Réflexions sur l'amendement de M. Mortimer-TernauxFrédéric Bastiat[1]Aux démocratesNon, je ne me trompe pas ; je sens battre dans ma poitrine un cœur démocratique.Comment donc se fait-il que je me trouve si souvent en opposition avec ceshommes qui se proclament les représentants exclusifs de la Démocratie ?Il faut pourtant s’entendre. Ce mot a-t-il deux significations opposées ?Il me semble, à moi, qu’il y a un enchaînement entre cette aspiration qui poussetous les hommes vers leur perfectionnement matériel, intellectuel et moral, et lesfacultés dont ils ont été doués pour réaliser cette aspiration. Dès lors, je voudrais que chaque homme eût, sous sa responsabilité, la libredisposition, administration et contrôle de sa propre personne, de ses actes, de safamille, de ses transactions, de ses associations, de son intelligence, de sesfacultés, de son travail, de son capital et de sa propriété.C’est de cette manière qu’aux États-Unis on entend la liberté, la démocratie.Chaque citoyen veille avec un soin jaloux à rester maître de lui-même. C’est par làque le pauvre espère sortir de la pauvreté ; c’est par là que le riche espèreconserver la richesse.Et, en effet, nous voyons qu’en très-peu de temps ce régime a fait parvenir lesAméricains à un degré d’énergie, de sécurité, de richesse et d’égalité dont lesannales du genre humain n’offrent aucun autre exemple.Cependant, là, comme partout, il y a des hommes qui ne se feraient pas scrupulede porter atteinte, ...
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