Discours sur la répression des coalitions[1]industriellesFrédéric Bastiat1849Citoyens représentants,Je viens appuyer l’amendement de mon honorable ami M. Morin ; je ne puis pasl’appuyer sans examiner aussi le projet de la commission. Il est impossible dediscuter l’amendement de M. Morin, sans entrer, pour ainsi dire involontairement,dans la discussion générale, car cela oblige à discuter aussi la proposition de lacommission.En effet, l’amendement de M. Morin n’est pas seulement une modification à laproposition principale ; il oppose un système à un autre système, et pour se décideril faut bien comparer.Citoyens, je n’apporte dans cette discussion aucun esprit de parti, aucun préjugéde classe, je ne parlerai pas aux passions ; mais l’Assemblée voit que mespoumons ne peuvent lutter contre des orages parlementaires ; j’ai besoin de sa plusbienveillante attention.Pour apprécier le système de la commission, permettez-moi de rappeler quelquesparoles de l’honorable rapporteur, M. de Vatimesnil. Il disait : « Il y a un principegénéral dans les articles 44 et suivants du Code pénal ; ce principe général estcelui-ci : La coalition, soit entre patrons, soit entre ouvriers, constitue un délit, à unecondition, c’est qu’il y ait eu tentative ou commencement d’exécution. » Cela estécrit dans la loi, et c’est ce qui répond tout de suite à une observation présentéepar l’honorable M. Morin. Il vous a dit : « Les ouvriers ne pourront donc pas seréunir, venir chez ...
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