Le savoir occidental au défi des cultures africaines Former pour changer ? , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2005

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845867174

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Le savoir occidental au défi des cultures africaines
Former pour changer ?
^
SOUS LA DIRECTION DE Sophia Mappa
AU
LE SAVOIR OCCIDENTAL DÉFI DES CULTURES AFRICAINES
Forum de Delphes
Le Forum de Delphes, créé en 1984 à l’initiative de personnalités scientifiques et politiques issues de l’Union européenne et des pays du Sud, est un lieu de réflexion et d’échanges pour comprendre les enjeux de notre temps, faire reconnaître la diversité des cultures dans les politiques internationales et construire de nouveaux rapports internationaux.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Publication n° 13
« La source », inLa peinture de Jean-Pierre Hammer, Presses universitaires de Nancy, 1992.
¤Éditions KARTHALA, 2005 ISBN : 2-84586-717-4
SOUS LA DIRECTION DE Sophia Mappa
Le savoir occidental au défi des cultures africaines
Former pour changer ?
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
DU MÊME AUTEUR
Les métamorphoses du politique au Nord et au Sud, Karthala, 2004. La coopération internationale face au libéralisme, Karthala, 2003. Planetary democracy : A Western Dream, IKO-Verlag für inter-kulturelle Kommunication, Francfort/Main, Londres, 2001. Le lien social du Nord au Sud, Karthala, Paris, 1999. La démocratie planétaire : un rêve occidental ?, Sépia, Paris, 1999. Pouvoirs traditionnels et pouvoir d’État en Afrique, Karthala, Paris, 1998. Essai historique sur l’intérêt général, Karthala, Paris, 1997. Puissance et impuissance de l’État. Les pouvoirs en question au Nord et au Sud, Karthala, Paris, 1997. Développer par la démocratie ? Injonctions occidentales et exigences planétaires, Karthala, Paris, 1995. Les deux sources de l’exclusion, économisme et replis identitaires, Karthala, Paris, 1993. L’Europe des Douze et les autres : intégration ou auto-exclusion ?, Karthala, Paris, 1992, Éd. grecque, Exandas, Athènes, 1994. LOME IV : ambitions et illusions de la coopération Nord-Sud, L’Harmattan, Paris, 1990. La CEE : chance ou contrainte pour la transformation sociale, L’Harmattan, Paris, 1988, Éd. grecque, Exandas, Athènes, 1988. Les enfants de migrants à l’écoleBlot,Bottani, D. , avec N. C. Duchêne, OCDE, 1987. Pour une définition de nouveaux rapports Nord-Sud, Publisud-Automorphossi, Paris-Athènes, 1986.
Uniquement en grec : L’école des discriminations, Éd. Nea Synoca, Athènes, 1988. École et critique des théories de développement (sous la dir. de S. Mappa), Exandas, Athènes, 1989.
Les auteurs
Christine BELLAS-CABANE, pédiatre et anthropologue, Forum de Delphes. Barbara BERTINI, anthropologue, Groupe de recherche et réalisations pour le développement rural (GRDR). Philippe DELEENER, ingénieur agronome et docteur en psycho-logie, président d’Enda InterMondes. Enseigne à l’Université catholique de Louvain. Étienne GÉRARD, sociologue, IRD. Marc-Éric GRUÉNAIS, sociologue, Institut d’études africaines de Marseille. Frank HAGENBUCHER-SACRIPANTI, anthropologue, IRD, ancien directeur de recherche, IRD. Moussa MBAYE, sociologue, Enda Tiers-Monde / Graf-Diapol. Sophia MAPPA, historienne et sociologue, directrice du Forum de Delphes, Largotec – Université Paris 12. Bernard SCHLEMMER, sociologue, IRD.
Remerciements
Le projet « Cultures et formations » dont est issue cette publication a été réalisé grâce au cofinancement de la Commission européenne et le soutien financier du ministère des Affaires étrangères et de l’Organisation internationale de la Francophonie.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Culture et politique : l’éclairage par les formations
Sophia MAPPA
L’objectif de ce texte est de présenter une synthèse critique des questionnements majeurs issus des travaux du projet FICUS « Cultures et formations » tels qu’ils ont été débattus au séminaire de Delphes (24-26 octobre 2004), qui a réuni des chercheurs et des acteurs sociaux, impliqués dans les formations 1 au Nord et au Sud . Ce volume réunit certaines des communi-cations présentées lors de ce séminaire. La visée du projet FICUS est d’analyser l’impact des for-mations mises en place, en Afrique, par des ONG occidentales et locales, en faveur des femmes notamment, dans trois domaines : le commerce de l’artisanat, le VIH-sida et la planifi-cation familiale. Le terrain choisi comme lieu d’observation est le Burkina Faso, en raison du foisonnement impressionnant des actions de formation identifiables dans ce pays. Nous avons privilégié une démarche interdisciplinaire associant, d’une part, le recueil des données anthropologiques et sociologiques – entretiens avec des responsables d’ONG, des formateurs, des
1.
