Le Sénégal, un lion économique ? Essai sur la compétitivité d’un pays du Sahel , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2004

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0

EAN13

9782845863774

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Le Sénégal, un lion économique ?
Essai sur la compétitivité d’un pays du Sahel
^
Mamadou Lamine Diallo
- CREPOS
LE SÉNÉGAL, UN LION ÉCONOMIQUE ?
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Éditions KARTHALAet CREPOS, 2004 ISBN : 2-84586-377-2
Mamadou Lamine Diallo
Le Sénégal, un lion économique ?
Essai sur la compétitivité dÁun pays du Sahel
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
CREPOS B.P. 6333 Dakar-Étoile
LE CREPOS
Le Centre de recherches sur les politiques sociales (CREPOS) est une organisation de recherches autonome créée par des enseignants et des chercheurs soucieux de contribuer, de manière durable,àla production et au renouvellement des savoirs sur le Sénégal et la sous-région ouest africaine. Les initiateurs de ce projet proviennent, en majorité, du groupe informel mis sur piedàla fin des années 1990 dans le cadre du programme de recherches plus connu sous l±appellation deSénégal 2000et dont les principaux résultats ontétépubliés par leséditions Karthala (Paris).
Parmi les objectifs du CREPOS, on peut citer les axes majeurs suivants : ¯ promouvoir la recherche de très haut niveau, en particulier en produisant des connaissances sur les dynamiques socio-économiques, surtout celles notées depuis le début des années 1980, sous l±effet des politiques d±ajustement structurel et de la libéralisation du champ politique ; ¯ rassembler des données relatives aux politiques sociales appliquées au Sénégal et dans la sous-région et les analyser sur le plan de leuréquitéet de leur efficacité; ¯ renouveler la réflexion sur les perspectives de dévelop-pementàlong terme et mettreàdisposition des chercheurs les outils indispensablesàla compréhension des problèmes actuelsàrésoudre au profit de la majoritédes populations.
En vue de favoriser le dialogue stratégique entre les chercheurs, les décideurs publics, les dirigeants des ONG et les experts du secteur privé, un réseau d±appui aux politiques de développement (RESAPOD) aétémis sur pied au sein du CREPOS. B.P. 6333, Dakar-Étoile, Sénégal
À mon épouse et mes enfants, À mes sœurs et mon frère, ÀC.S.M. Niasse etàsa fille, mon amie A. Kane, Àma mère, Àmon défunt père A. Diallo, qui m±a apprisà aimer mon pays.
Àmes amis, Amadou Ly, qui a bien voulu lire ce manuscrit, et Simon Nguiamba dont les multiples conseils et remarques m±ont permis d±approfondir les analyses présentées dans cet essai qui ne saurait les engager en aucun cas.
J±exprime ma profonde gratitude.
Que ne voyagent-ils sur la terre afin d±avoir des cœurs pour comprendre et des oreilles pour entendre ?
Le Coran, sourate 22 Hajj, verset 46.
Introduction
« La marginalisation de l±Afrique.»Que veut-on dire par cette expression ? Généralement, on fait observer la part négli-geable de l±Afrique dans leséchanges mondiaux et la faiblesse des flux de capitaux privés en direction de ce continent. Est-ce que cela suffit pour parler de marginalisation ? Je n±en suis pas sûr. En effet, la marginalisation de l±Afrique, c±est la margina-lisation des Africains. Cela signifie-t-il que les Africains vontêtre coupés des nœuds critiques de l±évolution du monde, du point de vue tant scientifique et technique, que politique, moral et artistique ? Je ne le pense pas car il y a des Africains sur le continent ou en dehors du continent qui sontàdes degrés divers impliqués dans ces processus. Peut-être la tendance notée ci-dessus accentuera-t-elle les inégalités en Afrique. Peut-être bien qu±une majoritéd±Africains restera totalementàécart de ces mouvements qui dictent l±évolution mondiale. Il me paraît cependant improbable que lesélites africaines soient toutesà écart de ces processus. Par contre, il existe un risque réel d±effondrement des appareilsétatiques, comme dans le cas de la Somalie, qui pourrait faire sombrer le continent dans la barbarie. Mais ceci est une autre question. Alors que l±on s±inquiète de la marginalisation de l±Afrique, la question de l±émergenceéconomique du Sénégal est posée depuis quelques années, les performances macroéconomiques étant améliorées par rapportàla décennie 1980. Depuis 1995, le Sénégal connaît une croissanceéconomique 1 de l±ordre de 5 % par an . En 1998, la croissance aétéde
