Bara et Nina, Le sang de la délivrance , livre ebook

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2020

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… Puis se courbant carrément, elle présenta sa tête au garçon. "Touche un pe, voir comme c'est sec. Je suis négligente." D'une main légèrement tremblante, Bara tâta délicatement la tendre crinière de la dame…
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Publié par

Date de parution

26 novembre 2020

Nombre de lectures

101

EAN13

9782956569015

Langue

Français

1
2
Bara et Nina
Le sang de la délivrance
3
Tous droits réservés pour tous pays Copyright Les EdiIons Séguima
ïSBN :978-2-9565690-1-5
E-mail:ia.lmgs@Iinocomuiegedmas
ConcepIon et réalisaIon:
EdiIons Séguima
 Couverture : Mamadou Moustapha Waly Ndour
4
 Yacine Sèye
 Bara et Nina
 Le sang de la délivrance
 Roman
 Les EdiIons Seguima
5
HOMMAGE A mon père : Elhadj Mamadou Sèye A son frère : Ndiogou Sèye Que leur âme repose en paix au Paradis de Firdawsi. Dédicace A ma mère Mbène Guèye
A ma famille adorée
A mes précieux collègues.
6
Préface La banlieue dakaroise est connue pour ses lueurs, ses rappeurs et dans une moindre mesure, ses acteurs du sepIème art.
Une écrivaine née à Guédiawaye où elle a grandi, c’est presque dans l’ordre de l’inaccoutumé. Pourtant, ici, que de talents en liérature ! Qui veut s’en convaincre n’a qu’à passer à l’espace ‘’Les Vendredis du Livre’’.
Avec son livre ‘’ Bara et Nina’’, Yacine Sèye récidive. Auparavant, elle avait publié ‘’Sokhna et Sokhna’’, une peinture très réaliste de sa société avec focus sur une îlle qui se présente par les deux faces de Janus : Sokhna, la îlle de son temps et Sokhna la vertueuse en gêne constante dans son milieu de vie.
‘’Bara et Nina ‘’ est un ouvrage original que le plus pressé d’entre nous, faute d’avoir suivi le tempo de ‘’la valse’’, pourrait ranger dans la banalité des récits basés sur des lieux communs. ïl démarre par un incipit à la Balzac, qui est lent, long et progressif.
Bara, le héros du récit nat sous nos yeux, à la page vingt-six. Nous assistons à sa naissance et même à son baptême. Ce garçon est fait avant son arrivée sur terre. Les condiIons de son déterminisme social nous sont présentées. « Dieu nous crée, la société nous fait. » Semble dire Yacine Sèye.
La société qui a fait Bara nous apparat dans un tableau vivant, exécuté avec le talent d’un peintre du concret. Nous voyons l’auteure muser dans la ruelles de notre 7
monde, munie d’un micro ainsi que d’une caméra. Tout nous est conté par le menu. Aucun plaisir nous est volé. Nous voyons les images par des verbes de percepIon judicieux, écoutons les histoires vivantes du quoIdien et même d’un passé récent, situons les moments marquants de la vie de notre héros par des repères qui ne comptent pas le temps, mais l’indiquent, simplement. L’espace, sans limite, apparIent à l’auteure qui, omnisciente, nous y mène, comme dans une visite guidée.
La plume de Yacine Sèye est comme une ‘’jeegu Ndar’’, cee grande dame saint-louisienne qui marchait lentement, avec la grâce d’une âme en paix. L’avantage de cee démarche nonchalante est que la narratrice prend son temps, s’arrête par moments ; pour observer, plaisanter, écouter le caquètement des femmes, entendre les récriminaIons des passants, suivre le foncIonnement de la chane de solidarité en Banlieue…
