II - 1 RAPPORT présenté au nom de la section des affaires sociales par Mme Claude Azéma, rapporteur II - 2 II - 3 INTRODUCTION L’école est traditionnellement confrontée à un double objectif. Le premier, explicitement énoncé, est de cimenter la cohésion sociale en tendant à assurer la réussite de chacun ; le second, sous-jacent, est toutefois de légitimer une différenciation qui conduira les jeunes vers des situations professionnelles et sociales inégales. Seul le premier objectif est revendiqué ; le second, latent, est aussi ancien que l’école elle-même. èmeAu XVI siècle, le remplacement de la scolastique - l’enseignement de la philosophie et de la théologie dispensé dans les universités au Moyen âge - par de nouvelles méthodes a traduit les aspirations de la bourgeoisie ascendante à obtenir, par l’esprit, un statut équivalent à celui dévolu à la noblesse du fait de la naissance. Les œuvres de Rabelais et de Montaigne ont préconisé tour à tour des contenus et des méthodes pour libérer l’enfant des abus d’autorité, de l’excès des exercices de mémoire et du verbalisme. Cependant, l’enseignement reste très lié à l’Eglise et, avec ce qu’on a appelé la Contre-Réforme, se sont développés, dès 1540, les collèges de jésuites qui vont imposer, pendant deux cents ans, leurs conceptions de l’éducation. Ils ont formé ainsi des philosophes des « Lumières » comme Voltaire et Diderot ; d’une certaine manière, nous en sommes les héritiers, puisque la ...
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