II - 163 CHAPITRE IV CRÉER DES COMPLÉMENTARITÉS POUR FAVORISER L’ACCES DE TOUS À LA SOCIÉTÉ DU SAVOIR La réussite scolaire, mesurée en termes de réussite au baccalauréat, est un fait acquis en pourcentage pour la majorité des élèves d’une classe d’âge. En effet, environ 62 % l’obtiennent. A contrario, ce résultat statistique signifie que le système échoue pour les 38 % d’élèves restant. En élargissant l’analyse au niveau V, sanctionné par l’obtention d’un CAP ou d’un BEP, le taux de réussite s’accroît, mais un échec important, de l’ordre de 10 %, perdure. Cet échec est intolérable, non seulement parce qu’il bat en brèche le principe de justice sociale, parce qu’il ne permet pas à toutes les personnes de valoriser toutes leurs potentialités, mais encore, plus prosaïquement, parce qu’il se révèle coûteux à long terme, tant financièrement que pour ses conséquences sur la désagrégation sociale. Dès lors, on pourrait être tenté d’abandonner l’objectif de 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat. Cet objectif paraît d’ailleurs irréalisable puisque, d’ici la fin de la décennie, la proportion de bacheliers oscillerait au mieux de 66 % à 75 % d’une classe d’âge. D’autre part, dans la mesure où il demeure environ 100 000 jeunes qui sortent sans aucun diplôme chaque année de l’école, on pourrait aussi être tenté de recentrer tous les efforts sur un impératif fondamental : aucune sortie sans qualification minimale de niveau V. Ces objectifs manichéens ne ...
Voir