Cicérontraduction sous la direction de M. Nisard, 1840[0] DISCOURS CONTRE L. CALPURNIUS PISON.[1] .... I. Ne sais-tu pas, monstre odieux, ne vois-tu pas combien tout le monde se plaint de ta figure trompeuse? Personne ne se plaintde ce qu'un je ne sais quel Syrus, de la troupe des esclaves nouveau-venus, se soit élevé au consulat. Ce n'est ni ce teint basané, nices joues velues, ni ces dents infectes, qui nous ont fait prendre le change : les yeux, les sourcils, le front, enfin tout l'air du visage,interprète muet des sentiments de l'âme, voilà ce qui nous a trompés en ta faveur, voilà ce qui a trompé, abusé, égaré ceux qui ne teconnaissaient pas. Peu de nous savaient tes vices infâmes; on ignorait combien tu as l'esprit lent, inerte et la langue inhabile. Jamaison n'avait entendu ta voix au forum; on ne t'avait jamais éprouvé pour le conseil ; de toi, nulle action civile ou militaire, je ne dis pasillustre, mais seulement connue. Tu as surpris les honneurs par l'ignorance de tes concitoyens, et à la recommandation de cesportraits enfumés auxquels tu ne ressembles que par la couleur. Et il se vantera encore d'avoir obtenu toutes les magistratures sansessuyer de refus! C'est moi qui puis me donner cette louange avec justice : oui, je puis le dire, c'est à ma personne que le peupleromain a conféré tous les honneurs, puisque j'étais un homme nouveau. Pour toi, quand tu fus nommé questeur, ceux même qui net'avaient jamais vu accordaient cette charge à ton nom. ...
Voir