La Mauritanie contre vents et marées , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2003

Nombre de lectures

2

EAN13

9782845864375

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

Moktar Ould Daddah
La Mauritanie contre vents et marées
KARTHALA
LA MAURITANIE CONTRE VENTS ET MARÉES
Couverture: Photo collection Bertrand Fessard de Foucault
© Éditions KARTHALA, 2003 ISBN : 978-2-84586-437-5
Moktar Ould Daddah Premier président de la République islamique de Mauritanie
La Mauritanie contre ventsetmarées
Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
C’est par l’effet d’une miséricorde divine que tu t’es fait conciliant à leur égard. Si tu avais été dur et inhumain, ils se seraient dispersés loin de toi. Fais donc preuve d’indulgence envers eux ; implore pour eux le pardon de Dieu. Consulte-les en cas de déci-sion à prendre sur les affaires d’intérêt commun. Mais une fois ta résolution arrêtée, mets ta confiance en Dieu (passe à l’exécution), car Dieu aime ceux qui s’en remettent à Lui !
Le Saint Coran – Sourate III. La famille d’Imran – verset 159
« La Mauritanie n’est plus ce vaste désert jadis si difficile à traverser et qui constituait entre le monde méditerranéen et l’Afrique noire une sorte de barrière que franchissaient mal les idées et les hommes. Un lien de solidarité de plus en plus fort unit désormais tous les Mauritaniens, conscients d’appartenir à une même communauté de l’Atlantique au Soudan. Demain notre pays aura dans le monde la place qu’il mérite, celle d’un pays doté d’une économie moderne et pourvu d’une élite capable de gérer sagement et démocratiquement ses propres affaires, un pays qui, parce qu’il compte chez lui les plus éminents docteurs de l’Islam, voit son auto-rité spirituelle universellement reconnue. La Mauritanie est en effet un pont naturel, un trait d’union entre le monde arabo-berbère méditerranéen et le monde noir. La Mauritanie est, et doit demeurer, le pays où la culture musulmane traditionnelle et la culture occidentale se développent côte à côte sans s’opposer, mais bien au contraire en se complétant harmonieu-sement. En un mot, si nous le voulons, avec l’aide d’Allah, la Mauritanie sera demain un carrefour où se rencontreront et coexisteront pacifiquement les hommes de toutes origines, de toutes civilisations et de toutes cultures. À ces différentes perspectives, il faut encore ajouter la vocation saha-rienne de la Mauritanie, et c’est ici que je m’adresse plus particulièrement à nos frères du Sahara espagnol. Je ne peux m’empêcher d’évoquer les innombrables liens qui nous unissent : nous portons les mêmes noms, nous parlons la même langue, nous conservons les mêmes nobles traditions, nous vénérons les mêmes chefs religieux, faisons paître nos troupeaux sur les mêmes pâturages, les abreuvons aux mêmes puits. En un mot, nous nous réclamons de cette même civilisation du désert dont nous sommes si justement fiers. Je convie donc nos frères du Sahara espagnol à songer à cette grande Mauritanie économique et spirituelle à laquelle nous ne pouvons pas ne pas penser dès maintenant. Je leur adresse, et je vous demande de le leur
répéter, un message d’amitié, un appel à la concorde de tous les Maures de l’Atlantique à l’Azaouad et du Draa aux rives du Sénégal. L’heure est passée des rezzous et des luttes fratricides opposant les uns aux autres. J’engage nos frères du Tiris, de l’Adrar Soutoff, du Zemmour, de Khat, à se tourner ensemble vers un avenir commun, à partager avec nous les heureuses perspectives que nous réservent l’exploitation des richesses de notre sol et la mise en valeur de notre pays. L’Adrar et le Zemmour sont ouverts à leurs troupeaux, nos palmeraies les accueillent pour la “guetna” ; ils peuvent y venir en sécurité, profiter de l’hospitalité mauritanienne, mais encore faut-il qu’eux aussi accueillent sans réticence nos troupeaux et nos tentes, lorsque les nécessi-tés du pâturage nous amènent à nomadiser au-delà de cette limite artifi-cielle qu’est une frontière que nous voulons voir disparaître de nos cœurs, avant qu’elle ne s’efface sur les cartes. »
er Extrait du discours prononcé à Atar le 1 juillet 1957
Quand je fais le bilan de nos actions et que je vois ce qu’il reste à faire dans tous les domaines, j’ai l’impression de n’avoir rien fait. Mais quand je compare ce qui a été fait avec la situation de départ, je me dis que je n’ai pas perdu mon temps.
Entretien accordé àJeune Afrique, le 22 juin 1974
AVERTISSEMENT
