Je parle camerounais Pour un renouveau francofaune , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2001

Nombre de lectures

4

EAN13

9782845862156

Langue

Français

Mercédès Fouda
Je parle camerounais
Pour un renouveau francofaune
KARTHALA
JE PARLE CAMEROUNAIS
KARTHALA sur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Spee, « The rock band trio », huile sur toile, 75 x 62 cm,in N. Bissek,Les Peintres de l’Estuaire, Paris, Karthala, 1999.
¤Éditions KARTHALA, 2001 ISBN : 2-84586-215-6
Mercédès Fouda
Je parle camerounais
Pour un renouveau francofaune
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Ce livre est une version augmentée et corrigée d’un opuscule paru pour la première fois en 1995 aux éditions Équinoxe, à Yaoundé, avec une préface de Pierre Jacquemont, sous le titre de « Le franco-faufile illustré ».
L’argent
Parachuté dans notre pays, l’étranger ne manquera pas de remarquer immédiatement une phrase récurrente : « C’est comment ? » Utilisée le plus souvent en guise de salut, elle élide un bonjour désormais obsolète ; avant on disait : – Bonjour, comment vont ta famille, tes affaires, etc. ? Puis : – Bonjour, c’est comment dans ta famille, tes affaires... À présent, l’heure n’est plus aux salamalecs, la vitesse est de rigueur ; on abrège en un maigre : – C’est comment ? Mais un « C’est comment ? » hâtivement jeté ou non, dénote toujours un intérêt certain pour la personne à qui on s’adresse, intérêt qui peut être bienveillant ou pas. Les réponses affluent alors. La plus entendue, contexte financier oblige, c’est : – On est là, on va encore faire comment ? Par cette phrase, vous ferez entendre que votre situation est peu reluisante, et que, dépassé par les événements, vous vous contentez quotidiennement de voir venir. Si depuis belle lurette vous vous démenez de-ci de-là sans trouver aucune occasion à saisir sur le plan matériel, vous pourrez toujours vous plaindre que « le dehors est dur »,
6 JE PARLE CAMEROUNAIS ou déplorer, encore plus pathétiquement, que « le dehors veut seulement vous finir ». Un copain utilise-t-il la formule standard : – Comment tu vas ? Vous lui répondrez : – À pied ! surtout si, à ce moment-là, vous n’avez même pas de quoi prendre un taxi. En principe, votre interlocuteur doit comprendre que vous en appelez à sa générosité et mettra la main à la poche pour vous « dépanner », vous tirer d’affaire. Tout ceci, vous l’avez compris, indique que, par le plus grand des hasards, vous parvenez à vous maintenir en vie, mais que vous êtes fort diminué sur le plan des « kolos », l’argent ; faisons une parenthèse et parlons-en, c’est nécessaire. Tout d’abord, sachez qu’on les appelle aussi les « dos », abréviation de « dollars ». Dans les « kolos », il y a les « fafiots » ou billets, et les « pièces », la menue monnaie. Leur ordre hiérarchique s’établit ainsi qu’il suit : alias billet de dix mille francs, de« mamba », – Le couleur verte, qui cause dans les bars autant de dégâts que la morsure de son homonyme reptilien sur les humains. Seulement, au moment où vous lirez ceci, les nouvelles coupures de dix mille auront viré au bleu ciel et man-queront de piquant. – Le « fap kolo », billet de cinq mille francs. « Fap », multiplicatif de valeur 5 – provenant d’une déformation de « five », doit être utilisé très judicieusement, car selon qu’il est placé avant ou après, la somme dont vous parlez diffère, et de beaucoup ! Ainsi, « fap kolo » valent cinq mille francs, et « kolo fap » mille cinq cents. – Il y a le « kolo », billet de mille francs, qui donne son nom à l’argent en général.
L’ARGENT
7
cent », « fap – Le équivalant à cinq cents francs, que 1 l’on retrouve également en pièces . Pour en revenir à nos moutons, vous disiez que « c’était fort sur vous », donc que ça allait mal ; comme, la plupart du temps, ça va mal sur le plan financier, vous direz que vous êtes « foiré », et qu’il en découle des « maux de poche ». On considère donc que votre situation est critique : déjà, « être foiré » implique un manque d’argent, mais l’expression « maux de poche » précise à quel point votre porte-monnaie est malade de cette carence. Là, l’interlocuteur se confond en encouragements de toutes sortes, la consolation la plus répandue étant : – Du courage hein ! On va encore faire comment ? Vous comprenez qu’on n’y peut rien, et que le temps seul peut arranger les choses ; « on va encore faire comment ? » est donc de mise en toutes circonstances où il faut se désoler et/ou encourager. Les gens croient peut-être que vous croisez les bras en vous apitoyant sur votre sort ? Que nenni ! – Ce que je vois je fais, ce que je ne vois pas je ne fais pas, affirmerez-vous doctement pour faire comprendre que vous vous débrouillez dans de petits boulots d’appoint, pourvu qu’ils soient intéressants. Le temps passe, il faut quand même se quitter :
1 Dans le registre des « pièces » il existe : Les « fap cents » comme indiqué précédemment, de cinq cents francs ; »,Les « pièces » valant cent francs, ainsi que les « cinquante les « vingt-cinq », les « dix », les « cinq », ces trois dernières sortes, de couleur jaune, étant qualifiées « d’argent des beignets ». Toutes ces sommes seront, de grâce, considérées en francCFA, monnaie locale ; la parité que je puis vous donner est celle de 100 francsCFA1 franc français, pour merci beaucoup.
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