Islam et démocratie dans l’enseignement en Jordanie , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2007

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845869196

Langue

Français

Les terrains dusiècle
Islam et démocratie dans l’enseignement en Jordanie
Marlène Nasr
ISLAM ET DÉMOCRATIE DANS L’ENSEIGNEMENT EN JORDANIE
KARTHALA sur internet : http://www.karthala.com
© Éditions KARTHALA, 2007 ISBN : 978-2-84586-919-6
Marlène Nasr
Islam et démocratie dans l’enseignement en Jordanie
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 PARIS
Remerciements
Ce livre fait partie d’un programme de recherche sur le thème « Culture et Démocratie » entrepris par le Centre interna-tional des sciences humaines de Byblos. Je remercie son direc-teur, Theodor Hanf, de m’avoir confié la recherche relative à la Jordanie, de son soutien constant, de sa confiance et de son ami-tié. Ce travail a aussi bénéficié de l’aide du précédent directeur du Bureau Régional de l’UNESCO, Victor Belleh, qui m’a informée sur le background stratégique et organisationnel de la production des programmes et manuels scolaires jordaniens, objet de cette étude. Je le remercie également pour ses lettres d’introduction qui m’ont facilité l’accès aux responsables de l’éducation en Jordanie. Je suis particulièrement reconnaissante à tous ceux qui, au ministère de l’Éducation, ont répondu à mes questions et m’ont fourni de précieux documents. Merci aussi à mon collègue et ami Moussa Chteiwi pour ses contacts qui m’ont permis de rencontrer des personnes-clé de l’éducation en Jordanie. Un grand merci enfin à Salim Nasr pour son soutien constant et son aide dans la conception de cette recherche, pour sa contri-bution généreuse à deux chapitres et pour sa relecture de tout le manuscrit.
Introduction
Comment et dans quelle mesure le système scolaire jorda-nien contribue à une socialisation politique qui sensibilise et prépare ses élèves à des connaissances, des valeurs et des com-portements favorables à la démocratie et à sa consolidation en Jordanie. Sous quelles formes, le discours et les « contenus » scolaires jordaniens transmettent des savoirs, des rapports au savoir et un système de valeurs et de pratiques, favorables au développement d’une culture politique démocratique au sein des nouvelles générations.Tel est l’objet de cette recherche. Si le postulat énoncé par Durkheim, selon lequel « la société ne peut vivre que s’il existe entre ses membres une suffisante homogénéité que l’éducation perpétue et renforce par une socialisation méthodique des jeunes générations », est loin de faire l’unanimité parmi les sociologues de l’éducation, il appa-raît cependant que les États modernes, en imposant un contenu uniforme de l’éducation à leur ressortissants, partagent implici-tement ce point de vue. Depuis que le Royaume hachémite a généralisé, dès le début des années soixante, l’enseignement public gratuit et imposé un manuel scolaire unique dans les éta-blissements publics et privés, il apparaît bien qu’il a adopté un objectif poursuivi par tous les États de la région (Liban mis à part), celui de socialiser politiquement et culturellement de manière uniforme les jeunes générations dans le but d’harmoni-ser ce que Durkheim appelle « leur être social ».
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ISLAM ET DÉMOCRATIE EN JORDANIE
En m’appuyant sur ce qu’il définit comme un « ensemble d’idées, de sentiments, d’habitudes qui expriment en nous le groupe ou les groupes dont nous faisons partie, telles que les croyances religieuses, les croyances et les pratiques morales, les traditions nationales et les opinions collectives de toute sorte », mon investigation porte plus particulièrement sur les aspects religieux, politique et national de cet « être social » que l’école jordanienne a pour mission de former. J’ai étudié dans un premier temps les politiques contempo-raines de l’éducation en Jordanie, telles que dégagées de ses textes fondateurs(le Rapport du Congrès national sur l’éduca-tion de 1987 et la Loi sur l’éducation no3/ 1994) et des analyses et présentations faites par les principaux responsables et concepteurs de l’éducation en Jordanie (ministres, hauts fonc-tionnaires, intellectuels et chercheurs universitaires) dansles débats publicsqui ont eu lieu entre 1993 et 2001, ou lors d’entretiens privéseffectués en 2004 à Amman et à Zarka avec les principaux d’entre eux. L’analyse a porté également sur les contenus des discours scolaires, définis par les programmes et produits dans les manuels d’éducation civique, d’histoire, de langue et littérature arabe et d’éducation religieuse islamique – manuels de l’ensei-gnement fondamental et secondaire – en usage actuellement dans les écoles jordaniennes. Une grille de lecture transversale a été appliquée à l’analyse des politiques éducationnelles, des programmes et manuels sco-laires, ainsi qu’aux thèmes des débats publics et des points de vues des différents acteurs concernés par la réforme de l’éduca-tion et sa contribution à la culture politique en Jordanie. La première question a concerné la configuration de la philo-sophie de l’éducation et du système de valeurs nationales dans les documents centraux qui définissent la politique de l’éduca-tion en Jordanie (en particulier la Loi 3/1994 ). Là, j’ai essayé de déterminer si les identités et les valeurs affirmées – jorda-niennes, arabes, islamiques ou universelles – s’ordonnaient dans un tout cohérent et consensuel, ou étaient simplement juxtapo-sées comme une confédération de valeurs et d’identités hétéro-gènes. Dans l’analyse ultérieure des manuels scolaires, j’ai émis l’hypothèse d’une confédération, plus ou moins stable, de deux
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familles idéologiques qui se partageraient l’orientation culturelle et identitaire de la matière éducative : la famille idéologique islamiste jordanienne contrôlant les matières de langue et litté-rature arabe et l’éducation religieuse islamique, et la famille idéologique progressiste et nationale jordanienne, contrôlant les matières d’histoire et d’éducation civique. La deuxième question a porté sur la place explicite de la démocratie comme système politique dans le cursus scolaire. J’ai évalué à cette fin le poids et les modalités de présentation du sys-tème et des comportements démocratiques dans les différentes matières scolaires, dans le débat public et les opinions des res-ponsables de l’éducation nationale, me demandant si le corpus démocratique se présentait aux élèves comme un référent « abs-trait » et « extérieur », référent désirable pour la crédibilité et le statut international du pays, ou si au contraire il se présentait comme un référent « concret » lié à la pratique actuelle des Jordaniens, à l’histoire politique récente de leur pays et aux conditions concrètes de la transition démocratique dans le Royaume. La troisième question a porté sur la démocratie comme sys-tème de valeurs imprégnant la matière enseignée. A ce niveau j’ai interrogé le cursus scolaire à travers cinq axes bipolaires, pour voir comment s’ordonnaient les contenus des matières sco-laires entre deux pôles opposés, le pôle démocratique et le pôle autocratique : – L’un et le multiple:a permis de mesurer le degré d’affir-mation de l’unicité, de l’homogénéité d’entités abstraites (État, société, religion) au niveau politique, social et culturel, et le degré de refus, d’ignorance ou d’acceptation de la pluralité, du pluralisme et des différentiations, qu’elles soient sociales, poli-tiques, culturelles, nationales ou religieuses – Le collectif et l’individuel:a mesuré le degré de priorité et de prédominance de l’État sur le citoyen, de la société sur la personne, homme ou femme, et la marginalisation ou la place légitime et autonome de l’individu – citoyen dans la vie sociale et politique de la cité. – Le soi et l’universel:a permis meture du particulier sur soi-même, dition et des valeurs propres, ou
de mesurer le degré de fer-d’auto-centrage sur une tra-le degré d’acceptation de
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