Esquisse d’une psychologie comparée de l’hommeHerbert SpencerLecture faite à l’Institut anthropologique de la Grande-BretagneRevue philosophique, I, 1876Esquisse d’une psychologie comparée de l’hommeEst-il bien nécessaire de démontrer qu’un coup d’œil général sur une question estun préliminaire utile à l’étude approfondie de la totalité ou d’une partie de cettequestion ? La pensée se perd dans le vague, si on la laisse errer à l’aventure sansavoir posé des bornes et des limites bien définies. D’autre part, si l’on se borne àétudier une partie d’une question, sans savoir comment elle se relie au tout, ons’expose à bien des erreurs. On ne peut, en effet, se faire une idée nette del’ensemble d’une question sans en connaître plus ou moins les parties ; on ne peutse faire une idée nette d’une partie sans savoir quels sont ses rapports avecl’ensemble.En posant les jalons de la psychologie comparée de l’homme, nous nous assuronsainsi un moyen plus méthodique de recherches. En cela, comme en toutes choses,la division du travail facilite le progrès ; mais pour que cette division soit possible, ilfaut que le travail lui-même soit systématiquement divisé.On peut, pour plus de facilité, diviser le sujet entier en trois sections principales,disposées dans l’ordre de leur spécialisation croissante.La première section comprend le degré de l’évolution mentale des différents typeshumains considérés en général, en tenant compte de la somme des manifestationsmentales ...
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