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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE
ÉCOLE DOCTORALE I – MONDES ANCIENS ET MEDIEVAUX
Laboratoire de recherche EA 1491
T H È S E
pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE
Discipline/ Spécialité : Etudes grecques
Présentée et soutenue par :
Karim MANSOUR
le : 21 novembre 2009
Poétismes et poétique de la prose d’Hérodote
Etude linguistique et philologique
Sous la direction de :
M. Charles de LAMBERTERIE Professeur à l’Université Paris IV
JURY :
M. Paul DEMONT Professeur à l’Université Paris IV Président du
jury
Mme Valérie FROMENTIN Professeur à l’Université Bordeaux 3
M. Charles de LAMBERTERIE Professeur à l’Université Paris IV
M. Jean-Pierre LEVET Professeur à l’Université de Limoges
M. Daniel PETIT Professeur à l’ENS de Paris
2 UNIVERSITE PARIS IV Ŕ SORBONNE
ECOLE DOCTORALE I Ŕ MONDES ANCIENS ET MÉDIÉVAUX
POÉTISMES ET POÉTIQUE DE LA PROSE D’HÉRODOTE
ETUDE LINGUISTIQUE ET PHILOLOGIQUE
THÈSE
pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ PARIS IV
Discipline : Etudes grecques
présentée par
Karim MANSOUR
Et soutenue le 21 novembre 2009
Sous la direction de M. le Professeur Ch. de LAMBERTERIE
MEMBRES DU JURY :
M. Paul DEMONT (Paris 4)
Mme Valérie FROMENTIN (Bordeaux 3)
M. Charles de LAMBERTERIE (Paris 4 / EPHE)
M. Jean-Pierre LEVET (Limoges)
M. Daniel PETIT (ENS-Ulm)
3
REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont d’abord à M. Charles de Lamberterie, dont les cours et les
séminaires pétris d’érudition m’ont formé à l’étude de la langue grecque et qui a dirigé mes
travaux de recherche de la maîtrise à la présente thèse, me faisant partager un peu de sa
connaissance supérieure de la langue et me prodiguant toujours ses conseils avec la même
bienveillance ; il va sans dire cependant que je reste seul responsable des défauts de ce travail.
Je remercie aussi Mme Françoise Skoda, professeur émérite de linguistique grecque, dont
la rigueur méthodologique et scientifique a contribué pour beaucoup à me permettre d’obtenir
l’agrégation de grammaire, et à qui je dois en outre d’avoir pu exercer pendant trois ans les
fonctions d’allocataire moniteur à l’UFR de grec de l’Université Paris IV.
Je remercie enfin le directeur de cet Institut qu’est M. Paul Demont, la spécialiste des
historiens grecs qu’est Mme Valérie Fromentin et les éminents linguistes et philologues que
sont M. Jean-Pierre Levet et M. Daniel Petit, d’avoir accepté de composer le jury de cette
thèse.
Mais je tiens aussi à remercier tous les enseignants qui, depuis le commencement, ont su
nourrir en moi le goût de la langue grecque et des langues et littératures anciennes : je songe
ainsi à Mmes F. Borras et G. Vial, à MM. J.-L. Danty, Dionnet, J.-P. Robert (ý) et J.-M.
Vergé-Borderolle, enfin à Michel Boisset, à Mme C.-J. Nony et Mme M.-H. Menaut, pour les
marques d’amitié qu’il et elles m’ont témoignées au cours de mes études supérieures ; ainsi
qu’à Mme Nalini Balbir, pour m’avoir initié aux beautés du sanskrit.
Deux personnes enfin me sont chères, sans qui je n’aurais pu mener ce travail à bien :
Mon amie, Audrey, a su m’entourer de sa présence et de son soutien constants au long de
la période d’écriture ; je lui dois plus que je ne saurais dire.
Ma mère, m’a apporté au long de ces années de recherches un soutien indéfectible.
Je lui dédie ce travail.
Avec une pensée pour mon père, ma sœur et mon frère.
Lutetiae Burdigalaeque, augusto-septembri 2009.
