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Publié le
01 janvier 1997
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Français
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Monsieur Frédéric Lordon
Le désir de "faire science"
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 119, septembre 1997. pp. 27-35.
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Lordon Frédéric. Le désir de "faire science". In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 119, septembre 1997. pp. 27-
35.
doi : 10.3406/arss.1997.3227
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1997_num_119_1_3227Zusammenfassung
Der Wunsch der Wissenschaftlichkeit.
In einem kürzlich veröffentlichten Artikel unternimmt ganz unerwartet Edmond Malinvaud eine Kritik an
den vom Großteil der Okonomen geteilten epistemologischen Prinzipien, namentlich an einer
übertriebenen Verwendung der Mathematisierung. Das Ereignis ist nicht nur bemerkenswert durch die
eminente Stellung des Wortnehmers innerhalb des Berufsstandes, sondern vor allem auch dadurch,
dais es vollständig zugleich einem persönlichen intellektuellen Werdegang, wie zum anderen der
Historie eines kollektiven Projekts zu widersprechen scheint, innerhalb dessen Malinvaud die
herausragende Figur bildete, d.h. die Gründung einer französischen Schule der mathematischen
Ökonomie in der Absicht, sich einer angelsächsischen Norman, am Grad der Mathematisierung
ablesbaren Wissenschaftlichkeit einzugliedern, dessen sich bislang die in einer literarischen und
historischen Ausübung des Fäches befangene wissenschaftliche Gemeinschaft als unfähig erwiesen
hatte. Diese unerwartete Umkehr ist schon für sich allein, wie durch die Art der gewählten Formen, ein
aufschlußreiches Indiz der Gesetze des Felds der ökonomischen "Wissenschaft, deren eine ihrer
grundlegensten Spaltungen, durch die die Wissenschaftler in ihrem Verhältnis zur Wissenschaftlichkeit
des Fäches untereinander geteilt sind, sie aufzeigt. Die Besonderheit dieser Stellungnahme bildet
folglich einen in doppelter Richtung verwertbaren Anlaß zu näherer Betrachtung. Zunächst einmal läßt
die Textanalyse die Zwänge sichtbar werden, die innerhalb des Feldes zum einen auf « üblicherweise »
Gesagtem, zum anderen auf « ausnahmsweise » Gesagtem lasten. Diese Unterscheidung wird an
gewissen, vom Autor in Anspruch genommenen stilistischen Freiheiten sichtbar, die unmittelbar die
strukturellen Freiheiten widerspiegeln, die ihm seitens des Feldes in seiner Gesamtheit zugestanden
werden. So läßt sich denn, namentlich durch das Schreiben in der ersten Person, die vom Autor zur
Geltung gebrachte Breite der symbolischen Ressourcen aufzeigen, durch die ein außergewöhnlicher
Gedankengang mit dem ganzen Kapital an Legitimität untermauert wird, und ganz offenkundig ist dank
seiner Position im Feld jede Art von Abstandnahme dazu völlig ausgeschlossen. Zum zweiten soll die
Auf- merksamkeit auf eine grundsätzliche Disposition der Ökonomengemeinschaft gelenkt werden, die
sich den Diskursen einer reflexiven Soziologie in dem Maße verschließt, wie sie ihrer eigenen
Wissenschaftlichkeit sich nicht sicher ist. Es wird kurz die Analyse dièses schwierigen Verhältnisses zur skizziert, in dem die Frage der Mathematik als unbestrittendstes
Wissenschaftsattribut begreiflicherweise einen zentralen Platz innehat. Insbesondere wird gezeigt, wie
sich die im Prinzip nützliche und (theoretisch) legitime Mathematisierung in einer Logik der Metonymie
verfangen hat, um zuguterletzt ein dermaläen wertvolles epistemologisches Zeichen zu werden, daß ihr
fast vollständig die theoretische Ausarbeitung untergeordnet wurde, für die sie nur ein Instrument hätte
bleiben dürfen.
Abstract
The desire to "look like science".
