LA PAUVRETÉ AU SÉNÉGAL , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2005

Nombre de lectures

2

EAN13

9782845866062

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Jean-Paul Minvielle, Amadou Diop et Aminata iang
a pauvreté au Sénégal
Des statistiques à la réalité
KARTHALA
LA PAUVRETÉ AU SÉNÉGAL
Cet ouvrage est publié avec le concours du Groupe d’étude, de recherche et d’aide à la décision (GERAD)
KARTHALAsur internet : http://www.karthala.com
© Éditions KARTHALA, 2005 ISBN : 2-84586-606-2
Jean-Paul Minvielle, Amadou Diop et Aminata Niang
La pauvreté au Sénégal Des statistiques à la réalité
Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
à Mary-Anne
Note liminaire
Cet ouvrage présente la synthèse des travaux menés au Sénégal, de 1999 à 2001, par une équipe multidisciplinaire de chercheurs, enseignants et étudiants de différentes nationalités. Ces travaux ont été conduits sous la direction de Jean-Paul Minvielle, économiste de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD, ex ORSTOM) et de Amadou Diop et Aminata Niang, enseignants-chercheurs au Département de Géographie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Parmi l’ensemble des étudiants ayant intégré le programme dans le cadre de leurs études de troisième cycle, il convient de souligner plus particulièrement les participations suivantes :
Sur la pauvreté monétaire :
-Francis Ndem (Cameroun) : Ingénieur statisticien, Ecole Nationale d’Economie Appliquée de Dakar, Département de Statistique et Démographie, promotion 2002. -Ibrahima Dione (Sénégal) : Ingénieur statisticien, Ecole Nationale d’Economie Appliquée de Dakar, Département de Statistique et Démographie, promotion 2002.
Sur la pauvreté humaine :
-Koffi Akakpo (Togo) : Ingénieur statisticien, Ecole Nationale d’Economie Appliquée de Dakar, Département de Statistique et Démographie, promotion 2001. -Jean-Bosco Ki (Burkina-Faso) : Ingénieur statisticien, Ecole Nationale d’Economie Appliquée de Dakar, Département de Statistique et Démographie, promotion 2001.
-
Sur la pauvreté dans l’agglomération de Dakar :
Virginie Rachelle Fayçaline Coly (Sénégal) : maîtrise, DEA et thèse de doctorat en Géographie (UCAD).
-
Sur la pauvreté dans l’agglomération de Kaolack :
Marie-Louise Diouf (Sénégal) : maîtrise, DEA et thèse de doctorat en Géographie (UCAD, France, Japon).
On soulignera également l’importante contribution des professeurs de l'Ecole Nationale d’Economie Appliquée de Dakar : Messieurs Sérigne Diasse, Directeur du Département de la Statistique et de la Démographie et Xavier Bry, enseignant-chercheur, qui ont collaboré aux parties traitant des pauvretés monétaire et humaine.
Qu’ils en soient tous remerciés par la parution de cet ouvrage auquel ils ont largement contribué.
Introduction
La pauvreté, une réalité multiforme
La question de la pauvreté est certainement, parmi toutes les interro-gations du développement dit « durable », celle qui fait l’objet du plus grand nombre de discours, de discussions, de conférences, séminaires et autres symposiums dans notre monde du début du XXIème siècle. Elle est également au centre de tous les débats politiques et médiatiques. Et pourtant, au delà de la trompeuse évidence de la notion – tout le monde sait, ou croit savoir, ce qu’est la « pauvreté » - c’est l’imprécision qui règne dans la définition d’un phénomène trop complexe pour supporter d’être réduit aux seules acceptions simplificatrices le plus souvent ac-ceptées. Ainsi, pour ne donner que ce seul exemple, accepte t’on sans réserves les chiffres d’incidences de la pauvreté produits par les institutions spé-cialisées et largement repris par les médias, sans s’interroger sur les conceptualisations et les constructions méthodologiques sous-jacentes qui font entrer dans une représentation d’autant plus intelligible qu’elle est simplifiée à l’extrême (un pourcentage de pauvres) des réalités en fait particulièrement complexes et différenciées. Les approches de la pauvreté sont multiples et, face à cette diversité, le plus petit dénominateur commun que l’on puisse trouver pour une dé-finition synthétique de la pauvreté est undéficit de bien-être: « on peut dire que la ‘pauvreté’ existe dans une société donnée lorsque le bien-être d’une ou de plusieurs personnes n’atteint pas un niveau considéré comme un minimum raisonnable selon les critères de cette même société » (Ra-vallion, 1996). Il est dès lors bien évident que ce « déficit de bien-être » sera conceptualisé et analysé de manières différentes suivant les disciplines et les différentes « lectures » possibles de la pauvreté. Les complexités des définitions et des méthodes d’analyse proposées mon-trent bien l’embarras des chercheurs confrontés à la double exigence de
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LA PAUVRETÉ AU SÉNÉGAL
représenter, de la manière la plus simple possible, une réalité d’une grande complexité au sein de laquelle interfèrent des déterminants de différentes natures, sans toutefois la dénaturer complètement en en pro-posant une représentation outrageusement simpliste, voire même carica-turale. Si l’on se limite aux seules approches mises en œuvre par les éco-nomistes, les avancées les plus significatives, avec les travaux de Sen, Ravallion et Townsend, montrent clairement l’extraordinaire complexité reconnue au phénomène. Il n’est pas dans l’objectif de cet ouvrage de dresser un répertoire complet des concepts et méthodes d’analyse de la pauvreté, exposés détaillés que l’on pourra retrouver chez les auteurs précédemment cités. Nous nous limiterons donc à un simple rappel syn-thétique des grandes orientations du moment et de la façon dont nous nous sommes situés dans le cadre de notre étude. Pour résumer, on peut considérer que la distinction fondamentale pour les économistes est celle existant entre les approches « utilitariste » et « non utilitariste » de la pauvreté.
