Espaces arc-en-ciel Identités et territoires en Afrique du Sud et en Inde , livre ebook

icon

378

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2003

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

378

pages

icon

Français

icon

Ebook

2003

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Publié par

Date de parution

01 janvier 2003

Nombre de lectures

4

EAN13

9782845864306

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

5 Mo

Philippe Gervais-Lambony, Frédéric Landy et Sophie Oldfield (éds)
Espaces arc-en-ciel Identités et territoires en Afrique du Sud et en Inde
GÉOTROPIQUES - KARTHALA - IFAS
ESPACES ARC-EN-CIEL
Ouvrage publié avec le concours du Centre national du Livre
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Collage Michel Coquery, 11 septembre 2003.
Éditions KARTHALA, 2003 ISBN : 2-84586-430-2
Philippe Gervais-Lambony, Frédéric Landy et Sophie Oldfield (éds)
Espaces arc-en-ciel
Identités et territoires en Afrique du Sud et en Inde
Géotropiques Université de Paris-X 92001 Nanterre Cedex
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
IFAS – Po Box 542 Newton 2113 Johannesburg
Les textes des chapitres IV, V, VI, X, XVIII et XIX ont été traduits en français par Thierry Bonhomme, Philippe Gervais-Lambony et Frédéric Landy. La cartographie a été réalisée par les auteurs et Anne-Marie Barthelémy (Université de Paris X-Nanterre).
Cet ouvrage a été publié avec le soutien de l’Université de Paris X-Nanterre.
Simon BEKKER
Claire BÉNIT Anthony J. CHRISTOPHER
Suranjan DAS Véronique DUPONT
Rehana EBRAHIM-VALLY
LES AUTEURS
François-Xavier FAUVELLE-AYMAR
Philippe GERVAIS-LAMBONY
Philippe GUILLAUME
Myriam HOUSSAY-HOLZSCHUH
Mohammad Abdul KALAM Atiya Habeeb KIDWAI
Frédéric LANDY
Anne LEILDÉ
Brij MAHARAJ
Hélène MAINET
Sophie OLDFIELD
Charles PUTTERGILL
Sujata PATEL Annika TEPPO
Sociologue, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud Géographe, Université de Provence, France Géographe, Université de Port Elisabeth, Afrique du Sud Historien, Université de Calcutta, Inde Démographe, Institut pour la recherche en développement (UR 13 - Mobilités et Recompositions urbaines), France Politologue, Université du Witwatersrand, Afrique du Sud Historien, Institut d’études africaines, CNRS-Université de Provence, France Géographe, Université de Paris X-Nanterre, Institut Universitaire de France, France Géographe, Institut français d’Afrique du Sud, Afrique du Sud Géographe, ENS Lettres et Sciences humaines, France Anthropologue, Université de Madras, Inde Géographe, Université Jawaharlal Nehru, Inde Géographe, Université de Paris X-Nanterre, Institut Universitaire de France, France Politologue, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud Géographe, Université du Natal, Afrique du Sud Géographe, Université de Clermont-Ferrand, France Géographe, Université du Cap, Afrique du Sud Sociologue, Université d’Afrique du Sud (UNISA) Sociologue, Université de Pune, Inde Anthropologue, Université d’Helsinki, Finlande
INTRODUCTION
Afrique du Sud, Inde : grand écart, pieds joints
Un périlleux exercice de comparatisme
Philippe GERVAIS-LAMBONY, Frédéric LANDYet Sophie OLDFIELD
« Toute utilisation de la notion d’identité commence par une critique de cette notion », écrivait Claude Lévi-Strauss dans son séminaire du Collège de France en 1975. La tâche est rendue aujourd’hui encore plus nécessaire au regard de l’usage pléthorique et incantatoire du mot. Nous sommes en effet les contemporains d’une véritable industrie idéologique de l’identité : de la classe, de la race, de la langue, de la nation, de la religion, du genre sexuel, etc. Et le mot s’avère propice à la cristallisation de toutes sortes de langues de bois. J. Assayag, 2000, p. 151.
L’œil du comparatiste est primesautier, qualité dont on fera son premier défaut. Peu importe : son regard doit être vif et surtout amusé. M. Detienne, 2000, p. 17.
Samathuvapuram») : tel est le nom d’un (« village de l’égalité programme de logement lancé dans les années 1990 au Tamil Nadu (Inde du Sud). Ce programme cherche à casser une tradition : trop souvent en effet, partant de l’intention louable de bâtir des logements en dur pour les populations de castes dites « intouchables », l’administration crée des
8
ESPACES ARC-EN-CIEL
