Les vies parallèles de PlutarqueTome deuxième AristideTraduction française de Alexis PierronARISTIDE.(De l’an 530 environ à l’an 497 avant J.-C)Aristide, fils de Lysimachus, était de la tribu Antiochide, et du dème Alopèce. Quant à ses biens, on en a fort diversement parlé :suivant les uns, il vécut toujours dans une étroite pauvreté, et après sa mort il laissa deux filles qui furent longtemps sans trouver à se[1] [2]marier, à cause de leur indigence. Mais Démétrius de Phalère , dans son Socrate , attaqua cette tradition si universellementadoptée : il allègue qu’il connaissait, à Phalère, une campagne appelée la terre d’Aristide, où Aristide avait été enseveli ; il énumère[3]plusieurs preuves de la richesse de sa maison : premièrement, la charge d’archonte éponyme , qui lui échut par le sort des fèves,[4]dignité réservée aux familles les plus opulentes, et qui composaient la classe des citoyens appelés pentacosiomédimnes ; ensecond lieu, l’ostracisme, sentence qu’on ne portait jamais contre les pauvres, mais seulement contre les hommes de grandemaison, et que leur illustration héréditaire exposait à l’envie ; en troisième et dernier lieu, les trépieds des jeux publics consacrés parAristide dans le temple de Bacchus, comme monument de victoire. On montrait encore de mon temps ces trépieds, sur lesquels se[5]lisait cette inscription : « La tribu Antiochide remportait la victoire ; Aristide était chorège ; Archestratus conduisait lareprésentation. »Cette ...
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