Dans l’approche utilitariste de la pauvreté, le bien-être est supposé déterminé par l’ « utilité » (entendue ici dans l’acception que les écono-mistes accordent à ce terme) que tire l’individu de sa consommation de biens et services. Cette approche découle directement de la théorie micro-économique et est basée sur la prise en considération de la fonction d’utilité des individus. Cette approche peut-être critiquée pour son carac-tère normatif et simplificateur. En particulier, il peut exister une forte contradiction entre la recherche de la maximisation de l’utilité de l’individu et son bien-être social. Le cas des émigrés sénégalais en France en est une bonne illustration : l’augmentation considérable du revenu par rapport à ce qu’il aurait été en demeurant au Sénégal, se paie au prix d’une dégradation de la qualité de vie, en particulier dans sa composante sociale la plus fondamentale, l’intégration. Cependant, en raison même de son caractère réducteur d’une réalité complexe, elle a pu donner lieu à de nombreux travaux empiriques. Si l’on ne peut considérer que ces travaux résument à eux seuls la pauvreté, il n’en demeure pas moins qu’ils constituent une première « approximation » (le terme d’approximation étant entendu ici au sens du « proxi » anglo-saxon, et donc sans connotation péjorative) fort utile du phénomène. Dans l’approche non utilitariste, le bien-être est supposé résulter des facultés qu’ont les individus de consommer certains biens et services, comme par exemple les capacités de se nourrir convenablement, de pré-server sa santé, d’assurer son éducation et celle de sa famille, etc. Pour sa part, l’approche proposée par Amartya Sen va au delà de la simple satisfaction des besoins par la consommation de biens et de servi-ces. Il considère ainsi que ce sont les dotations et les droits des individus
INTRODUCTION
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(« entitlements ») qui déterminent leur bien-être et non pas seulement le niveau de leur consommation. Cette analyse ouvre donc sur les problé-matiques de l’intégration sociale et de la vulnérabilité. Si l’on comprend bien, intuitivement, la validité de cette conception basée sur la prise en considération des facultés des individus, il n’en demeure pas moins que sa transcription sous la forme d’un corpus méthodologique empirique permettant la réalisation de recherches appliquées reste encore largement à faire. Dans l’état actuel des pratiques, l’importance accordée à la consom-mation de biens et services demeure fondamentale dans toutes les études portant sur la pauvreté. Une des critiques principales qui peut être for-mulée à cet égard est que seules sont prises en considération les consom-mations privées, monétarisées. Les consommations de biens et services publics gratuits ne sont pas intégrées alors qu’elles peuvent être fonda-mentales pour la détermination du bien-être des populations : assainisse-ment de l’environnement, état de la voirie, sécurité publique, droits civi-ques, etc. Dans cette acception restreinte il conviendrait certainement alors mieux, à l’instar de Martin Ravallion, de parler de « bien-être éco-nomique » plutôt que de bien-être dans l’acception globale du terme. L’analyse voire même la seule description, quantitative ou qualitative, de la pauvreté, passe donc inéluctablement par une représentation basée sur la « lecture » ou l’interprétation que le chercheur fait du phénomène. Ces lectures ou interprétations conduiront à mettre en œuvre des métho-dologies d’approche adaptées. Ce sont ces choix qu’il nous paraît nécessaire d’expliciter rapidement ici afin que soit comprise au mieux notre approche de la pauvreté dans le cas du Sénégal. Si un consensus existe dorénavant sur la complexité et la multidimen-sionnalité du phénomène de la pauvreté, son analyse oblige cependant à procéder à des choix conceptuels et méthodologiques rigoureux. En effet, aucune des méthodes actuellement utilisées ne peut prétendre restituer le caractère global du phénomène et en proposer une représentation holiste qui soit également suffisamment synthétique pour être facilement intelli-gible et utilisable pour l’analyse ou la prise de décision. L’analyste est ainsi conduit à évoluer entre les deux extrêmes que sont d’une part la production d’un indicateur qui sera d’autant plus synthéti-que que simplificateur, tel le pourcentage de pauvres dans une population (l’incidence de la pauvreté), d’autre part la prise en considération des perceptions particulières de leurs situations par les pauvres eux-mêmes ce qui, par la diversité des réponses, conduit à une inintelligibilité quasi totale de la situation générale. Parallèlement, au delà de la définition de ce que peut-être la pauvreté et de la façon dont elle peut être différemment ressentie par les popula-
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