Les crises commerciales et la liberté des banquesCharles CoquelinRevue des Deux Mondes T.24 1848Les Crises commerciales et la liberté des banquesJamais peut-être des causes plus graves et plus pressantes n’ont recommandé à l’attention de notre pays toutes les questions qui serattachent au développement du crédit et de la richesse publique. Depuis plusieurs mois déjà, la France est sans commerce, sansindustrie, sans travail. Cette déplorable situation ne peut durer. Vainement dit-on que le retour seul de la confiance peut lui préparerune destinée meilleure cela n’est pas. Après 1830, il a fallu trois années et plus pour la remettre dans ce qu’on veut bien appeler sonétat normal, c’est-à-dire dans une situation semblable à celle des dernières années de la restauration. Sous une républiquedémocratique, où le peuple est naturellement, et avec raison, plus exigeant, où les chances d’agitation sont plus nombreuses, ilfaudra dix années peut-être, si des réformes salutaires ne nous viennent en aide, pour nous ramener au point où nous étions avant ladernière révolution. Est-ce là un résultat si désirable ? La prospérité des dix-huit années qui viennent de s’écouler serait-elle parhasard le dernier terme de nos vœux ? On a calculé qu’en Angleterre, la production brute annuelle du pays, en la supposant répartied’une manière égale sur la population, donnerait, par journée de travail et par tête, 1 franc 4 centimes. Aux États-Unis, pourl’ensemble de l’Union, une ...
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