Le PrintempsÉmile Pouget1897C'est le 20 mars que s'amène le PRINTEMPS et voici que Germinal montre sacrête verte.Quoique ça, les bidards qui avez des paletots et des nippes de rechange, ne vouspressez pas trop de quitter vos attifeaux d'hiver. Ce gaillard-là a de sales revenez-y.On aura encore de la froidure, nom de Dieu !Pourtant, quoique le soleil soit encore pâlot, déjà on se sent plus gaillards : notresang, kif-kif la sève dans les veines des végétaux, s'éveille et bouillonne.Nous voici à la riche saison des bécottages : les oiselets font leurs nids, se fichenten ménage à la bonne franquette et, pour s'embrasser, ne sont pas assez cruchonsd'aller demander la permission à un pantouflard ceinturonné de tricolore, commemôssieur le maire, ni à un crasseux amas de graisse ensaché dans une soutane.Il s'aiment et ça suffit !Aussi, ils récoltent !Tandis que, chez les humains, grâce à toutes les salopises légales qui font dumariage la forme la plus répugnante de la prostitution, les gosses ne germent pasvite.Quand, au lieu de se marier par intérêt, pour l'infect pognon, les gas seront assezdécrassés pour s'unir parce qu'il en pincent l'un pour l'autre, et quand, par ricochet,on aura perdu l'idiote habitude de reluquer de travers une jeunesse qui a unpolichinelle dans le tiroir, — sans que les autorités aient passé par là, — c'en serafini de la dépopulation.Mais pour ça il faut que les abrutisseurs se soient évanouis de notre présence !En attendant, à ...
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