DémosthèneTraduction de l'Abbé AUGER, in Oeuvres complètes de Démosthène et Eschine, tome 6, Paris, 1820.ATHENIENS, attaqué par Conon, traité par lui si outrageusement que tous mes proches et les médecins même me regardèrentlongtemps comme désespéré ; rétabli enfin contre tout espoir, je l'accuse en ce jour pour fait de violence. Tous mes parents et tousmes amis que j'ai consultés, en convenant que, d'après les excès de mon adversaire, j'aurais pu le traîner en prison commemalfaiteur, ou l'attaquer, par une action publique, pour fait d'outrage, m'ont conseillé de ne rien entreprendre au-delà de mes forces,de ne pas former une accusation au- dessus de mon âge. J'ai donc pris le parti le plus doux ; et, d'après leurs conseils, j'intente àCanon un procès civil, quoique j'eusse bien voulu le poursuivre criminellement. J'espère que vous me pardonnerez cette animosité,quand vous saurez tout ce que j'ai eu à souffrir de ce méchant homme, quand je vous aurai montré que, par les derniers traits de sonaudace, il a mis le comble à toutes les insultes atroces qu'il m'avait déjà faites.Écoutez, je vous en supplie, avec bienveillance, le récit des injures que j'ai essuyées ; et, si je vous parais avoir été outragé contretoute règle, coutre toute justice , soyez-moi favorables, je vous en conjure ; daignez faire droit sur mes plaintes. Je reprendrai leschoses dès l'origine, et je raconterai le plus brièvement que je pourrai.Il y a deux ans que je partis avec d'autres pour ...
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