En 2008, les pirates somaliens ont attaqué 115 bateaux. De juillet 2008 à décembre 2009, la somme moyenne des rançons est passée d’1 million de dollars US à 1,5 million. Plus de 16 000 navires passent chaque année dans la Golfe d’Aden, où la majorité des attaques ont lieu. Avec l’augmentation du nombre des attaques et du montant des rançons exigées, les compagnies privilégient de plus en plus la route du Cap de Bonne Espérance. La Somalie est l’environnement idéal pour la piraterie : un gouvernement quasiment inexistant, un littoral isolé de 3 300 km de long, et une population désespérée et habituée à la guerre. Cette piraterie, directement liée à la faillite de l’Etat somalien, peut encore s’aggraver faute d’une vraie stabilisation du pays1. Paradoxalement l’attention du monde entier est fixée sur le littoral somalien, alors que les véritables causes de la cette piraterie sont à terre. La piraterie et la violence dans les eaux somaliennes reflètent la violence et la piraterie qui frappent la Somalie elle-même. La faillite d’un État Pour comprendre l’épidémie récente de la piraterie en Somalie, il faut d’abord se rappeler l’histoire de ce pays. La Somalie est un paradoxe politique. C’est un État-nation particulièrement homogène : la majorité de la population partage la même langue (le somali), la même religion (l’Islam) et les mêmes coutumes. En effet, les habitants du pays ont été soudés par un nationalisme agressif.
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