Écrits créoles (1941-1948) , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2004

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845865846

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Rémy Nainsouta
Écrits créoles (1941-1948)
Présentés par Dominique Chancé
KARTHALA
ÉCRITS CRÉOLES
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
« Portrait de Rémy Nainsouta », Tableau de Nicole Réache, d¾après photographie.
Éditions KARTHALA, 2004 ISBN : 2-84586-461-2
Rémy Nainsouta
Écrits créoles (1941-1948)
Présentés par Dominique Chancé
accompagnés døune étude de Marie-Christine Hazaël-Massieux et døun entretien avec Daniel Maximin
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Textes des Conférences de Rémy Nainsouta :Sésame ou les clés de la prospérité créole,Le langage créole.
Articles parus dansLibertéetRenaissance, signés Rémy Nainsouta ou sous le pseudonyme de Bim.
Textes reproduits par le Comité commémoratif Rémy Nainsouta placé sous légide du Conseil général de la Guadeloupe :Nos trésors bloqués,Ressources et perspectives touristiques de la Guadeloupe, L’âme des sources, Cures thermales.
Je remercie vivement M. Irénée Aristide qui ma Saint-Claude pour évoquer celui qui fut son voisin Rémy Nainsouta, et ma généreusement fait don de textes des conférences que nous publions ici.
reçue à et ami, tous les
Les autres textes, extraits darticles deLibertéou de Renaissance, ont été reproduits aux Archives départementales, à Basse-Terre.
INTRODUCTION
La pensée Nainsouta, un
et lºœuvre de Rémy héritage en déshérence
Un personnage méconnu
Rémy Nainsouta a donné son nom à la rue bien modeste de Saint-Claude où il habitait. Il est question de lui dédier un buste. En réalité, bien peu connaissent Rémy Nainsouta, tant en Guadeloupe quen Martinique, et moins encore ailleurs. On croit parfois quil fut le premier maire indien de Saint-Claude, la plupart du temps, cest lignorance totale. Jai découvert Rémy Nainsouta en lisantL’Isolé soleilde Daniel Maximin. Cet écrivain guadeloupéen a toujours entretenu un dialogue avec des pères fondateurs, pères mythiques à la fois indispensables et à dépasser, pères symboliques fragiles quil tente dexhumer dans ses romans : Toussaint Louverture, Louis Delgrès, Ignace, Hégésippe Légitimus, Rosan Girard, Gerty Archimède, Rémy Nainsouta, 1 dont il discute le legs .
1
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Cf. Dominique Chancé,Poétique baroque de la Caraïbe, Karthala, 2000, Christiane Chaulet-Achour,La Trilogie caribéenne de Daniel Maximin, Karthala, 2000, Bernard Mouralis«L’Isolésoleilou la sortie du ventre paternel »,«»,Présence Antillaise Présence Africaine, n°121-122, 1982, «L’Isolésoleil»,ou le roman de la littérature antillaise Convergences et divergences dans les littératures francophones, LHarmattan, 1992.
8ÉCRITS CRÉOLES Daniel Maximin, dont la famille résidaitàSaint-Claude, a connu, enfant, Rémy Nainsouta qui venait chez ses parents et discutait avec son père.Fernel Maximin, dailleurs,écrivait un peu : quelques acrostiches dansRenaissance, des articles dans Le dimanche sportif, proche deLiberté. Ce fut donc une figure presque paternelle, pour lécrivain, que ce Rémy Nainsouta, maire de la commune depuis la Libération. L’Isolé soleilfut, par conséquent, la premièreétape de mon enquête. Dans ce roman, Rémy Nainsouta apparaît comme un résistant, sa maisonétant le lieu de rendez-vous choisi par des dissidents, au moment duneémeute qui se prépare contre Vichy. Le narrateur de commenter :
«Ainsi donc, cest chez Nainsouta que les deux candidats au départ vont se changer. Tu reconnais ce courage discret, ce défi invisible aux regards sans finesse de ce médecin-chef noir, ce notable militaire en retraite dans sa commune, qui sest déjà bien exposéen prononçant devant les autorités vichyssoises de lîle une conférence :¬Sésame ou les clés de la prospérité antillaise, oùbien cachéentre chaque ligne se lisait un appel 2 sereinàlinsoumission».
