Journal des économistes, 1874Léon Walras[1]Principe d’une théorie mathématique de l’échangePrincipe d’une théorie mathématique de l’échangeIC’est une question encore débattue entre économistes, que de savoir si l’économiepolitique est une science proprement dite ou une science d’application. Je crois,pour ma part, non pas qu’elle est à la fois l’une et l’autre (car une science ne sauraitêtre à la fois science proprement dite et science d’application), mais qu’il y a lieude distinguer, d’une part, sous le nom d’Économie politique pure, l’étude pure etsimple des effets naturels et nécessaires de la libre concurrence en matière deproduction et d’échange, et, d’autre part, sous le nom d’Économie politiqueappliquée, la démonstration de la conformité de ces effets avec l’intérêt général, et,conséquemment, l’énumération détaillée des applications du principe de la libreconcurrence, ainsi démontré, à l’agriculture, à l’industrie, au commerce, au crédit.N’est-il pas nécessaire, en effet, de savoir au moins quels sont les résultats dulaisser-faire, laisser-passer, pour pouvoir dire que ces résultats sont bons etavantageux ? Cette nécessité est tellement évidente qu’elle s’impose même auxéconomistes qui contestent à l’économie politique pure son existence. Ils font del’économie politique pure, mais ils la mêlent à l’économie politique appliquée, detelle sorte que notre rôle est moins d’affirmer la science dont il s’agit que de lamettre à part en précisant son ...
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