« Je ne peux pas y croire ! Moi, je suis quelqu’un de bien, je fais tout ce qu’il faut. Et lui, il a fait n’importe quoi de sa vie, et puis il revient à la maison, et mon père sacrifie pour son fils ce qu’il a de plus précieux. Je ne peux pas y croire ! ». Voilà un peu ce qui se passe dans la tête du fils aîné au
moment où il se rend compte que son frère qui a déshonoré toute la famille est revenu et que son père le reçoit en grande pompe.
C’est notre troisième et dernière étude dans le chapitre 15 de l’Evangile selon Saint-Luc. Dans l’ensemble du chapitre, Jésus répond aux murmures des pharisiens et des spécialistes de la Loi qui disaient à son propos au v.2 : « Cet homme accueille des pécheurs et mange avec eux ». La dernière fois, nous avons commencé à étudier la parabole des deux fils en nous intéressant au fils cadet. Dans une culture d’individualisme comme la nôtre, on a peut-être du mal à évaluer combien le comportement du plus jeune fils était intolérable pour les auditeurs de Jésus.
Récapitulons : le plus jeune fils vient voir son père et lui réclame sa part de l’héritage. Autrement dit, il voulait pouvoir profiter des biens du père, mais hors de la présence du père. Il voulait vivre comme si son père était déjà mort. Un fils qui se comporte de cette manière, c’était à l’époque quelque chose qui apportait une honte terrible sur toute la famille. Et pourtant, lorsque le fils décide de revenir, que fait le père ? Est-ce qu’il le fait battre en lui ordonnant de ne plus jamais revenir ?
Non ! Au contraire, il l’accueille à bras ouvert, il court vers lui, il l’embrasse. Dans notre culture, ça peut nous sembler normal d’accueillir son fils quoi qu’il ait fait. Mais dans une culture où l’honneur de la famille était vraiment central, c’était choquant.
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