Àpartir de cette allusionàNainsouta, dansL’Isolé soleil, ma curiositéfutéveillée. Je dus connaître le véritable titre de la conférence, en lisantLa Littérature des Antilles et de la Guyane 3 françaisesde Jack Corzani ou le livre de Daniel Guérin,Les 4 Antilles décolonisées. Lidée quon ait puévoquer une«pros-péritécréole», en 1941, me parut extrêmement intéressante. Curieusement, le livre de Daniel Guérin, qui le cite abon-damment, ne me rendit pas Nainsouta plus familier ; ce nest pas cet ouvrage, pourtant entièrement fondésur la pensée de Rémy Nainsouta, qui aiguisa ma curiosité. Le débat entre Daniel Guérin et AiméCésaire,àpropos de la fédération caraïbe, pour
2. 3.
4
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L’Isolé soleil, p. 209. Jack Corzani,La Littérature des Antilles et de la Guyane françaises, 6 vol., Désormeaux, 1978. Daniel Guérin,Les Antilles décolonisées, Présence Africaine, 1956, avec une introduction par AiméCésaire, rééditéen 1986.
INTRODUCTION9 passionnant quil fût, me restait sans doute extérieur. Ce nest pas davantage la figure du résistant représenté par Daniel Maximin qui mintrigua. Cest lemploi du mot « créole », à propos de la « pros-périté », donc dans une perspective culturelle, économique, sociale, et non seulement linguistique, qui me paraissait extrêmement novateur et énigmatique.Étant entrée en littérature antillaise par la porte de la«créolité »des années 1980-1990, il me paraissait nécessaire davoir quelqueséclaircissements sur une créolitéantérieure et den préciser les contours. 5 CarÉloge de la créolitépouvait paraître avoir la mémoire courte en prétendant inventer ce qui existait pourtant comme une tendance bien enracinée dans la culture antillaise, particu-lièrement manifeste chez les intellectuels des années 1940, et singulièrement chez Rémy Nainsouta. Il est vrai que le terme de«créole» était demeuréfort rare, 6 hors du champ linguistique. Les békés lavaient dabord con-fisquépour se désigner eux-mêmes, puis les régionalistes 7 lavaient associé àla défense de la langue créole . Si la revue Tropiques, dans les années 1940, avait défendu une spécificité antillaise, elle navait pas nommécelle-ci«créole», préférant demblée ladjectif«antillais», les mots«Caraïbes»,«tro-piques». Le«créole»demeurait affaire de langue et pouvait caractériser contes et proverbes. Pour le reste, on ne sétait pas encore réappropriéle terme, qui demeurait lapanage des békés. Édouard Glissant, pour désigner la culture antillaise, eut donc recours au terme«antillanité », dans les années 1960. Le terme de«créole»ne fut reconquis, en quelque sorte, quàla fin des années 1980 parÉloge de la créolitéqui devait lui redonner un nouveau lustre et une signification nouvelle. La créolitéouverte,
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6
7
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Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant,Éloge de la créolité, re Édition bilingue Gallimard, 1993, 1éd. 1989. On désigne par le terme de«békés»les«Blancs créoles», descendants des maîtres, colons et possesseurs desclaves. On peut se référeràlarticle de Claude Thiébaut,«Comment peut-onêtre créole ?»,Guadeloupe 1875-1914, sous la direction de Henriette Levillain, Autrement, 1994, p. 18-33 ;cf.égalementCréoles de la Caraïbe, sous la direction dAlain Yacou, Karthala, 1996.
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