Les vies parallèles de PlutarqueTome quatrième LysandreTraduction française de Alexis PierronPLUTARQUEIV___________________________Paris. — Imprimerie de Gustave GRATIOT, 30, rue Mazarine.VIESDESHOMMES ILLUSTRESDE PLUTARQUETRADUCTION NOUVELLEPAR ALEXIS PIERRONPRÉCÉDÉE D'UNE NOTICE SUR PLUTARQUE PAR LE TRADUCTEURIVPARISCHARPENTIER, LIBRAIRE-ÉDITEUR19, RUE DE LILLE___1853PLUTARQUE.____PARALLÈLES, OU VIES COMPARÉES.DÉMOSTHÈNE(De l’an 381 à l’an 322 avant J.-C. )Celui qui a composé le chant en l’honneur de la victoire remportée par les coursiers d’Alcibiade aux jeux d’Olympie, soit Euripide,[1]comme on le tient communément, soit quelque autre, prétend, mon cher Sossius , que la première condition du bonheur, c’est d’êtrecitoyen d’une ville renommée. Moi, au contraire, je pense que, pour l’homme qui aspire à la félicité véritable, laquelle consistepresque toute dans les dispositions de notre âme, il est tout aussi indifférent d’être né dans une patrie pauvre et obscure, que d’avoirune mère laide et de taille chétive. Il serait ridicule, en effet, d’aller s’imaginer qu’Iulis, qui n’est qu’une petite partie d’une île peu[2]considérable, celle de Céos, ou qu’Égine, qu’un Athénien conseillait d’enlever comme une taie de dessus l’œil du Pirée , sont[3]capables de nourrir de bons comédiens et de bons poètes , mais non point de donner naissance à un homme juste, se suffisant àlui-même, plein de sens et de magnanimité. Sans doute les autres arts, que ...
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