Les aberraIons de sa société, notre romancière ne s’en émeut pas outre mesure, elle ne les criIque pas. Mais, comme une matresse d’école, se servant d’un stylo à l’encre rouge-vif, elle les souligne pour que tout le monde les voie. Un enfant désavantagé de façon agrante au proît de son puné ! Que de ravages ! Que de chaos psychologiques ! Et puis, la conduite licencieuse de certaines femmes ! Les dégâts collatéraux que font subir les poliIciens aux populaIons démunies ! Ce roman à construcIon linéaire, écrit comme la concréIon d’une sauce ‘’gombo’’, est d’un accès
8
tellement facile qu’il fait penser au ‘’roman de gare’’. Pourtant il nous entrane dans une descente en profondeur, une fouille du subconscient dans un but thérapeuIque au bénéîce de ces malades qui n’en ont pas l’air. Cee démarche freudienne vise qui ? Vous ? Moi ? Nous ? Evidemment, cela ne peut pas se passer sans choc, et choc, il y a eu… Nina ! Qui est Nina ? La conjoncIon qui la lie à Bara, les met-elle face à face ? Côte à côte ? Jusqu’à quand ? Bara quie son lit d’hôpital sans être libéré. Tout en claudiquant, il clame : « Je suis guéri de mon mal. »
Dès lors, apparat l’intenIon liéraire. Le mobile pédagogique ? Les deux ! Car, notre romancière ne fait pas dans l’art pour l’art. Elle écrit avec la ferme volonté de prendre la parole, dans le but de proposer une lecture sociologique des faits de son monde qu’il faut comprendre pour pouvoir contribuer à son amélioraIon. Dans cee opIque, elle ne revendique pas, ne proteste pas, ne dénonce nullement. Non ! Yacine Sèye n’est pas du genre à marcher dans les rues, pancarte en main, pour répéter les slogans forgés en Occident. Jeune femme ‘’éduquée’’, ses diplômes ne lui ont pas fait oublier la grandeur morale de ses origines. Elle a grandi dans un milieu où la religion a toute sa place. Elle y a appris, à l’ombre de ses parents, qu’elle doit toujours rester femme, garder cee place centrale et stratégique que l’organisaIon sociale, pour des besoins d’équilibre et de paix dans la communauté, lui a réservé. Dès lors, elle se sert de sa plume pour montrer ce qui est beau dans notre culture et ce qu’il faudrait que l’on revoie.
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Point d’imperInence. Pas d’hymne à la liberté ! Elle y va avec sa înesse, une intelligence alliée à la pudeur de sa politesse. Son humour sans raillerie ni ridicule provoque notre sourire à notre insu. Le roman s’ouvre avec un soleil rieur, plaisanIn, facéIeux. Telle est l’auteure en société, gaie, vivante, d’humeur quelque peu taquine, quand la blague est permise.
 Écrivaine de talent, elle n’a pas besoin de créer des histoires emballées ou compliquées, dans le but d’épater. Elle ne met en scène, ni une super hérone libérant la gent féminine de la dominaIon supposée atroce et éhontée des hommes, ni un personnage féminin, vicIme expiatoire, soure-douleur d’une société dominée par les hommes. Elle ne conclut pas de pacte fausIen avec le diable. Au contraire, notre romancière reste îlle de sa communauté dont elle défend les valeurs fondatrices.
L’auteure de ‘’Bara et Nina’’ sait qu’elle gagnerait beaucoup de bénéîces à porter le discours ambiant de la pensée unique qui veut que tout ce qui vient d’Occident est bon sous les tropiques. Elle sait que dans le monde où nous sommes, pour remporter certains prix liéraires, être adulé par les tenants du système tendancieusement mondialisé, être célébré partout, il sut de condamner la polygamie et magniîer le liberInage, désapprouver le mariage précoce et inciter à la sexualité juvénile hors mariage, condamner le viol des îlles(®), mais fermer les yeux et la bouche quand des garçons sont abusés par des hommes en chair et en os, vitupérer les marabouts dans le but d’égayer des
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