Depuis son indépendance en 1960, le Tchad connaît sans discontinuité lesravages d’une multitude d’insurrections armées. Si le Soudan a été le tremplinde la plupart des mouvements rebelles qui ont assailli les différents régimes, ladétérioration de la situation du Tchad n’est pas uniquement due au débordementde la crise du Darfour et à l’instrumentalisation des chefs de guerre tchadienspar Khartoum, comme le prétendait le Président Deby. En réalité, elle est aussila résultante du mariage de convenance entre N’Djamena et Paris, au nomduquel, le pouvoir est établi, confisqué et légitimé sans l’aval du peuple qui lesubit. Cette violence exprime, en outre, la détermination des populations à lutterpour une justice sociale, étant donné qu’au Tchad, le pouvoir est perçu commeun patrimoine familial géré avec les membres de la famille, du clan, de la tribuet avec « les clients » des autres groupes. Malheureusement, cette violencedéchaîne, dans sa dynamique, les antagonismes ethniques et religieux alimentéspar la frustration des groupes marginalisés. Ces crises auxquelles le pays faitface proviennent également des jeux d’influence pervers des puissancesoccidentales, des différends territoriaux autour de la question pétrolière, de laprolifération des armes etc. C’est cette réalité tumultueuse du Tchad quel’auteur décrit dans son ouvrage.
Voir