La colonie française de Saint-Domingue , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2004

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845865907

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

François Blancpain
La colonie française de SaintDomingue
KARTHALA
LA COLONIE FRANÇAISE DE SAINT-DOMINGUE
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
LÁaqueduc de lÁhabitation Caradeux. Photo : F. Blancpain.
Éditions KARTHALA, 2004 ISBN : 2-84586-590-2
François Blancpain
La colonie française de Saint-Domingue
De l¿esclavage à l¿indépendance
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
DU MÊME AUTEUR
Louis Borno, président Prince, 1999.
d’Haïti,
Regain,
Port-au-
Haïti et les États-Unis, histoire d’une occupation (préface de Frédéric Mauro), LHarmattan, Paris, 1999.
Un siècle de relations financières entre Haïti et la France(préface de Jacques de Cauna), LHarmattan, Paris, 2001.
La condition des paysans haïtiens(préface de Gérard Barthélémy), Karthala, Paris, 2003.
à Lise et Frédéric
Introduction
La République dHaïti est indépendante depuis le er 1 janvier 1804, mais, après deux siècles, qui se souvient encore que ce pays, sous son ancien nom de Coloniefrançaise de Saint-Domingue, était lune des terres les plus prospères du monde ?Àelle seule, elle fournissait la moitié de la production mondiale de sucre ; elle était le premier producteur mondial de café ; la France lui devait léquilibre de son commerce extérieur, en lui donnant, du reste, la trompeuse impression davoir une économie que, de 1 nos jours, on qualifierait de compétitive . Nantes, La Rochelle, Bordeaux, tout louest de la France fut,à
1.
En 1789 , les exportations de la France se son t élevéesà 357 604 000 livres, dont 135 millions provenant de produits de Saint-Domingue réexportés vers les pays européens. Les importations se sont élevéesà345 083 000 livres, laissant, par conséquent, un solde positif des exportations de 12 521 000 livres. On voit que, sans lapport des produits de Saint-Domingue, le solde du commerce extérieur eût été déficitaire de plus de 122 millions. Léon Deschamps,La constituante et les colonies, Perrin et Cie, Paris, 1898. e A.-S. de Wimpffen,Haïti auXVIIIsiècle, réédition Karthala, 1993.
8
LA COLONIE FRANÇAISE DESAINT-DOMINGUE
tous points de vue,façonné par la colonie dont la toponymie, encore de nos jours, en garde le 2 souvenir , tandis que ces villes en ont conservé leurs plus belles demeures. Mais opulence ne rime pas avec bonheur. La colonie devait sa prospéritéàun régime esclavagiste particulièrement féroce et la réglementation du commerce, connue sous le terme«dExclusif colonial » ou encore de«système prohibitif », cher au ministre Colbert, avait pour effet de faire dériver vers la métropole, plus précisément vers ses commerçants et armateurs, le plus clair des profits. Armateurs, commerçants, banquiers de Bordeaux, de Nantes, du Havre, de Marseille ou de La Rochelle sétablissaient usuriers des colons, lesquels,àleur tour, forçaient le rendement des esclavesàcoups de fouet. Survint la Révolution, qui révéla la fragilité de lédifice social, la vulnérabilité de la colonie face aux ambitions des étrangers et, surtout, lincohérence des décisions de la métropole, tiraillée entre ses intérêts économiques fondés sur lesclavage et ses aspirations humanitaires proclamées dans la Déclaration des droits de lhomme. Cestàcette occasion que la France perdit la plus riche de ses colonies. Deux ans après le début de la période révolutionnaire, les esclaves se soulevèrent en masse ; il sensuivit douze ans de guerres civiles et étrangères, dincendies, de massacres pour aboutiràune indépendance, qui, pendant plus de vingt ans encore, ne rencontra quostracisme, mépris et méfiance de la part des nations européennes et américaines. La République qui venait de naître avait, par rapportàla colonie,
2.
Jacques de Cauna,LEldorado des Aquitains, Atlantica, Biarritz, 1998.
INTRODUCTION
9
perdu plus de quinze pour cent de sa population, si 3 on en croit les recensementsla plupart deofficiels ; ses sucreries étaient détruites ; les liens politiques, financiers et commerciaux avec les autres nations étaient coupés ou fortement distendus. Bref, le pays naissait sur un champ de ruines. Cette histoire qui pourrait sintituler«Comment peut-on perdre la plus riche partie de ses posses-sions ? », après lavoir rendue exsangue et y avoir fait 4 périr plus de 50 000 soldats , reste mal connue du public, malgré de nombreux ouvrages quhistoriens et éditeurs sefforcent de mettreàsa disposition.À lévidence, l’Éducation nationale rechigneàla faire connaître aux élèves des écoles. On préfère parler des tueries du Premier Empire, qui ont plus de panache que les convois desclaves, tassésàfond de cale comme harengs en caque pendant le voyage dAfrique aux Antilles et pour se retrouver, payés de coups de fouet pour leur travail, sur les plantations. On préfère célébrer Bonaparte au pont dArcole ouà Rivoli, MuratàVarsovie ou même Cambronneà Waterloo. Les monuments commémoratifs sont, tout autant que les écrits, particulièrement discrets sur cette période de notre histoire. Si les noms des six généraux de division mortsàSaint-Domingue pendant la guerre dindépendance, figurent bien sur lArc de Triomphe, on y recherche cependant en vain
3.
4.
Au recens ement de 1788, le pays comptait 27 717 Blancs, 21 808 mulâtres et Noirs libres et 405 528 esclaves, soit ensemble 455 053 personnes. Après lindépendance, on ne comptait plus que 380 000 personnes selon le recense ment de 1805, encore quments quiil faille se méfier des recense donnaient toujours des informations sous-évaluées, pour des raisons fiscales. Et près de vingt généraux.
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