In a recently published article, Edmond Malinvaud makes a thoroughly unexpected critique of the
epistemological principles shared by the bulk of economists, his principle concern being ill-considered
uses of mathematics. The stance is surprising in proportion to the speaker's eminence in his profession,
but also and above all because it seems to run counter to his own intellectual trajectory as well as to the
history of a collective project of which Malinvaud is the best representative : namely, the creation of a
French school of mathematical economies which aims at meeting an Anglo-American standard of
scientifieness indexed to mathematical intensity, of which the university community, traped in a literary
and historical practice of the discipline, had until then proven incapable. Both in itself and because of
the nature of the forms it assumes, this unexpected about-face acts as a powerful developing agent for
the laws governing the field of economies, bringing out one of its most basic divisions, which divides
economists according to their relationship to the scientificness of their science. The singularity of
Malinvaud's intervention thus provides an opportunity which can be exploited in two ways. First of all,
analysis of his text gives a good idea of the constraints weighing on "ordinary" and on "exceptional"
utterances within the field. This distinction shows through in the stylistic liberties the author permits
himself, which simply mirror the structural liberties granted him by the field as a whole. The gamet of the
symbolic resources mobilized can also be shown, in particular use of the first person to bring his whole
capital of legitimacy to bear on an astonishing statement which is furthermore apparently completelyinconsistent with his own position in the field. Secondly, the present article would like to call attention to
a fundamental propensity of economists as a community that is closed. to the discourse of a reflexive
sociology in proportion to its uneasiness with its own scientific validity. Economists' tormented
relationship with this scientificity is briefly outlined, and the focus clearly placed on the question of
mathematics as the most incontestable attribute of this science. In particular, this article attempts to
show how mathematization, which is useful and (theoretically) legitimate, has been caught up in a logic
of metonymy and has become such a valuable epistemological sign that it has almost wholly
subordinated the theoretical elaboration of which it should have remained no more than an instrument.
Résumé
Le désir de « faire science ».
Dans un article récemment publié, Edmond Malinvaud procède à une critique tout à fait inattendue des
principes épistémologiques partagés par la majorité des économistes, en mettant notamment en cause
les utilisations à mauvais escient de la mathématisation. Le fait est singulier à proportion de l'éminence
du locuteur au sein de la profession, mais aussi et surtout parce qu'il semble contredire à la fois une
trajectoire intellectuelle personnelle et l'histoire d'un projet collectif dont Malinvaud fut la figure la plus
représentative, à savoir la création d'une école française d'économie mathématique destinée à rejoindre
une norme anglo-saxonne de scientificité indexée sur l'intensité mathématique, ce dont s'avérait
incapable jusqu'alors une communauté universitaire prise dans une pratique littéraire et historique de la
discipline. Ce retournement inattendu est en lui-même, tout autant que par la nature des formes qu'il
emprunte, un puissant révélateur des lois du champ de la science économique dont il souligne l'une des
divisions les plus fondamentales, partageant les économistes dans leur rapport à la scientificité de leur
science. La singularité de cette intervention est donc une opportunité qu'on peut exploiter de deux
manières. L'analyse du texte donne en premier lieu une idée des contraintes qui pèsent respectivement
sur les paroles « ordinaires » et les paroles « exceptionnelles » à l'intérieur du champ. Cette distinction
transparaît au travers des autorisations stylistiques que se permet l'auteur, et qui ne sont que le reflet
des autorisations structurales qui lui sont délivrées par le champ dans son ensemble. On peut alors
montrer l'ampleur des ressources symboliques que mobilise l'auteur, notamment en s'exprimant en
première personne, pour appuyer de tout son capital de légitimité un propos inouï, et en apparence on
ne peut plus désaccordé à sa position dans le champ. En second lieu, on voudrait attirer l'attention sur
une disposition fondamentale de la communauté économiste, fermée aux discours d'une sociologie
réflexive à mesure de ce qu'elle est inquiète de sa propre scientificité. On esquisse brièvement l'analyse
de ce rapport tourmenté à la scientificité, où la question des mathématiques, comme attribut le plus
incontestable de la science, occupe évidemment une place centrale. On tente en particulier de montrer
comment la mathématisation, utile et (théoriquement) légitime en principe, s'est trouvée prise dans une
logique de métonymie pour devenir un signe épistémo