L’Afrique du Sud dix ans après Transition accomplie ? , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2004

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845865297

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Philippe Guillaume, Nicolas Péjout Aurelia Wa Kabwe-Segatti (Dir.)
L’Afrique du Sud dix ans après Transition accomplie ?
IFAS - KARTHALA
L¿AFRIQUE DU SUD DIX ANS APRÈS TRANSITION ACCOMPLIE ?
Collection « Hommes et Sociétés »
Conseil scientifiqueF-naçnarBsioJe:AYART(CERI-CNRS) Jean-PierreCHRÉTIEN(CRA-CNRS) Jean COPANSvinU(aPétisreV)ris-Georges COURADE(IRD) Alain DUBRESSONX)Patés-rivinUisre( Henry TOURNEUX(CNRS)
Directeur: Jean COPANS
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :Psephosde Willem Boshoff, GENCOR Gallery, Johannesburg, 1995. Les neuf croix, constituées de galets provenant des neuf provinces sud-africaines, représentent les croix figurant sur les bulletins de vote sud-africains.
Éditions KARTHALAet IFAS, 2004 ISBN : 2-84586-529-5
SOUS LA DIRECTION DE Philippe Guillaume, Nicolas Péjout et Aurelia Wa Kabwe-Segatti
L¿Afrique du Sud dix ans après Transition accomplie ?
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
IFAS ½ Po Box 542 Newton 2113 Johannesburg
Cet ouvrage a été publié avec le soutien de l»IFAS. Les opinions et les positions exprimées ici sont de la seule responsabilité de leurs auteurs.
Introduction
De la banalisation des bilans
Analyser pour mieux célébrer
Philippe GUILLAUME Nicolas PÉJOUT Aurelia WAKABWE-SEGATTI
Anniversaire de dix ans de démocratie pluraliste et théâtre des troisièmes élections générales multipartites, lµannée 2004 verra certainement, comme lµannée 1994, un regain dµintérêt intellectuel et médiatique ainsi que la parution dµune multitude dµouvrages consacrésàlµAfrique du Sud. Depuis plus de dix ans, le pays sµest forgéune réputation de«pari remporté », de destination touristique de plus en plus populaire, de géantéconomique de lµAfrique australe, bref, dµexemple rare et parfois quelque peu glamour, de success storyafricaine.
Lµanniversaire importe en réalitébien moins que lµintervalle de ces dix annéesôcombien riches en interrogations, faites de ruptures et de recompositions mais aussi parcourues de continuités frappantes avec les structures et pratiques anciennes. Lµhabitude aétéprise depuis dix ans de procéderàdesétats des lieux ou des bilans réguliers afin de suivre les 1 dynamiques et de saisir les enjeux naissants . Si beaucoup a changédans
1. Citons, pour les publications francophones : Coulon C. & Darbon D. 1987 ; Darbon D. & Faure V. 1992 ; Darbon D. 1993 ;Les Temps Modernes1995 ; Hérodote1996 ; Aicardi de Saint-Paul M. 1997 ; Darbon D. 1999 ;Les Temps Modernes2003.
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1994 - 2004 : TRANSITION ACCOMPLIE?