Ce document s’appuie sur les contributions écrites des participants au séminaire et sur la transcription des débats qui ont eu lieu.
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FORMER POUR CHANGER?
bénéficiaires, des administrateurs, observations des formations in situ, en milieux urbain et rural, consultation des matériaux pédagogiques utilisés, etc. – et, d’autre part, leur analyse et leur interprétation. Nous avons ainsi cherché à comprendre non seulement le « comment » des faits sociaux observés mais aussi le « pourquoi il en est ainsi ». Nos conclusions, encore provisoires, ont été discutées dans différents lieux de rencontre et de concertation – ateliers de travail, formations, séminaires – réunissant des acteurs sociaux et des chercheurs européens et africains. Ces lieux nous ont aussi servi d’autant de moments d’observation et d’analyse. Le séminaire international de Delphes fut un tel lieu, à mi-parcours du projet « Cultures et formations », et ce document est une analyse, certes subjective, des débats souvent controversés qui ont eu lieu. Une première conclusion de nos travaux proposée au débat est que les formations dispensées au Burkina Faso sont un miroir dense des rapports complexes : politiques, financiers, éducatifs, en d’autres termes culturels, historiquement instaurés 2 entre l’Afrique et l’Occident et institutionnalisés dans les politiques de coopération au développement. Le noyau dur de ces politiques réside dans le primat de l’extérieur (de l’Occident) et dans la faible prise des acteurs internes sur leur devenir et sur les processus en cours, en l’occurrence, sur les formations. Par le biais du financement, qui est massivement assuré de l’exté-rieur, et de la difficulté collective, largement observable en Afrique, d’affirmer l’initiative interne, les objets et les termes de référence des formations sont définis en Occident, même lorsque les formateurs sont africains. De ce fait, et comme cela se passe dans les autres domaines de la « coopération internationale », les formations sont fondées sur une double occultation. Occultation, d’une part, de la
2.
On ne suggère pas ici une singularité africaine, dans la mesure où des rapports semblables sont identifiables entre l’Occident et d’autres aires socioculturelles comme le Maghreb, l’Amérique latine, les Balkans, etc. Notons cependant que l’intensité de ces rapports n’est pas la même ici et là et que l’Afrique est un cas plus parlant que d’autres.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
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spécificité de la culture occidentale qui sous-tend la conception et souvent la mise en œuvre des formations (rapports au savoir et à l’apprentissage, concepts, méthodes, dispositifs sociaux et institutions qui dispensent les formations, etc.). D’autre part, occultation, voire déni, du côté occidental mais aussi africain, des réalités socioculturelles dans lesquelles sont mises en œuvre ces formations. C’est comme si ces dernières allaient s’insérer dans un terrain vide. Dans les formations dispensées en matière de santé (sida, planification familiale), de commercialisation de l’artisanat, et du genre, qui nous intéressent plus particu-lièrement dans le projet FICUS,représentations locales les – l’imaginaire social – concernant la maladie et la santé, le corps, la vie et la mort, la féminité, la masculinité et les rôles respectifs dans le groupe, le couple, l’enfant, l’économie et l’activité économique, le rapport au savoir, ainsi queles structures, les institutions et les pratiques socialesqui sont associées à ces représentations, sont évacuées aussi bien par les acteurs occidentaux que par les acteurs africains. Comme dans les autres domaines des politiques de coopé-ration au développement, les formations ont des effets mitigés, qui vont largement à l’encontre des objectifs, au moins ceux qui sont explicitement affichés. Ainsi, à quelques exceptions près, comme c’est le cas de l’artisanat, la demande sociale pour les formations est artificiellement suscitée par la distribution des per diemaux stagiaires. Le message n’est pas entendu ou il est entendu de manière différente de celle voulue par les insti-gateurs. Dans les formations concernant le genre, le principe d’égalité (des sexes en l’occurrence) est largement incompris. Souvent ce que ces dernières « entendent », c’est l’inversion des hiérarchies actuelles hommes/femmes en leur faveur. Malgré les taux croissants de l’infection du virus du sida, les messages de prévention ont du mal à changer les comportements sociaux en Afrique. À un niveau plus profond, ce qui est en jeu est l’aliénation des acteurs occidentaux et locaux, largement assujettis aux injonctions des bailleurs de fonds, sans nécessai-rement en partager la logique, et, souvent, sans la comprendre.
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