’alliances stratégiques entre de nombreux acteurs visant à instituer des mécanismes de responsa-bilisation. Cette thématique de la responsabilité sociale et/ou environne-mentale de l’entreprise adoptée par l’OIT, l’OCDE, l’Union européenne..., a été largement reprise lors du Somment mondial tenu à Johannesburg en 2002 puisqu’il était question d’interpeller les entreprises sur leurs performances sociales et environnementales. Considérées de plus en plus comme composante de la société civile internationale et sollicitées pour contribuer à l’intérêt général, notamment 1. Le « Global Compact » est un forum réunissant des entreprises, des organismes des Nations unies, des organisations non gouvernementales, des syndicats, dans le but de « contribuer à l’émergence de valeurs partagées et de principes en vue d’un marché mondial à visage humain ». www.unglobalcompact.org.
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