La Terre et l’homme Espaces et ressources convoités, entre le local et le global , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2013

EAN13

9782811108588

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

La
ACTES DU CONGRÈS D’ISAIDAT-SIRD édités par Étienne Le Roy
Terre et lhomme Espaces et ressources convoités, entre le local et le global
Publié avec le concours d’ISAIDAT
KARTHALA
LA TERRE ET L’HOMME
KARTHALAsur internet: www.karthala.com (paiement sécurisé)
Couverture : Vue d’artiste d’une cité rurale et durable en cours de construc-tion dans la commune de Santiago El Pinar (État du Chiapas), Mexique. Cliché de Akuavi Adonon Viveros.
©Éditions Karthala, 2013 ISBN : 978-2-8111-0858-8
SOUS LA DIRECTION DE Étienne Le Roy avec l’amical soutien de Rodolfo Sacco, Jacques Vanderlinden
La terre et l’homme
Espaces et ressources convoités, entre le local et le global
Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Présentation
Professeur RodolfoSACCO
« La terre et l’homme » ou, instinctivement, l’homme et la terre. L’hu-main, titulaire d’un droit subjectif de propriété sur la terre, objet de son droit. Le droit romain a sculpté l’idée et ébauché la déïnition, le Code Napoléon a achevé l’œuvre. L’humain, maître et seigneur de la terre : la terre est une chose, toutes les choses lui sont soumises. Si nous avions gardé intacte notre capacité d’observation, nous trouve-rions peut-être des exemples nous permettant de mettre en discussion le caractère absolu de cette vocation de l’homme à la maîtrise et de la chose à l’esclavage. Voilà un sanctuaire, miraculeux. Les siècles ont suspendu à ses parois les centaines d’ex-voto qu’il a mérités. Quelqu’un se lève de bonne heure tous les matins pour nettoyer le parterre, pour contrôler que tout soit en ordre. Si un banc se casse, si le mur est sale, quelqu’un, à qui cette tâche incombe, se hâte de faire venir le spécialiste qui doit intervenir. Quelqu’un veille à ce qu’aucune bête ne soit admise à l’intérieur, que les humains soient correctement habillés et prennent une conduite appropriée. Il y a plus. Personne ne pourrait autoriser d’entorses à la règle. Personne ne peut autoriser un bal ni un banquet ni une compétition sportive. Personne ne peut à son caprice en décider sa démolition. Le sanctuaire est au service de l’homme, a été mis au service de l’homme. Mais personne ne peut en disposer à son gré ; en revanche, une équipe est soumise à des devoirs d’œuvrer ou de veiller à ses besoins. Qui est le maî? Si on désire raconter l’histoiretre ? Qui est le serviteur du sanctuaire et du ïdèle, faut-il parler des pouvoirs juridiques de l’un sur l’autre, ou faut-il parler de dons et de services qui sont offerts de part et d’autre ? L’homme occidental, s’il est capable d’analyser son monde, ne s’étonne pas en réalisant que, dans certaines cultures, les choses ne sont pas tou-jours et exclusivement des objets humains. Les cultures traditionnelles ou redevables à la tradition nous en offrent des exemples pertinents. Parmi ces exemples, la terre prime. ISAIDAT et SIRD ont demandé à des savants, venant de tous les conti-nents – de l’Europe, de l’Afrique, de l’Océanie, de l’Amérique – d’ap-porter leurs précieux témoignages en la matière. Ils ont réuni les chercheurs qui ne sont pas seulement des spécialistes de la propriété, qui sont d’abord
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LA TERRE ET L’HOMME
des anthropologues passionnément liés aux enseignements, aux souvenirs, aux legs qui nous sont parvenus par diverses traditions. Étienne Le Roy a coordonné leur travail et les 12, 13 et 14 avril 2011. Grâce aux soutiens de laRegione Piemonteet de laCompagnia San Paolo,s’est tenu à Turin le congrès « La terre et l’homme, The Land and the Man, la propriété de la terre dans la vision des cultures tradition-nelles ». Le moment était propice pour de semblables recherches. Peu après l’indépendance de l’Afrique, l’Européen et l’Africain ont proclamé l’im-portance de la tradition africaine. Entretemps, commencèrent à se trouver réunies les conditions qui permettraient aux vieux droits des communautés autochtones de l’Australie, du Canada, de toute l’Amérique latine de se manifester, avec le plein consentement de l’État et après des siècles de survivance clandestine. Nous avons le plaisir de voir paraître aujourd’hui les actes de ce congrès.
PREMIÈRE PARTIE
DOCUMENTS INTRODUCTIFS
LETTRE D’INVITATION AU CONGRÈS
LA TERRE ET L’HOMME, THE LAND AND THE MAN
Cette rencontre aura lieu à Turin (Italie). Il s’agit de la troisième ren-contre de ce type réunissant autour d’un fort noyau d’anthropologues du droit européens des spécialistes de différentes disciplines proches, suscep-tibles de concrétiser une lecture interdisciplinaire et interculturelle du phénomène juridique sur le thème proposé par Rodolfo Sacco : « la pro-priété de la terre dans la vision des cultures traditionnelles » L’objectif fondamental de la rencontre est de tenter de rendre compte de l’originalité de chaque expérience de relations de l’homme à la terre, en sortant tant de l’ethnocentrisme classique que du vocabulaire juridique occidental, en particulier de la terminologie propriétariste. Le fait de mettre « la terre », « The Land », au premier plan dans l’intitulé proposé par le professeur Sacco a le mérite, me semble-t-il, de sortir des explica-tions usuelles pour partir des représentations de la terre telles que vous avez, chacune ou chacun, pu les identiïer et les explorer. Vous savez que j’y attache depuis une dizaine d’années une importance primordiale. Mon ouvrage « La terre de l’autre, une anthropologie des régimes d’appropriation foncière » (Le Roy, 2011) y consacre quatre vingt pages et j’ai bon espoir que nous puissions, lors de cette rencontre, avancer positivement dans la voie d’une lecture transculturelle de la place de la terre dans les rapports de régulation des sociétés. Nous travaillerons sur la base d’exposés de 30 à 45 minutes, suivis de commentaires des organisateurs puis de questions de la salle, avec des synthèses journalières et un rapport ïnal. Une publication de la communi-cation est envisagée à partir de la version du colloque révisée par vos soins après la rencontre. Pour vous aider à préparer ces communications en assurant le maxi-mum de cohérence, Jacques Vanderlinden et moi-même envisagions ini-tialement de reproduire le modèle que celui-là exploitait à l’Université de Moncton (Canada), supposant de répondre à un questionnaire élaboré et diffusé au moins un an en avance. Les contraintes de délais ne permettent pas d’envisager de reproduire cette démarche mais nous vous communi-querons un texte scientiïque d’orientation dans les trois mois à venir. Chaque intervention sera un coup de projecteur sur l’expérience d’une société choisie pour rendre compte de la plus grande diversité possible des expériences humaines contemporaines. Nous ne sacriïerons pas au primitivisme ni aux dogoneries, le but poursuivi n’étant pas d’illustrer
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