Sur la tranquillité de l’âmeSénèqueTraduction M. Charpentier - F. Lemaistre, 1860.I.[1,1] « En portant sur moi-même un examen attentif, cher Sénèque, j’y ai trouvéquelques défauts apparents, exposés à tous les yeux, et que je pouvais toucher du Sommairedoigt ; d’autres moins visibles, et cachés dans les replis de mon âme ; d’autres qui,sans être habituels, reparaissent par intervalles : ceux-là, je les appelle les plus1 I.fâcheux de tous, ennemis toujours changeant de place, épiant toujours le moment2 II.de vous assaillir, et avec lesquels on ne sait jamais s’il faut se préparer à la guerre3 III.ni se reposer en paix.4 IV.5 V.[1,2] « Il est toutefois pour moi un état habituel (car, pourquoi déguiserais-je quelque6 VI.chose à mon médecin ?), c’est de n’être pas franchement délivré des vices qui7 VII.étaient l’objet de mes craintes et de mon aversion, sans toutefois en être réellement8 VIII.atteint. Si je ne suis pas au plus mal, je suis du moins dans un état douloureux et9 IX.désagréable : je ne suis ni malade, ni bien portant.10 X.[1,3] N’allez pas me dire que, de toutes les vertus les commencements sont faibles, 11 XI.et qu’avec le temps elles acquièrent de la consistance et de la force. Je n’ignore 12 XII.pas que les avantages qu’on ne recherche que pour la montre, tels que la 13 XIII.considération, la gloire de l’éloquence, et tout ce qui dépend des suffrages d’autrui, 14 XIV.se fortifient avec le temps ; tandis que les vertus, qui donnent la ...
Voir