1
.
Ces taux de croissance sont obtenus avec des niveaux d±investissement par rapport au produit inté: 22,3 % en 1998,rieur brut relativement modestes 21,2 % en 1999, 23,1 % en 2000 et 21,6 % en 2001. Soit un coefficient de capital supérieurà(l±ICOR, Investment Capital Output Ratio, serait30 %
8 LESÉNÉGAL, UN LIONÉCONOMIQUE? 4,5 % : 0,5 % pour le secteur primaire qui concerne deux tiers de la population, 1,3 % pour le secteur secondaire (0,8 % pour les industries et 0,5 % pour la construction et les travaux publics), 2,7 % pour le tertiaire au sens large. Plus de la moitié de la croissance est portée par le tertiaire, pour l±essentiel le transport, les communications et le reste des autres services, y compris le tourisme. Cette structure est quasiment restée la même jusqu±en 2003 (voir tableau 1). On est conduitàs±interroger sur la durabilitéde cette croissance et sur sa répartition ; la problématique d±un Sénégalémergent se pose de plus en plus.
Tableau 1 :Lºéconomie du Sénégal
Années 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Croissance du PIB (%) 4,5 6,2 3,0 4,7 1,1 6,3 Contributionàla croissance du PIB (%) Agriculture 0,5 2,4 0,6 0,6¯3,8 2,9 Industrie 1,3 0,6 0,8 0,8 1,9 0,8 Services 2,7 3,2 1,6 3,3 3,0 2,6 Part dans PIB (%) Agriculture 16,9 18,7 18,2 18 14,1 16 Industrie 19,3 18,7 19 18,9 20,5 20 Services 63,8 62,6 62,8 63,1 65,4 64 Investissements / PIB 22,3 21,2 23,1 21,6 21,8 21,8 dont public 5,9 7,6 5,7 5,8 7,5 8,0 É8,7 7,0 7,010,5 10,8 11,1 pargne / PIB dont public 5,0 5,4 6,0 5,4 10 9,9 Source : ministère des Finances. N.B. : l±agriculture est définie ici au sens large comprenant l±élevage, la pêche, etc. En 2002, le ralentissement de la croissance serait imputableàun changement de méthode de comptabilisation de l±agriculture.
inférieurà3,25). Ce qui traduirait une efficacitédes investissements com-parable aux pays riches se révèle surprenant au vu de l±état des routes, des secteurs de l±électricitéet de l±éducation.
INTRODUCTION9 Le débat a traversé les milieux intellectuels, et le politique s±en est emparé. Les programmes économiques des partis politiques dominants proposent tous de faire du Sénégal un pays émergent dans les prochaines années. En réalité, la question s±est posée après le constat qu±un certain nombre de pays asiatiques ont connu un début d±indus-trialisationàpartir des années 1970. En 1992, la Banque mondiale a publiéun rapport sur le miracle asiatique. Le monde découvre alors que des pays de l±Asie de l±Est ont entaméun processus d±industrialisation basésur la conquête des marchés extérieurs. Depuis lors, le concept d±abord de nouveaux pays industrialisés puis de paysémergents s±est répanduàtravers le monde. Certains estiment que leséconomiesémergentes sont celles qui sont capables d±attirer effectivement et durablement de substantiels flux d±investissements, que ceux-ci soient sous forme d±investissements de portefeuille ou d±investissements directs. En ce qui nous concerne, l±émergenceéconomique consiste au rattrapage des pays les plus avancés en termes de revenus réels. Le rattrapage est un processus qui concerne les territoires au sein desquels existent des mobilités relatives de biens et services, de l±information et des hommes. Or, les territoires en ligne de mire sont ceux qui assurentàleurs habitants les plus grandes possibilités de mobilité. Si nous devons modéliser leséconomies sous dynamique de rattrapage, on pourrait imaginer ceséconomies sous forme de secteurs. Un secteur moderne et un secteur dérivé àfaible productivitédu travail que nous désignerons par secteurà 2 moderniser en opposition au secteur dit moderne . Par conséquent, réfléchir aux problèmes de l±émergence économique, donc de rattrapage de pays industrialisés, c±est réfléchir aux conditions de progression d±un noyau d±économie
2
.
Notre définition d±un secteur moderne et d±un secteuràmoderniser s±écarte de l±économie populaire, concept développépar Engelhard Philippe dans L’Afrique miroir du monde ? Plaidoyer pour une nouvelle économie, Arléa, Paris, 1998.
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