5 SOMMAIRE
TOME I
INTRODUCTION 9
CHAPITRE I : PHONÉTIQUE ET MORPHOLOGIE POÉTIQUES 17
I. Poétismes phonétiques 19
II. Morphologie poétique 109
CHAPITRE II : POÉTISMES SYNTAXIQUES ET POÉTIQUE DE LA SYNTAXE 205
I. Poétismes syntaxiques de la phrase simple 209
II. Poétismes syntaxiques de la phrase complexe 261
III. Conclusion 295
CHAPITRE III : RYTHMES ET FORMULES POÉTIQUES 297
I. Introduction 299
II. Rythmes dactylico-anapestiques 304
III. Rythmes iambico-trochaïques 400
IV. Conclusion : le mélange des rythmes et l’esthétique d’Hérodote 447
TOME II
CHAPITRE IV : POÉTISMES LEXICAUX ET POÉTIQUE LEXICALE 451
I. Poétismes lexicaux 453
II. Eléments de poétique lexicale 648
CHAPITRE V : RÉMINISCENCES, MOTIFS ET COMPOSITION POÉTIQUES 663
I. Réminiscences et motifs poétiques 666
II. Composition poétique 782
CONCLUSION 805
BIBLIOGRAPHIE 813
TABLE DES MATIÈRES 831
7 INTRODUCTION
« Se tiennent alors les grands Jeux Olympiques : et Hérodote, considérant qu’avec eux
l’occasion lui était venue de la gloire qu’il convoitait, jetant ses regards sur cette assemblée
pleine de tous les Grecs où les meilleurs hommes de tous horizons se trouvaient réunis, se
présenta à l’opisthodome, en qualité non de spectateur, mais de concurrent aux Jeux ŕ et
s’exhiba en chantant ses Histoires et en charmant si bien le public présent, que ses livres, qui
étaient eux aussi au nombre de neuf, reçurent le nom de Muses ». C’est en ces termes que
Lucien, dans l’ouvrage qu’il consacre au premier grand prosateur de la littérature grecque,
1évoque la naissance de la gloire d’Hérodote .
L’Enquête d’Hérodote, ou ses Histoires, puisque cette œuvre connaît le privilège ambigu
de porter dans les langues modernes deux titres possibles, se présente en effet à nous comme
un ensemble de neuf livres dont chacun est placé sous l’autorité d’une Muse, le premier
s’intitulant Clio, puis Euterpe, Thalie, Melpomène, Terpsichore, Erato, Polymnie, Ouranie,
Calliope ŕ en parfaite conformité avec l’ordre donné par Hésiode aux vers 77 à 79 de sa
Théogonie. Si l’on pense aujourd’hui qu’il n’en était pas encore ainsi du vivant d’Hérodote, et
que ce patronage ainsi que la partition même de l’œuvre sont probablement dus aux
Alexandrins (ce qui rend quelque peu anachronique le témoignage de Lucien), du moins cette
tutelle poétique peut-elle apparaître comme significative, et le témoignage en question, revêtir
au-delà même de son inexactitude historique un caractère de véracité métaphorique, sinon
philologique ŕ en entendant par ce terme de philologie le goût et l’intérêt portés à
l’élucidation de problématiques littéraires.
Car si les Muses, en tant que filles de Mnémosyne, représentent d’abord un rapport à la
« mémoire » collective, donc au « savoir » traditionnel, rapport qui peut justifier leur
attribution à un texte qui se présente justement comme une « enquête », selon le sens
étymologique du nom ƒstor…h qu’emploie Hérodote pour définir la teneur de son œuvre en
son commencement (Proème), elles sont tout autant les « inspiratrices » du poète, auquel elles
délivrent la matière de son chant ŕ à commencer par l’aède homérique, qui les invoque afin
qu’elles s’expriment par sa voix. On sait qu’Hérodote lui-même ne se place en aucun cas sous
un tel patronage, et qu’il substitue au contraire à l’invocation traditionnelle la mention
autographe liminaire `HrodÒtou `Alikarnhssšoj « D’Hérodote d’Halicarnasse… » ; mais il
n’en reste pas moins que l’appellation postérieure ŕ et à plus forte raison alexandrine ŕ
donnée à son œuvre, apparaît comme un signe éloquent d’une composante poétique que les
Anciens avaient sans nul doute reconnue, et que ce présent travail voudrait mettre en lumière.
1 LUCIEN, Hérodote, I, 23 : 'En…statai oân 'OlÚmpia t¦ meg£la, ka• `HrÒdotoj toàt' ™ke‥no ¼kein oƒ
nom…saj tÕn kairÒn, oá m£lista ™gl…ceto, pl»qousan thr»saj t¾n pan»gurin, ¡pantacÒqen ½dh tîn
¢r…stwn suneilegmšnwn