Le fisc et la vigneFrédéric BastiatJanvier 1841La production et le commerce des boissons fermentées ou distillées doivent êtrenécessairement affectés par les traités et lois de finances actuellement soumis auxdélibérations des Chambres.Nous entreprenons d’exposer :1° Les nouvelles entraves dont le projet de loi du 30 décembre 1840 menacel’industrie vinicole ;2° Celles qui sont implicitement contenues dans la doctrine de l’Exposé des motifsqui accompagne ce projet ;3° Les résultats qu’on doit attendre du traité conclu avec la Hollande ;4° Les moyens par lesquels l’industrie vinicole peut arriver à son affranchissement.er§ I . — La législation sur les boissons est une dérogation évidente au principe del’égalité des charges.En même temps qu’elle place dans une exception onéreuse toutes les classes decitoyens dont elle régit l’industrie, elle crée, entre ces classes mêmes, desinégalités de second ordre : toutes sont mises hors le droit commun, et chacune enest tenue à divers degrés d’éloignement. Il ne paraît pas que M. le ministre des finances se soit le moins du mondepréoccupé de l’inégalité radicale que nous venons de signaler ; mais, en revanche,il se montre vivement choqué des inégalités secondaires créées par la loi : il tientpour privilégiées les classes qui ne subissent pas encore toutes les rigueurs qu’elleimpose à d’autres classes ; il s’attache à effacer ces nuances, non par voied’allégement, mais par voie d’aggravation.Cependant, dans la ...
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