[1]De la Politique du 1er Mars et de la situation actuelle Un DéputéRevue des Deux Mondes4ème série, tome 25, 1841De la politique du 1er Mars et de la situation actuelleQuand, il y a deux mois, le ministère du 29 octobre arriva aux affaires, sa prétentionétait de n’apporter à la politique de ses prédécesseurs aucun changement dequelque importance. Tout ce qu’avait fait le ministère du 1er mars était bien fait ;tout ce qu’il avait dit était bien dit. Ses journaux seuls avaient dépassé la mesure ;mais on pouvait continuer sa politique sans adopter celle de ses journaux. On venaitdonc prendre la place de M. Thiers, non parce qu’elle était mal remplie, mais parceque volontairement M. Thiers l’avait quittée. Entre M. Thiers et son successeur, iln’existait en réalité qu’une différence : c’est que celui-ci, tout en se proposant lemême but, croyait plus que celui-là à une solution pacifique. Aux yeux du 29octobre, le grand armement n’était pas immédiatement nécessaire, mais il lepouvait devenir, et le 29 octobre alors ne resterait pas en arrière du 1er mars.Tel fut, on s’en souvient, le langage des premiers jours, langage destiné à calmerl’agitation du pays et à déplacer la majorité ministérielle. Cependant quand il parutcertain que la majorité suivrait l’impulsion donnée et que le pays resterait tranquille,le langage ne tarda pas à changer. On découvrit alors qu’avant comme après letraité, le ministère du 1er mars avait marché de faute en faute, d’imprudence ...
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