Les vies parallèles de PlutarqueTome troisième SertoriusTraduction française de Alexis PierronSERTORIUS.(De l’an 130 environ, à l'an 73 avant J.-C.)Il n’y a pas peut-être à s’émerveiller qu’au milieu des perpetuelles vicissitudes de la Fortune dans une suite infinie de siècles, lehasard amène souvent des accidents semblables. Car, ou le nombre des événements qui peuvent avoir lieu n’est pas fixe, et alors lafortune dispose d’une matière féconde, qui lui fournit, sans s’épuiser jamais, des effets qui se ressemblent ; ou bien les choseshumaines sont circonscrites dans certains nombres déterminés, et alors ces effets doivent se répéter souvent, puisqu’ils sont produitspar les mêmes causes. II est des personnes qui aiment ces rapprochements, et qui font recueil de ces cas fortuits, qu’elles out vus oudont elles out entendu parler, et qu’on croirait l’ouvrage du raisonnement ou de la prévoyance. Ainsi les deux Attys, personnagesd’illustre naissance, l'un Syrien, l’autre Arcadien, furent tués tous deux par un sanglier. Les deux Actéon furent mis en pièces, l'un par[1]ses chiens et l’autre par des hommes dont il était aimé . Des deux Scipion, le premier vainquit les Carthaginois, et le second lesdétruisit pour jamais. Ilion fut prise la première fois par Hercule, à cause des cavales que lui avait promises Laomédon ; la seconde[2]fois par Agamemnon, à la faveur du cheval de bois; et la troisième, par Charidémus , parce qu’un cheval s’était abattu sous la portede ...
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