Dogme et inculturation en Afrique Perspective d’une théologie de l’invention , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2003

Nombre de lectures

1

EAN13

9782845864672

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Léonard Santedi Kinkupu
Dogme et inculturation en Afrique
Perspective d’une théologie de l’invention
Préface de Claude Geffré
KARTHALA
DOGME ET INCULTURATION EN AFRIQUE
KARTHALAsur internet : http://www.karthala.com
Couverture : « Le joueur de balafon », inles Nicolas Bissek et Karthala, 1999.
© Éditions Karthala, 2003 ISBN : 2-84586–467-1
peintres
de
l’estuaire,
Léonard Santedi Kinkupu
Dogme et inculturation en Afrique
Perspective d’une théologie de l’invention
Préface de Claude Geffré
Éditions Karthala 22-24, bd Arago 75013 Paris
CollectionQuestions disputées
(Chrétiens en liberté)
Nul ne doute aujourd¢hui qu¢il y ait une théologie africaine. Elle se fraie un chemin à travers les questions nombreuses qui se posent à toutes les Églises d¢Afrique. Les ouvrages de la collection « Questions disputées » s¢efforcent d¢en élucider quelques-unes.
Dieu peut-il mourir en Afrique ?,Messi-Metogo Eloi Dogme et inculturation en Afrique,Santedi Kinkupu Léonard Dynamique de la mission chrétienne,Bosch David Église du christianisme céleste (L¢),Surgy (de) Albert Église locale et crise africaine,Diouf Léon Eucharistie du mil (L¢),Jaouen René Évêques africains au concile Vatican II (1959-1965),Messina Jean-Paul Homme africain au milieu du gué (L¢),Bureau René Lettres aux Églises d¢Afrique (Apocalypse 1-3),Poukouta Paulin Lire la Bible en milieu populaire,Mabundu Massamba Fidèle Paroles et silences du Synode africain,Luneau René Pour des Églises régionales en Afrique,Ndongala Maduku Ignace Repenser la théologie africaine,Ela Jean-Marc Synode africain (Le),Cheza Maurice Vie et ministère des prêtres en Afrique,Kumbu ki Kumbu E.
À Céline MILIPI, ma mère, Qui, la première, m’apprit L’amour et le respect du mystère de la foi, Je dédie cet ouvrage.
PRÉFACE
L’École théologique de Kinshasa a compris depuis longtemps l’enjeu de la controverse moderniste pour l’avenir de la théologie africaine et d’une réflexion sur l’inculturation des dogmes chrétiens dans une culture non occidentale. Dans la lignée de grands anciens comme Monseigneur Tshibangu et le professeur Ngindu Mushete, Léonard Santedi Kinkupu avait donc choisi comme objet d’une thèse conjointe soutenue à l’Institut catholique de Paris et à l’Université de Paris-IV-Sorbonne :Le dogme selon Édouard Le Roy et la position du magistère hier et aujourd’hui. Le présent ouvrage reprend de manière synthétique la longue analyse qu’il avait consacrée aux représentants du Modernisme en France au e début duXXRoy. Dans une secondesiècle, en particulier à Édouard Le section, il retrace l’histoire des positions du magistère à Vatican I, à Vatican II et durant la période post-conciliaire. La troisième section, en grande partie inédite, étudie la réception des dogmes dans le christia-nisme africain. Dogme et inculturation en Afriqueest donc un ouvrage original qui mérite toute notre attention bien au-delà du public africain. Il a l’avan-tage de nous montrer que les problèmes brûlants posés aujourd’hui par l’inculturation du langage chrétien dans la diversité des cultures nous renvoient aux questions radicales sur la notion de dogme posées par les modernistes il y a déjà un siècle. Il n’est pas sûr que nous maîtrisions encore parfaitement les nombreuses apories que soulève l’universalité du message chrétien face à la diversité des cultures d’une humanité plurielle. Mais en tout cas, par rapport aux réponses inadéquates qu’à suscitées la crise moderniste dans l’Église, nous sommes capables de mesurer les progrès accomplis par la théologie et le magistère lui-même dans la compréhension et l’interprétation de la notion de dogme. Quand L. Santedi Kinkupu cherche à évaluer les enjeux du débat provoqué par la crise moderniste, il discerne fort bien les « questions incontournables » qui étaient adressées à la théologie d’alors. Ce sont les mêmes qui se posent encore aujourd’hui, à l’âge de l’inculturation. « La question de la valeur de la scolastique ». Quel système philosophique peut être assumé par le langage dogmatique ? C’est déjà toute la ques-tion du pluralisme théologique et même dogmatique. « La question de la vérité ». Comment faire en sorte que la vérité dogmatique soit une vérité vivifiante. C’est toute la question herméneutique de la réception des énoncés de foi. « La question des rapports entre théorie et pratique ». Comment voir dans la pratique chrétienne elle-même un lieu de sens et
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DOGME ET INCULTURATION EN AFRIQUE
favoriser une réinterprétation créatrice du message chrétien, ce que Le Roy appelait uneinvention? « du christianisme La question du dogme ». Quel est le lien entre le véhicule culturel d’une époque et le contenu objectif des énoncés de la foi ? C’est toute la question de l’histo-ricité des formules dogmatiques... Ainsi, c’est sur la base d’une connaissance approfondie des questions complexes soulevées par les représentants du Modernisme, surtout É. Le Roy, au début du siècle dernier, que L. Santedi Kinkupu propose sa vision de l’inculturation du christianisme en Afrique, ce qu’il appelle volontiers unethéologie de l’invention. Parmi tous les travaux déjà exis-tant sur l’inculturation, c’est ce qui fait le prix et l’originalité de la contribution. Comme représentant de la théologie africaine, l’auteur estime pouvoir pousser plus loin les affirmations déjà libératrices