Le lecteur ne trouvera ici que ce dont j’ai été le témoin direct ou l’acteur, du fait des responsabilités publiques qui ont été les miennes de 1957 à 1978, à la tête de la République Islamique de Mauritanie. J’ai été contraint de travailler avec peu de documents, puisque les conditions de mon départ de Mauritanie m’ont privé de toutes archives ; je n’ai pu dis-poser que de ma mémoire, de quelques papiers personnels et surtout de la chronologie dressée par mon ami l’Ambassadeur Bertrand Fessard de Foucault : celui-ci me l’avait remise à la fin de 1979 dès mon arrivée en exil. Il avait soutenu sa thèse sur notre pays en 1972 après y avoir effec-tué son service national en 1965-1966, époque à laquelle nous nous sommes connus. Mon ancien et très cher collaborateur Abel Campourcy m’a apporté des circulaires et décrets en 1982. Robert Taton, rédacteur en chef de la revueEurope France Outre-Mer, m’en a donné en 1986 les numéros spécialement consacrés à la Mauritanie. Je les en remercie tous sincèrement. À l’étranger où j’étais contraint à l’exil, j’ai écrit d’affilée entre 1984 et 1995 un millier de pages, remplissant finalement six grands cahiers d‘éco-lier. De ce « vrac », mon épouse fut la première lectrice, elle en a fait faire et en a contrôlé la saisie informatique par Danielle Boy, à Nice, puis par ma nièce Aïchetou Mint Ahmedou, à Nouakchott. Ce matériau a été ordonné en parties et en chapitres, selon des propositions de Bertrand Fessard de Foucault, et c’est sous cette forme que Mariem et lui m’ont relu page à page mon texte. Dieu a voulu qu’entretemps je sois revenu dans notre pays. Je considère donc que ce que j’ai écrit a bénéficié à la fois du recul du temps et de l’exil, et de mon retour au pays. Je remercie de tout mon cœur mon ami et mon épouse de ce qu’ils ont ainsi apporté moins à moi-même qu’à mon pays, de même que chacun de ceux que je viens de nommer et tous ceux qui de près ou de loin, durablement ou le temps d’une inspiration qui m’a été précieuse, ont contribué à la naissance de ce livre. L’édition arabe, quoique mon « vrac » ait été écrit en français, a été revue par moi, et je lui attache la même valeur et la même importance
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LA MAURITANIE CONTRE VENTS ET MARÉES
qu’à la version française. Elle a été établie par Sidi Abdullah Ould Mahboubi, Mohamed El Moktar Ould Saad et Mohamed Babah Ould Mohamed Nasser, tous trois professeurs à l’université de Nouakchott. Je leur dis toute mon admiration pour leur science et pour leur style. La cor-rection a été assurée par Mohamed Ould Tettah. Moussa Ould Ebnou a organisé et coordonné le travail en arabe. Qu’ils en soient chacun frater-nellement remerciés. J’ai usé d’un langage populaire, celui que la transposition de ma langue natale, belle, savoureuse et concrète, peut suggérer en français au prix d’adjectivations et de néologismes trop nombreux pour des guille-mets systématiques. J’ai écrit en italique et traduit en note ce que le lec-teur étranger ne peut deviner. De la même manière, certains surnoms. Langage populaire aussi que celui entendu des Français dans ma vie étu-diante ou d’interprète de l’époque coloniale. Le présent ouvrage voudrait commencer une collection – Faisons ensemble la patrie mauritanienne. La chronologie dont j’ai parlé, les textes constitutifs de l’État mauritanien jusqu’en 1978 et de son Parti y paraîtront prochainement. Suivront aussi les publications des rapports de l’administration coloniale, ainsi qu’une anthologie thématique des dis-cours que l’Histoire m’a donné à prononcer devant les miens, ou en leur nom à l’étranger. Mais mon souhait est surtout que se présentent de nom-breux chercheurs – nationaux comme étrangers – pour que ne se perdent de la mémoire écrite ni nos traditions, ni la connaissance ancestrale et moderne de notre pays, ni ce qui constitue, encore aujourd’hui, les fonde-ments d’une unité nationale, à laquelle ce témoignage veut contribuer. Que mon éditeur, Monsieur Ageneau, directeur des Éditions Karthala, et ses collaborateurs soient ici remerciés de leur confiance. J’adresse à BLK Production, particulièrement à Corinne Haccandy, l’expression de ma gratitude pour leur précieuse collaboration.
Conventions
1 – les mots arabes ou hassanya sont en italique dans le texte, expliqués en note de bas de page, leur sens étant alors réputé connu par le lecteur.
2 – en sus de leur signification courante manifestant une distance entre l’auteur et ce qu’il rapporte, les guillemets indiquent que la ou les phrases ainsi repérées sont tirées d’un texte ou de propos venant de tiers, ou mis dans la bouche de tiers, ou que je reconstitue comme étant les miens ; les textes de mes discours et rapports officiels, ainsi que les documents adop-tés par le Parti sont donnés en caractères spéciaux.
3 – j’abuse souvent des majuscules (Administration, Secrétaires de comité, de section, d’organisations, Ambassadeurs et Ministres, Affaires Religieuses, Economiques, Financières et pas seulement Etrangères ont chacun la ou les leurs) mais, dans la construction d’un jeune État, d’une jeune Nation, chaque signe et chaque fonction sont les éléments d’une fierté difficilement acquise et au prix de grands efforts
4 – je donne beaucoup de dates, car notre naissance est un processus chronologique autant que dialectique, dont tous les événements se tien-nent. Je me suis aidé en cela du travail de mon ami Bertrand Fessard de Foucault : une chronologie exhaustive pour la période comprise entre mai 1957 et juillet 1978 est à paraître dans la collection qu’inaugurent ces mémoires.
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