lµAfrique du Sud de 2004, si bien des affirmations passées ou des analyses prospectives des années 1980 ont été démenties, la pertinence des travaux de Marianne Cornevin (1979), Claude Meillassoux (1991) ou encore Philippe Gervais-Lambony (1994, 1995, 1996, 1999) plus récemment, en France, et de ceux de Monica Wilson (1969), Leonard Thompson (1985, 1995), Belinda Bozzoli (1991) ou les époux Comaroff (1985, 1991), en Afrique du Sud et aux Etats-Unis, demeure en effet frappante. Cµest quµà lµévidence les déséquilibres sociaux et économiques hérités des structures de lµapartheid et les cadres de raisonnement ou les grilles dµinterprétation encore très marqués par le passé conditionnent les représentations et les interprétations à lµœuvre, ceci autant pour lµAfrique du Sud que pour les autres pays de la zone. Le parti pris adopté ici a donc été de prendre le contre-pied systématique des formules à lµemporte-pièce qui qualifient souvent le pays dans le discours commun ou dans la rhétorique politique dominante sud-africaine et de diagnostiquer un processus de changement social qui sµorganise autour dµune dialectique innovations ³ continuités depuis le début des années 1990. En effet, la«nouvelle»Afrique du Sud nµest pas totalement inédite. Cette approche permet de mieux déconstruire les idées reçues et examiner lµenvers du décor, sans pour autant sombrer dans uneérudition théorique indigeste. Elle donneégalement les ressources nécessairesàune vision plus 2 nuancée de la métaphore consensuelle du«miracle»sud-africain . Cet ouvrage sµinscrit dans une orientation déjàadoptée par la majoritédes bilans mentionnés précédemment qui ont soulignéla nature complexe de la mutation sud-africaine faite de ruptures et de répétitions / conservations.
Cette importance accordéeàlµhistoricitédes phénomènes analysés ne signifie pas seulement que lµon se tourne vers le passé mais résolument que lµon tente de comprendre la multiplicitédes processusàlµœuvre et leur réinterprétation dans lµAfrique du Sud actuelle. La«nation arc-en-ciel»selon lµexpression forgée par 2. Dominique Darbon a néanmoins bien montrécomment le paradigme du «miracle»pouvaitêtre utiliséavec pertinence dans lµanalyse des processus de transformation vécus par lµAfrique du Sud (Darbon D. 1996).
INTRODUCTION
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lµarchevêque Desmond Tutu, le « pays de Mandela», pays du « miracle»dµune transition politique réussie, lµensemble de ces qualificatifs mythifiant la République sud-africaine montre quµà chaqueépoque un trait saillant est retenu et survalorisétant par les sociétés elles-mêmes,àtravers le discours de leursélites ou de leurs médias, que par les observateursétrangers ou les différentes communautés scientifiques. LµAfrique du Sud post-apartheid dont cet ouvrage tente de rendre compte nµest ni une entitéfigée ni lµaboutissement ultime de cette transition si singulière. Dµoù la difficultéet la modestie de cet exercice de bilan.
Banaliser pour comprendre
Lµapproche du changement social retenue ici chercheà promouvoir un point de vue original sur lµAfrique du Sud. Historiquement, le regard scientifique (français et plus largement occidental) portésur ce pays a en effetétémarquépar des influences successives dont les apports ontétécruciaux en leur temps : dans les années 1970, une adhésion aux perspectives des mouvements anti-apartheid a progressivement cédéle pasàune lecture marxiste qui a permis dµélargir des approches parfois réductrices de la question raciale en incluant un questionnement pluséconomique et social. Le regard développementaliste qui a pris le relais au milieu des années 1980 a trop souventétabli dµabusives classifications censées pouvoir discriminer les réalités relevant de la«modernité »et celles manifestant le«retard». LµAfrique du Sud semble aujourdµhui sµêtre«normalisée». Cette nouvelle identitéimplique-t-elle une transformation du regard au risque de voir celui-ci se détourner vers dµautres terrains plus médiatiques comme le Moyen-Orient ou lµEurope de lµEst ? Le «miracle»accompli, si tant est que«miracle»il y ait eu et quµil soit révolu, lµintérêt et la curiositédes chercheurs français se s e r a i e n t - i l s légèr e m e n tém o u s sél ad e a v e u r a f s ? A l «normalisation»de lµAfrique du Sud, il nous semble aujourdµhui pertinent de«banaliser»notre regard, enétudiant ce pays comme nµimporte quel autre et en lµincluant dans des exercices de
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1994 - 2004 : TRANSITION ACCOMPLIE?
comparaison internationale (Gervais-Lambony & Dufaux 1994 ; Gervais-Lambony & al. 2003). Cette « normalisation»nµaboutit cependant pasàoublier les spécificités de lµAfrique du Sud (Fassin 2003 ; Darbon 1999 ; Quantin 1998 ; Coulon 1997 ; Coulon 2002).