du Document de la Commission théologique internationale surLa réinterprétation des dogmes (1990). Nous renvoyons le lecteur aux développements de sa troisième section (p. 127 s.). Il commence par recadrer la question du dogme dans la perspective d’une théologie herméneutique. Il examine ensuite la ques-tion d’une inculturation qui soit au service d’une réception du dogme. Et il termine en exposant les raisons pour lesquelles il soutient la thèse d’un pluralisme dans l’expression du dogme. Je voudrais seulement relever ici quelques convictions qui me semblent importantes dans le débat toujours actuel concernant la réinterprétation des formules dogmatiques et leur réception dans la diversité des cultures. « Ce qui est en jeu dans l’interprétation du dogme, c’est l’annonce de l’Évangile » (p. 115). L. Santedi Kinkupu ne renonce pas à cet impératif. Mais il sait très bien qu’au nom d’une véritable inculturation du christia-nisme en Afrique, plusieurs théologiens africains sont tentés de revenir à l’Évangileen amont des dogmes, sous prétexte que ces derniers sont indissociables de la culture dite occidentale. Avec beaucoup de sagesse, le théologien de Kinshasa observe qu’il faut renoncer au mythe d’un Évangile primitif à l’état pur alors qu’il s’est incarné dès le départ dans une culture tout à la fois sémitique, hellénistique, philonienne... Et si le mystère de Jésus de Nazareth a été réinterprété à partir des grandes caté-gories de la pensée grecque, c’était un premier processus d’inculturation qui a conduit à une métamorphose des concepts utilisés pour exprimer la plénitude du Christ comme Fils de Dieu. En un mot, il faut accepter le régime d’incarnation du christianisme et la théologie africaine n’a pas fini de se nourrir des potentialités de la longue tradition doctrinale de l’Église. Plutôt que d’imaginer un christia-nisme qui cesserait d’être occidental pour devenir africain, il faut inventer une réinterprétation originale des grandes vérités de la foi chré-tienne qui soient au point de rencontre de l’Occident et du capital culturel de l’Afrique. Il s’agit là de l’enjeu herméneutique de toute traduction comme recherche inlassable des équivalences quand on passe du génie d’une langue à celui d’une autre. L’auteur donne des exemples
PRÉFACE
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concrets à propos de la notion depersonne(Trinité et incarnation), du dogme dupéché originelou de l’article duCredosurLa descente aux enfers... « La tâche propre d’une théologie africaine serait d’instituer (ou de faire advenir) de nouveaux langages qui disent la foi en Jésus-Christ avec la sémantique et la syntaxe des langues africaines » (p. 164). Depuis quelques décennies, la théologie africaine est sous le signe d’une tension et même d’un conflit entre les partisans de l’inculturation et les partisans de la libération. La théologie de l’inculturation de L. Santedi Kinkupu ne prétend pas mettre en question la légitimité d’ac-centuations et de sensibilités diverses. Mais sur le fond, elle n’hésite pas à démasquer un malentendu, comme s’il pouvait y avoir une libération sans assises culturelles et une inculturation sans pratique libératrice. Plutôt qu’un affrontement stérile, elle cherche la voie d’une complémen-tarité. Et l’auteur peut le justifier parce que sa théologie de l’incultura-tion est fondée sur une Herméneutique qui est inséparablement une herméneutique dusenset une herméneutique de l’action. D’où l’intérêt de sa référence à l’herméneutique textuelle de Paul Ricœur pour qui la compréhension d’un texte n’est pas seulement la célébration d’un certain type de monde. Elle conduit à une nouvelle compréhension de soi en vue d’une transformation du monde. L’herméneutique des textes débouche donc sur une pratique sociale et politique. La théologie de l’inculturation comprise comme théologie de l’invention, ce n’est pas seulement la production d’un nouveau sens du message chrétien en fonction de la matrice culturelle africaine, c’est l’instauration de pratiques historiques inédites. Le livre s’achève avec un chapitre à la fois audacieux et équilibré sur Le pluralisme dans l’expression du dogme. Il s’agit d’aller au-delà du pluralisme théologique qui est devenu une évidence dans l’Église d’au-jourd’hui. Toute théologie est contextuelle... C’est ainsi que nous saluons l’avènement d’une théologie africaine qui cherche à retraduire les richesses du mystère chrétien à partir des ressources propres d’une anthropologie et d’une vision du monde typiquement africaines. Mais justement, les exigences mêmes de l’inculturation nous invitent à aller plus loin et à envisager la possibilité et la légitimité d’une pluralité de confessions de foi à l’intérieur de l’Église catholique. Jusqu’ici, c’est surtout dans le contexte œcuménique, dans le cadre des relations avec les Églises d’Orient et les Églises de la Réforme, que nous expérimentons la possibilité de parvenir à unconsensus différencié, c’est-à-dire une unanimité dans la foi au-delà de formulations différentes. Cela nous invite à reconnaître que les différences ne sont pas nécessaire-ment séparatrices. Leconsensusinclut la différence et ne conduit pas à un compromis mais à la recherche commune de la vérité à partir de formes de pensée différentes. L. Santedi Kinkupu se pose la même ques-tion deconsensuspossibles, non pas dans le contexte œcuménique mais face aux défis des grandes cultures et civilisations non occidentales. C’est par exemple, « à partir de la matrice culturelle africaine que nous devons
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