Les vies parallèles de PlutarqueTome premier. PériclèsTraduction française de Alexis PierronPÉRICLÈS.(Né en l'an 494 environ et mort en l’an 429 avant J.-C.)César voyant, à Rome, de riches étrangers qui allaient partout portant dans leur giron de petits chiens et de petits singes, et lescaressant avec tendresse, s’enquit, dit-on, si, dans leur pays, les femmes ne faisaient pas d’enfants. C’était une façon tout impérialede reprendre ceux qui dépensent, sur des bêtes, ce sentiment d’amour et d’affection que la nature a mis dans nos cœurs, et dont leshommes doivent être l’objet. Puisque notre âme est naturellement curieuse et avide d’apprendre, n’est-il pas raisonnable aussi deblâmer ceux qui abusent de cette disposition, et qui la tournent vers des choses indignes de notre attention et de nos soins,insouciants de ce qui est vraiment beau et utile ? Les sens reçoivent une impression du contact des choses extérieures : c’est doncpeut-être une nécessité que les sens s’arrêtent à considérer tout ce qui les frappe, utile ou non. Quant à l’entendement, il nous estaisé, si nous en voulons faire usage, de le tourner vers le but qui nous plaît, ou de l’en détourner à l’instant. Notre devoir est donc depoursuivre ce qu’il y a de meilleur ; et il s’agit, non-seulement de contempler le but, mais de trouver un aliment dans cettecontemplation même. Les couleurs qui flattent le plus nos yeux, et qui sont comme l’aliment de la vue, se forment d’un agréablemélange de douceur ...
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