Essai sur l’origine des connoissances humaines
M. l’abbé de Condillac
Ouvrage où l’on réduit à un seul principe tout ce qui concerne
l’entendement humain
Introduction
Première Partie
Section 1
Section 2
Section 3
Section 4
Section 5
Section 6
Seconde Partie
Section 1
Section 2
Essai sur l’origine des connaissances humaines :
Introduction
La science qui contribue le plus à rendre l’esprit lumineux, précis et étendu, et qui,
par conséquent, doit le préparer à l’étude de toutes les autres, c’est la
métaphysique. Elle est aujourd’hui si négligée en France, que ceci paroîtra sans
doute un paradoxe à bien des lecteurs. J’avouerai qu’il a été un temps, où j’en
aurois porté le même jugement. De tous les philosophes, les métaphysiciens me
paroissoient les moins sages : leurs ouvrages ne m’instruisoient point : je ne
trouvois presque par-tout que des phantômes ; et je faisois un crime à la
métaphysique des égaremens de ceux qui la cultivoient. Je voulus dissiper cette
illusion, et remonter à la cause de tant d’erreurs : ceux qui se sont le plus éloignés
de la vérité me devinrent les plus utiles. à peine eus-je connu les voies peu sures
qu’ils avoient suivies, que je crus appercevoir la route que je devois prendre. Il me
parut qu’on pouvoit raisonner en métaphysique et en morale avec autant
d’exactitude qu’en géométrie ; se faire, aussi bien que les géométres, des idées
justes ; déterminer, comme eux, le sens des expressions d’une manière précise et
invariable ; enfin se prescrire, ...
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