Gibier de misèreAlbert Libertad1897Si tu veux être heureux Nom de Dieu Fous le bon Dieu dans la merdeRavacholLes deux marchands d’émotions quotidiennes à un sou pour coeurs de concierges(ces bonnes chiennes de garde) et de romans éducateurs pour petites ouvrières(les futures suicidées) ont ajouté à leur marchandise habituelle l’article d’actualitécontre les révoltés. C’est Le Petit Journal et Le Petit Parisien, roquets aboyantaprès les beaux chiens de chenils bourgeois, Figaro, Débats et autres, qui frappentà leur tour, mais à bonne distance, aux jambes des anarchistes.Au bois de Vincennes, dimanche dernier, quelques camarades avaient projeté unesimple promenade. On s’était donné rendez-vous par la voie d’un journal. On devaitchanter et quelques-uns dire, en plein air il est vrai, leur indignation contre un mondeoù tout, paraît-il, est cependant pour le mieux. Manifestation redoutable, au premierchef et dont il importait, on le voit, de signaler l’audace criminelle aux autoritésarmées pour en prévenir le retour.Le même dimanche, au matin, un homme avait le courage, dédaignant la hontepatiente de ceux qui l’entouraient, de protester à haute voix, dans une basilique,contre la cynique effronterie d’un prédicateur de charité. L’histoire de ce criminel,que Le Petit Journal à la tête de ses confrères, désigne à la haine publique pouravoir osé troubler un exercice de culte, vaut d’être contée dans sa révoltante réalité,comme aussi l’histoire de ce qui fit ...
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