Un sujet exposé sous une forme scientifique techniquement correcte n’a aucun attrait. Quand on l’apprend dans ces conditions, il demeure un ensemble d’informations mortes. John Dewey – Démocratie et éducation Introduction L’essor spectaculaire des media depuis les années 50 facilite, au moins matériellement, la diffusion des connaissances en général et de la connaissance scientifique en particulier. Le processus de vulgarisation qui consiste, pour le dire en deux mots, à rendre un savoir intelligible à un public non-spécialiste (le vulgus), se pose comme une étape indispensable pour la divulgation et la promotion des connaissances savantes. On la retrouve sous de multiples formes et dans une variété de supports sans cesse grandissante : livres, journaux, magazines, télévision, radio, Internet, etc. et même dans la littérature (dite de « science-fiction »). Le but de cette thèse d’étude sur les fondements de la vulgarisation est en fait double. Tout d’abord, on peut constater qu’il existe une asymétrie dans les études sur les aspects non justificationnels de la science : la philosophie s’est beaucoup intéressée à la façon dont sont produites les théories scientifiques, aux conditions de possibilité de la connaissance, etc. et très peu à la manière dont ces théories sont reçues par un public non-spécialiste. C’est, en quelque sorte, l’asymétrie inverse de celle observée par Daniel Dennett ([12], p. 290) dans les études sur la théorie du langage ...
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