Le Cas WagnerUn problème musicalFriedrich Nietzsche1888Traduit par Henri AlbertFormat pdfSommaire1 AVANT-PROPOS2 LETTRE DE TURIN — MAI 18882.1 12.2 2.2.3 3.2.4 4.2.5 5.2.6 6.2.7 7.2.8 8.2.9 9.2.10 10.2.11 11.2.12 12.3 POST-SCRIPTUM4 SECOND POST-SCRIPTUM5 ÉPILOGUEAVANT-PROPOSJe vais m’alléger un peu. Ce n’est pas par pure méchanceté que, dans cet écrit, jeloue Bizet aux dépens de Wagner. J’avance, au milieu de beaucoup deplaisanteries, une chose avec quoi il n’y a pas à plaisanter. Tourner le dos àWagner, ce fut une fatalité pour moi ; aimer quelque chose ensuite, une victoire.Personne n’a peut-être été mêlé à la « wagnérie » plus dangereusement que moi ;personne ne s’est défendu plus âprement contre elle ; personne ne s’est plus réjouide lui échapper. C’est une longue histoire ! — Veut-on un mot pour la caractériser ?— Si j’étais moraliste, qui sait comment je l’appellerais ! Peut-être victoire sur soi-même. — Mais le philosophe n’aime pas les moralistes... il n’aime pas davantageles grands mots...Quelle est la première et la dernière exigence d’un philosophe vis-à-vis de lui-même ? Vaincre son temps et se mettre « en dehors du temps ». Avec qui devra-t-ildonc soutenir le plus rude combat ? Avec ce par quoi il est l’enfant de son temps.Or ça ! je suis aussi bien que Wagner l’enfant de cette époque-ci, je veux dire undécadent : avec cette différence que je m’en suis rendu compte et que je me suismis en état de défense. Le philosophe ...
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