Lucile Schmid Le sarkozysme, mort de la Ve République ? Depuis l'élection présidentielle de 2007, les commentateurs se sont beaucoup penchés sur l'exercice du pouvoir par le nouveau président de la République. Nicolas Sarkozy a d'emblée surpris, choqué, intrigué dans sa conception du rôle présidentiel. Conséquence centrale, l'étude du " sarkozysme " semble avoir surgi dès les premiers jours de pouvoir présidentiel par son nouveau titulaire, sans que nous soyons toujours sûrs du sens à donner à l'exercice. L'analyse n'est−elle pas venue trop tôt ? Identifier Sarkozy et le sarkozysme, n'est−ce pas se faire plaisir en renouant avec le mythe du président tout−puissant dont Jacques Chirac nous avait privés, et surestimer l'impact de la psychologie des dirigeants sur les choix politiques ? Car, indéniablement, l'articulation entre le rôle du Président et celui joué par d'autres au pouvoir est digne d'intérêt. On pense évidemment au Premier ministre François Fillon qui résiste à l'usure du mandat et mène de façon déterminée une politique orientée à droite, mais aussi au préfet Claude Guéant à l'Élysée dont les choix pèsent sur toutes les orientations stratégiques. L'observation des politiques publiques et de leur impact, la mise en oeuvre des lois, la réorganisation du champ politique induite par ce qu'on appelle " l'ouverture " devront se juger à l'aune du temps long.
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