TertullienTraduit par M. E.-A. De Genoude, 1852I. Je ne doute point, mon frère, qu'après avoir envoyé devant toi ton épouse dans lapaix du Seigneur, résolu désormais à posséder la tranquillité de l'âme, tu nesonges à vivre dans la viduité, par conséquent, que tu n'aies besoin de conseils.Quoique, en pareille conjoncture, chacun doive s'interroger soi-même et consulterses propres forces, comme les nécessités de la chair interviennent dans lesdélibérations de l'esprit, et résistent dans la même conscience à la foi, celle-ci abesoin de conseils étrangers qui lui servent, pour ainsi dire, d'avocat contre lesréclamations de la chair. Il est très-facile d'imposer silence à ces réclamations, sil'on considère la volonté de Dieu plutôt que la condescendance à la chair. On ne serend point agréable à Dieu en flattant les sens, mais en obéissant à la volontédivine. «Or, la volonté de Dieu, c'est que nous soyons saints.» En effet, il veut quel'homme, créé à son image, devienne sa ressemblance, «afin que nous soyonssaints comme il est saint lui-même.» Ce bien, ou en d'autres termes, lasanctification, je le divise en plusieurs degrés, pour que chacun de nous puisse yprendre part. Le premier degré, c'est la virginité conservée depuis la naissance. Lesecond comprend la virginité qui, depuis la seconde naissance, c'est-à-dire lebaptême, nous purifie dans le mariage; d'après le consentement des deux époux,ou persévère dans le célibat par une décision volontaire. Reste un ...
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