Sur l’organe de l’âmeEmmanuel Kanttraduction J. TissotVÀ SOMMERING.DE L’ORGANE DE L’AME1796—————[1]Vous me demandez mon avis , très honorable Monsieur, sur votre traité si complet d’un certain principe vital chez les animaux,principe qui prend le nom d’organe immédiat des sens (πρῶτον Αἰσθητήριον) lorsqu’il s’agit de la simple faculté de percevoir, et celuide siège commun de la sensibilité (sensorium commune), en ce qui regarde la réunion de toutes les perceptions. Je suis d’autantplus touché d’un pareil honneur, que je ne suis pas tout à fait étranger aux sciences naturelles.— Mais cette question tient aussi à la métaphysique (dont l’oracle, comme on dit, est depuis longtemps muet), ce qui me fait hésiterà recevoir ou à refuser un tel honneur : car il ne s’y agit pas moins du siège de l’âme (sedes animae), quant à sa faculté de sentir(facultas sensitive percipiendi) que par rapport à sa faculté motrice (facultas locomotiva). Il faut donc une réponse à la question deconflit qui pourrait s'élever entre deux facultés qui ont chacune leur juridiction (le forum competens), à savoir la faculté de médecinedans son ressort anatomico-physiologique, et ,1a faculté de philosophie dans son ressort psychologico-métaphysique. Là, commedans toutes les tentatives de conciliation entre ceux qui seraient volontiers d'avis de tout fonder sur des principes emfnnques, et ceuxqui ne veulent que des principes entièrement à priori (ce qui arrive toujours lorsqu'on veut ...
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