Réponse de M. Paul Valéry au discours de M. lemaréchal PétainRéponse de M. Paul Valéry au discours de M. lemaréchal PétainAnonymePaul Valéry31 janvier 1931Monsieur,À la mort de l’illustre Foch, il n’y eut aucun doute, ni parmi nous, ni dans le public,sur la personne qui dût ici prendre la place d’un tel chef.Vous fûtes élu dans nos esprits avant même que vous ayez pu songer à vousprésenter à nos suffrages.D’immenses services rendus à la France ; les mérites les plus solides couronnéspar les dignités les plus relevées ; la confiance inspirée aux troupes, celle de lanation tout entière qui vous retient dans la paix à la tête de ses forces, tout vousportait au fauteuil vacant du grand capitaine – même le contraste le plus sensible, etsans doute le plus heureux pour le bon succès de la guerre dans le caractère, dansles conceptions, dans la conduite des idées.Nul ne pouvait nous composer un éloge plus véritable du maréchal Foch, nous enreprésenter les travaux et les actes avec plus de lucidité, de rigueur et deconnaissance immédiate des choses que vous n’étiez en possession de le faire.C’est là, Monsieur, ce que vous venez d’accomplir. Nous venons d’entendre devotre bouche la raison expliquer l’imagination, la fermeté circonscrire le feu, lecalme mesurer la tempête ; et un admirable tacticien, un parfait artiste dans l’art dela force nous a développé en maître les desseins et les entreprises du poèteenthousiaste de l’énergie stratégique.Nous vous ...
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