NOTE SUR NIETZSCHE ET LANGE « LE RETOURÉTERNEL »Alfred FouilléeRevue philosophique de la France et de l'étranger. An. 34.Paris 1909. T. 67, S. 519-525ICeux qui ont étudié Nietzsche, y compris M. Lichtenberger et moi-même, ont laisséindécise la question de savoir si Nietzsche avait eu connaissance de la doctrine deBlanqui sur le retour éternel des choses. Ce qui est certain c'est qu'il connaissait en1866 le livre de Lange sur l' Histoire du matérialisme. Il adopta ces idées de Langeque le monde des sens est le produit de notre organisme et que notre organismeréel nous demeure tout aussi inconnu que les autres réalités. Or l'attention deNietzsche ne peut pas ne pas avoir été attirée par une page très importante de l'Histoire du matérialisme de Lange, qui a trait à Blanqui. Dans la note 73 de sonchapitre sur Lucrèce, Lange, se souvenant de l'eadem sunt omnia semper, citel'ouvrage de Blanqui, L'Eternité par les astres, hypothèse astronomique, Paris,1872. « Rappelons, dit-il, un fait qui ne manque pas d'intérêt. Dernièrement unFrançais a de nouveau formulé la pensée que tout ce qui est possible existe ouexistera quelque part dans l'univers, soit à l'état d'unité soit à l'état de multiplicité ;c'est là une conséquence irréfutable de l'immensité absolue du monde, ainsi que dunombre fini et constant des éléments, dont les combinaisons possibles doivent êtreégalement limitées ». Cette dernière idée appartient à Épicure (Lucrèce, II, 480-S21). On reconnaît ...
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