LE Petit livre vert du cannabis , livre ebook

Projet dirigé par Éric St-Pierre et Myriam Caron Belzile, éditeurs
Conception graphique : Nathalie Caron et Claudia Mc Arthur
Mise en pages : Marylène Plante-Germain
Révision linguistique : Isabelle Pauzé et Flore Boucher
En couverture : Photomontage à partir des visuels de
Freepik et Separisa /shutterstock.com
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l'aide financière du gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d'édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L'an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l'art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d'impôt pour l'édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Péloquin, Tristan, auteur Le petit livre vert du cannabis : un guide de survie / Tristan Péloquin, Philippe Mercure. (Dossiers et documents)
ISBN 978-2-7644-2793-4 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2664-7 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2665-4 (ePub)
1. Marijuana. 2. Marijuana - Droit. I. Mercure, Philippe, auteur. II. Titre. III. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
HV5822.M3P44 2018 362.29’5 C2018-941734-X
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2018
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2018
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2018.
quebec-amerique.com



Introduction
Avertissement : Les informations contenues dans ce livre visent des objectifs strictement éducatifs. Elles ne doivent d’aucune manière être interprétées comme un effort de promotion en faveur de la consommation de cannabis, pas plus qu’elles ne peuvent être considérées comme un avis médical. Les auteurs ainsi que l’éditeur se dégagent de toute responsabilité quant au choix des lecteurs de consommer (ou non) des produits à base de cannabinoïdes.
Le cannabis est maintenant légal au Canada. Pour les Canadiens, qui sont parmi les plus grands fumeurs de cannabis au monde, cela marque le début d’une nouvelle ère. Ils peuvent désormais acheter des produits à propos desquels ils ont des informations fiables – par exemple, à quelle variété ils appartiennent, quels en sont les ingrédients actifs, quelle entreprise les a fait pousser.
Le cannabis sort donc de l’ombre pour devenir un produit dont on peut (et doit !) discuter. Mais pour que la discussion soit éclairée, encore faut-il comprendre les informations qu’on nous présente. Or, c’est loin d’être simple. Le cannabis est une drogue complexe qui compte plusieurs ingrédients actifs et qui entraîne des effets très variables. La substance est aussi entourée d’un grand nombre de mythes et de préjugés. À cela s’ajoutent maintenant les prétentions de l’industrie légale. Ces messages sont sévèrement encadrés au Canada, mais la population n’en est pas complètement coupée, notamment parce que plusieurs États américains jouissent de règles plus souples et que l’information circule abondamment sur le Web.
Le passage du cannabis de la contre-culture à la légalité soulève aussi son lot de questions sociales, juridiques et économiques. Les revenus de la vente, dont la totalité allait auparavant dans les poches du crime organisé, se retrouvent maintenant en partie dans les coffres de l’État. Cela vient avec des avantages, mais aussi avec d’immenses responsabilités. Nos gouvernements se retrouvent à prendre la place des revendeurs. Il suffit de lire les projets de loi qui ont conduit à la légalisation pour savoir qu’ils joueront ce rôle avec infiniment plus de cohérence, de transparence et de considération pour la santé publique que les organisations criminelles. Il reste qu’ils se retrouvent imputables de la distribution d’une substance psychoactive parmi leurs propres citoyens et seront surveillés de près par une partie de la population.
Conduite automobile, droits des locataires, marché du travail : la légalisation du pot touche également de nombreux secteurs où elle suscite des questions qui sont loin d’être encore toutes résolues et risque de faire des vagues. Bref, fidèle à lui-même, le pot suscite autant les craintes que l’euphorie. Apprendre à naviguer dans le nouvel environnement légal et s’y retrouver parmi toutes les informations qui circulent ; ce sont les missions que se donne ce petit guide de survie.
Au fil des pages, les aspects pratiques, scientifiques, sociaux, légaux et économiques de la consommation de pot seront décortiqués à la lumière des meilleures connaissances actuelles. Comment distinguer le Cannabis sativa du Cannabis indica ? Comment le pot agit-il sur le cerveau ? Un locataire a-t-il le droit de griller des joints dans le confort de son sofa ? Les policiers parviendront-ils à épingler les conducteurs gelés ? Le pot rendra-t-il nos ados amorphes et démotivés ? Qui tire les ficelles de l’industrie canadienne et comment celle-ci est-elle en train de se positionner pour dominer le marché mondial ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles veut répondre ce livre vert.
Le titre de « livre vert » n’est pas qu’un clin d’œil à la couleur du cannabis. Dans la pratique parlementaire québécoise, un livre vert est utilisé quand aucune position n’est défendue ou privilégiée. Il s’agit d’un document de consultation visant à susciter la discussion. C’est exactement l’esprit de ce livre. Nous ne sommes ni des promoteurs ni des pourfendeurs du cannabis. Contrairement à plusieurs voix qui s’élèvent actuellement, nous n’avons ni buds à vendre ni programme à défendre. Nous sommes des journalistes qui avons recueilli et analysé l’information disponible et qui la présentons de la façon la plus claire et distrayante possible, en prenant soin d’éviter les deux pièges qui surgissent si souvent quand on parle de pot : banaliser et dramatiser.
UNE NOTE EN TERMINANT
Cet ouvrage se concentre sur l’usage du pot le plus répandu dans notre société : le récréatif. Le cannabis médical est un champ d’études en pleine effervescence qui suscite ses propres questions scientifiques et sociales et auxquelles on commence souvent à peine à trouver des réponses. Cela pourrait faire un jour l’objet d’un autre livre.
Les auteurs tiennent à remercier Myriam Caron Belzile d’avoir cru à ce projet et Éric St-Pierre de l’avoir mené à bon port. Merci aussi au D r Didier Jutras-Aswad pour sa relecture de la section sur les mécanismes d’action et à Alexandre Sirois pour ses précieux commentaires sur l’ensemble de l’ouvrage. Merci aussi à Julia Lehmann pour les photos et à nos familles pour le temps qu’elles nous ont accordé pour écrire ce livre. Merci enfin à Jose Dominguez d’avoir partagé ses connaissances botaniques.



« Fleurs de cannabis séché ». En lisant pour la première fois un emballage « légal » de marijuana récréative, la description n’évoquera certainement pas pour vous les pétales d’un bouquet soigneusement choisi. Et pourtant, acheter du pot dans le marché canadien du cannabis, c’est un peu comme aller chez le fleuriste… le romantisme en moins.
Si la feuille de cannabis, avec sa forme de palmier et ses sept branches dentelées, est devenue l’icône de la culture de la marijuana, c’est plutôt sa fleur, aussi laide soit-elle, qui est l’objet de toutes les convoitises. Cocottes, bourgeons, buds , l’industrie bouillonnante du cannabis lui donne plusieurs noms. C’est à la surface de ces protubérances au parfum évoquant parfois la moufette que se trouvent les pistils, les calices et, surtout, les trichomes de la fleur, ces minuscules pustules cristallines qui lui donnent son petit côté givré. Ce sont eux, les trichomes, qui sont gorgés de résine renfermant le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), l’élément psychoactif du cannabis. Cette résine contient aussi du cannabidiol (CBD), un cannabinoïde non euphorisant dont le rôle est de mieux en mieux compris, et qui pourrait prévenir les risques d’anxiété et même de psychose liés à