lotissements (colonies) à l’écart du village et réservés à ces castes, perpétuant ainsi, voire aggravant l’ostracisme dont sont victimes la plupart des Intouchables dans l’Inde rurale. Dans ce programme au contraire, les ménages bénéficiaires sont sélectionnés pour leur pauvreté et non pour leur caste. Le titre de propriété est donné aux femmes, afin de renforcer leur autonomie. École, laiterie comme terrain de jeux sont prévus. Chaque famille s’engage « à ne pas ériger de statues deleaders religieux ou de caste, à ne pas vendre ni mettre en gage sa maison pendant quinze ans, à utiliser le cimetière commun, à ne pas bâtir des lieux de culte séparés, à ne pas boire d’alcool, à ne pas louer sa maison et à maintenir l’hygiène » (Jothi Sivagnanam, Sivaraj, 2002, p. 3992). Immédiatement à l’ouest du centre-ville de Johannesburg, dans le quartier de Newtown, sur un site naguère occupé par un bidonville et appartenant à la compagnie nationale des chemins de fer sud-africains, une autre tradition est combattue. En effet, le gouvernement sud-africain construit des logements sociaux pour les plus pauvres. Cherchant pour ce faire des terrains vastes et bon marché, les responsables provinciaux et nationaux impulsent souvent des programmes de construction loin en périphérie des villes ; cherchant aussi à réduire les coûts de construction, ils finissent par reproduire un modèle hérité, celui tristement célèbre du township. Le projet de Newtown est à l’opposé : construire du logement bon marché mais aussi pour les catégories sociales moyennes, sous la forme de petits immeubles et non de maisons individuelles, proche du centre-ville. Utopies de part et d’autre de l’océan Indien ? Ce qui est visé dans les deux cas, c’est le changement social par l’action spatiale, c’est la trans-formation de territorialités héritées et problématiques parce que ségrégatives. Mais peut-on comparer ces deux situations ? C’est faire un grand écart entre l’Inde et l’Afrique du Sud, mais aussi entre le rural et l’urbain. Les textes de ce volume sont le fruit d’une tentative périlleuse de cette nature : faire plusieurs grands écarts à la fois... tout en gardant les pieds joints. Il s’est agi de faire travailler ensemble des chercheurs sur deux pays très différents, sur des espaces d’échelles et de nature contrastés, qui plus est venant de diverses disciplines. Ajoutons à ces gageures l’association de chercheurs anglophones et francophones (avec toutes les différences méthodologiques et terminologiques que cela implique) et le traitement de sujets aussi complexes et souvent mal définis que ceux de territoire et d’identité.
INTRODUCTION
9
Est-ce par insouciance ou inconscience qu’on lance un programme 1 d’échanges et de recherche avec de tels objectifs ? Toujours est-il que c’est à un tel programme que répond cet ouvrage. L’introduire ne peut donc se limiter à résumer les textes qu’il contient et exposer sa structure : il est nécessaire de poser quelques préalables théoriques et comparatifs, et de pointer mieux les difficultés, les faiblesses et les succès.
Identités et territoires : accepter des acceptions
Le contexte géopolitique international aussi bien que l’état de la recherche en sciences sociales conduisent à poser aujourd’hui, dans la plupart des régions du monde, la question des territoires et des identités. Les processus liés à la mondialisation, qu’on assimile souvent à une crise des États-nations, semblent avoir pour échos des repositionnements 2 identitaires à des échelles plus grandes , régionales, voire locales. Ceci se traduit par la multiplication des formes ségrégatives. Ces phénomènes appellent à une réflexion scientifique dans laquelle la géographie a sa place : comment se traduisent dans l’espace les changements identitaires actuels ? Comment est utilisé l’espace pour renforcer et justifier les appartenances identitaires ou au contraire les atténuer ? Dans le même temps la géographie, science spatiale par excellence, ne peut bien sûr suffire seule à traiter de ces questions. Le terme de « territoire », comme la plupart des termes qui font florès à une époque donnée, se trouve employé par la plupart des disciplines de sciences sociales en France et connaît de multiples acceptions (Jolivet et Léna, 2000). On peut tenter de regrouper celles-ci en trois grands volets, qui ne sont pas sans multiples intersections. Le premier traite le territoire sous l’angle géopolitique, et pose la question de sa recomposition à
1. Cet ouvrage, tiré des travaux d’un colloque international tenu à l’université de Paris-X-Nanterre les 29 et 30 novembre 2001, est aussi l’aboutissement d’un programme de recherche lancé en 1998 par le laboratoire Géotropiques (Université de Paris-X-Nanterre) et l’Institut français d’Afrique du Sud (Johannesburg), en collaboration avec l’Université du Cap, le Centre des Sciences humaines (New Delhi) et leHuman Sciences Research Council(Pretoria). Ce programme, intitulé « Espaces, territoires et identités en Afrique du Sud et en Inde. Une perspective comparatiste »,regroupait des chercheurs sud-africains, indiens et français, géographes, sociologues, historiens, démographes, anthropologues et politologues. 2. Rappelons qu’en langage géographique, la « petite » échelle (par exemple au 1/1 000 000) correspond à un espace plus vaste que la « grande » (par exemple au 1/200). Affaire de quotients...
Voir Alternate Text
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents
Alternate Text