Propriété et spoliationFrédéric Bastiat1848[1]Première lettre .>L’assemblée nationale est saisie d’une question immense, dont la solutionintéresse au plus haut degré la prospérité et le repos de la France. Un Droitnouveau frappe à la porte de la Constitution : c’est le Droit au travail. Il n’y demandepas seulement une place ; il prétend y prendre, en tout ou en partie, celle du Droitde propriété.M. Louis Blanc a déjà proclamé provisoirement ce droit nouveau, et l’on sait avecquel succès ;M. Proudhon le réclame pour tuer la Propriété ;M. Considérant, pour la raffermir, en la légitimant.Ainsi selon ces publicistes, la Propriété porte en elle quelque chose d’injuste et defaux, un germe de mort. Je prétends démontrer qu’elle est la vérité et la justicemême, et que ce qu’elle porte dans son sein, c’est le principe du progrès et de lavie.Ils paraissent croire que, dans la lutte qui va s’engager, les pauvres sont intéressésau triomphe du droit au travail et les riches à la défense du droit de propriété. Jeme crois en mesure de prouver que le droit de propriété est essentiellementdémocratique, et que tout ce qui le nie ou le viole est fondamentalementaristocratique et anarchique.J’ai hésité à demander place dans un journal pour une dissertation d’économiesociale. Voici ce qui peut justifier cette tentative :D’abord, la gravité et l’actualité du sujet.Ensuite, MM. Louis Blanc, Considérant, Proudhon ne sont pas seulementpublicistes ; ils sont aussi chefs ...
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