Si le cheminement de la sociétésud-africaine depuis 1994 est au cœur de cet ouvrage, celui-ci se veut aussi une fenêtre ouverte sur ce changement de regard. En donnant dµabord une très large part aux travaux de jeunes et très jeunes chercheurs, doctorants ou jeunes docteurs venant de différentes disciplines et explorant des thématiques moins souvent abordées dans des publications précédentes de lµInstitut Français dµAfrique du Sud (IFAS), comme la politique linguistique, la culture khoesan ou encore lµapport de la fiction sud-africaineàune conscience universelle en devenir. La vision que ces auteurs proposent, certes parcellaire ne serait-ce que parce que la sociétésud-africaine se complexifie et se densifie de plus en plus rapidement, tente de répondre, au-delàdu bilan,àcette question de la banalisationévoquée plus haut, sur un plan épistémologique. Lµutilisation dµoutils méthodologiques et théoriques conçus pour dµautres sociétés, en particulier des sociétés du Nord (analyses des processus de décision, analyses des organisations, des institutions, des trajectoires desélites, des politiques publiques multi-sectorielles) est-elle efficace dans le contexte sud-africain ? Plus encore, est-on en train dµassister aux prémisses de ce renversement de regard que certains travaux comparatistes annoncent en commençantàutiliser des grilles développées en Afrique du Sud en direction dµautres sociétés du Sud, lµInde par exemple, ou du Nord comme lµEurope de lµEst (Gervais-Lambony et Dufaux 1994 ; Gervais-Lambony et al. 1999 ; Hugon 2002 ; Gervais-Lambony et al. 2003)? Dans cette évolution du regard, lµIFAS, installédepuis dix ans dans le quartier de NewtownàJohannesburg ³ autre pari gagnant ³ a jouéet joue encore son rôle,àtravers son soutienàla recherche française sur l µ A f r i q u e a u s t r a l e e t s o n a c t i o n p o u r l µéd et a b l i s s e m e n t coopérations scientifiques franco-sud-africaines fructueuses.
INTRODUCTION
Regards sur la reconstruction, regards en construction
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Destinant cet ouvrage à être premièrement un éclairage scientifique adressé à un public intéressé par le cas sud-africain sansêtre forcément spécialiste du pays, nous avons fait le choix dµobserver ce processus de reconstruction quµa entamé le pays il y a près de dix ans à travers quatre axes majeurs : la reconfiguration du pouvoir ; la recomposition des territoires ; la restructuration de la connaissance et la dynamique de reconnaissance et, enfin, la reconstruction de soi-même à travers la gestion de la diversité.
Tandis que Marianne Séverin et Pierre Aycard analysent les modalités de la conquête du pouvoir politique depuis 1994 à travers un portrait des générations successives et des différents réseaux de lµAfrican National Congress(ANC*), Michael Brookes et Timothy Hinks mesurent les effets de la politique dµaffirmative action*sur lµaccès à lµemploi des populations historiquement défavorisées. Nicolas Péjout, quant à lui, propose une sociologie critique de la dynamique de gouvernement électronique, pour démontrer les dérives possibles de ces nouvelles formes de gouvernance à des fins panoptiques.
Explorant la recomposition des territoires urbains, Marianne Morange, à partir dµun travail de terrain récent, constate la difficile réforme des politiques dµaccès au logement et démontre la prégnance des anciennes représentations favorisant un accès à la propriété à tout prix en dépit des coûts souvent exorbitants que cela induit pour les municipalités, voire des perversions introduites par les nouveaux systèmes. De lµurbain et de ses dynamiques qui façonneront le paysage et les constructions sociales des villes sud-africaines dans les années à venir, Ward Anseeuw nous fait passer aux enjeux des zones rurales en interrogeant les limites criantes dµune réforme foncière particulièrement attendue. Son traitement par les média en est parfois caricatural prêtant à des raccourcis grossiers avec la crise zimbabwéenne. Anseeuw évite cet écueil tout en dressant une analyse sans complaisance des outils choisis au moment des négociations, des conséquences du choix du respect
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